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Laurent Wauquiez veut doper la sécurité de la Région en doublant son budget

Par . . mer 26/05/2021 - 07:00 , Mise à jour le 26/05/2021 à 07:00

"Bien que la sécurité relève d’abord de l’État, ce n’est pas une raison pour se défausser: nous devons tous agir pour la sécurité". Tel est l'un des arguments de l'actuel Président de Région pour justifier son plan d'action contre l'insécurité.

Sur dix pages, Laurent Wauquiez présente son programme pour lutter contre la délinquance, un combat qu'il estime être une priorité depuis le début de son mandat à la tête de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et qui le restera en cas de réélection. "Non seulement la Région est compétente pour sécuriser les lycées, les TER ou les gares, mais elle peut aussi soutenir les communes pour leurs équipements de sécurité et la vidéoprotection, pointe-t-il. C’est précisément ce que nous faisons en Auvergne-Rhône-Alpes et nous allons agir encore plus fortement".

Il ajoute : "Face à une situation qui se dégrade comme les rixes, les rackets, les rodéos dans nos rues, les agressions ultra-violentes ou encore les policiers pris pour cibles, la Région met en place un plan d’actions contre l’insécurité en doublant le budget alloué". Ainsi, d'après le document, Laurent Wauquiez envisage d'allouer plus de 300 millions d'euros pour combattre la délinquance.

D'après les données confiées par la Région au sujet de la sécurité durant le mandat de Laurent Wauquiez ces six dernières années, l'Auvergne-Rhône-Alpes a été structurée ainsi :

  • Doublement des effectifs de la police ferroviaire dans nos gares et nos trains, ce qui a permis de doubler le nombre d’interpellations. Les agents de la SUGE patrouillent désormais de 16h à minuit dans les trains.
  • Déploiement plus de 6000 caméras de vidéoprotection déployées dans nos gares, TER, lycées et dans nos communes. Nous avons expérimenté la vidéoprotection en temps réel dans les TER, une première en France.
  • Sécurisation de tous leslycées(contrôle d’accès, vidéoprotection ou alarme anti-intrusion), de 123 gares (avant l’été 2021) et de 236 TER.
  • Création d’un Centre régional de sécurité des transports de 500 m2, le plus moderne de France dédié à la vidéoprotection ferroviaire.
  • Accompagnement plus de 300 communes dans l’équipement en vidéoprotection. Nous aidons toutes les communes à se sécuriser.
  • Renforcement de l’équipement et l’armement des polices municipales (gilets pare-balles, armes de poing, caméras piétons, gants, pistolets à impulsion électrique ou matraques télescopiques).
  • Soutien à nos policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers : gratuité des TER pour les policiers et gendarmes, les douaniers, les sapeurs-pompiers les surveillants pénitentiaires et les policiers municipaux.

Ses mesures en dix points 

1. Police ferroviaire, augmentation de 50% des effectifs
2. 100% des cars scolaires équipés de vidéoprotection
3. Création d’une brigade régionale de sécurité pour les lycées et leurs abords
4. Déploiement d’un bouclier de vidéoprotection, de vidéo intelligente et l’expérimentation de logiciels de reconnaissance faciale pour la prévention de la délinquance
5. Accompagnement pour la dotation de matériels aux polices municipales
6. Davantage de lieux d’entraînement pour nos forces de l’ordre, salles de sports, centres de tir
7. Protéger nos commerçants des braquages et des agressions en soutenant l’acquisition et l’installation d’un “bouton d’alerte commerçant”
8. Prévenir les violences faites aux femmes en fournissant des boîtiers d’alerte reliés à une plateforme régionale d’appui
9. Faire réellement appliquer les travaux d’intérêt général auxquels sont condamnés les délinquants
10. Suspension de l’accès des aides régionales aux délinquants, sur proposition des maires

La loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) précise les compétences de la région : "Le conseil régional a compétence pour promouvoir le développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique de la région, le soutien à l’accès au logement et à l’amélioration de l’habitat, le soutien à la politique de la ville et à la rénovation urbaine et le soutien aux politiques d’éducation et l’aménagement et l’égalité de ses territoires, ainsi que pour assurer la préservation de son identité et la promotion des langues régionales, dans le respect de l’intégrité, de l’autonomie et des attributions des départements et des communes".

Les régions gèrent les fonds européens dédiés aux régions depuis la loi Maptam de 2014.

Le détail de ces dix points ? C'est par là :

1- Augmentation de 50% des effectifs de la police ferroviaire (SUGE)
Lors du dernier mandat, la Région a doublé les effectifs de police ferroviaire, ce qui a généré la création de 12 postes dédiés à la vidéo-patrouille. Trois vidéo-patrouilleurs sont désormais mobilisés tous les jours de 6h45 à 22h15 pour superviser les 124 gares. Grâce à l’augmentation des effectifs et à ces investissements, le nombre de PV SUGE établis a été multiplié par 5 et le nombre d’interpellations a été multiplié par 2. Durant le prochain mandat, le nombre de postes de la police ferroviaire sera augmenté de 50% pendant le mandat à venir.
Budget: 120 millions d'euros

2. 100% des cars scolaires équipés de vidéoprotection
D’ici la fin du mandat, 100% de bus scolaires équipés de vidéoprotection pour lutter contre le harcèlement et le racket, le transport scolaire étant une nouvelle compétence de la Région.
Budget: 40 millions d'euros

3. Création d’une brigade régionale de sécurité pour les lycées et leurs abords
Création d’une « Brigade régionale de sécurité » pour lutter de manière réactive et prolongée contre les tensions, les violences, le harcèlement scolaire ou le racket dans les transports scolaires et aux abords des lycées, à la demande des chefs d’établissement ou en appui des communes.
La brigade régionale de sécurité sera constituée prioritairement d’anciens policiers, gendarmes, douaniers et policiers municipaux. Ils porteront une tenue identifiable. Objectif de 2000 missions de sécurisation par an.

Ils interviendront sur décision de la Région :

  • A la demande des chefs d’établissement, aux abords des lycées ou à l’intérieur, pour pacifier, prévenir et dissuader.
  • Dans les transports scolaires pour prévenir le racket, les violences ou le harcèlement.

Budget : 30 millions d'euros

4. Déploiement d’un bouclier de vidéoprotection, de vidéo intelligente et expérimentation de logiciels de reconnaissance faciale pour la prévention de la délinquance
Déploiement d’un bouclier de vidéoprotection et mise en place expérimentale de logiciels de reconnaissance faciale pour la prévention de la délinquance, en démarrant lors des grands événements sportifs (fan-zone, sécurisation des lieux de match), les gares régionales et les transports publics.

D'après Laurent Wauquiez, le recours à cette technologie (logiciels de vidéo-intelligente et de reconnaissance faciale) a montré toute son efficacité il y a quelques jours seulement : un Lyonnais de 25 ans, auteur de rodéo dans le quartier Gerland (Lyon 7ème), a été jugé en comparution immédiate le 19 mai, au lendemain de son interpellation. Il a été mis en cause sur la base d’images de vidéosurveillance, passées par le tamis d’un logiciel de reconnaissance faciale. Les photos du conducteur correspondent à celles du fichier de police judiciaire TAJ (traitement d’antécédents judiciaires).

La Région engagera, une phase d’expérimentation de l’usage de la reconnaissance faciale :

  • En priorité dans le cadre des vidéo-patrouilles conduites par la Sécurité régionale des transports (SUGE), dans l’objectif d’abord d’accélérer l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’efficacité des vidéo-patrouilles mais aussi de rechercher les auteurs de crimes et délits commis dans et aux abords des gares ainsi que dans les trains
  • En partenariat avec les communes, afin d’expérimenter la reconnaissance faciale au sein des Centres de supervision urbains, dans le cadre des grands rassemblements de personnes ou des fans zones, pour prévenir la commission des actes terroristes
  • Dans les aéroports régionaux, en vue de prévenir l’entrée sur le territoire ou les déplacements d’auteurs de crimes ou d’actes de terrorisme (Expérimentation MONA).

Budget : 60 millions d'euros.

5. Accompagnement pour la dotation de matériels aux forces de l’ordre
Poursuite des accompagnements sur l’équipement et l’armement des polices municipales, notamment en finançant des brigades canines ou équestres.
Budget : Inconnu

6. Faciliter l’entraînement des forces de l’ordre
Investissements dans les salles de sport et les stands de tir.
Budget : 20 millions d'euros

7. Protéger nos commerçants des braquages et des agressions en soutenant l’acquisition et l’installation d’un “bouton d’alerte commerçant”
Pour protéger nos commerçants des braquages et des agressions, soutenir l’acquisition et l’installation, en partenariat avec les communes, d’un « bouton d’alerte commerçant », pour signaler au centre de supervision urbain communal (CSU) toute agression ou braquage, orienter les caméras de vidéoprotection vers le commerce et relayer l’alerte vers la police nationale, la gendarmerie et la police municipale.

Dans les communes qui ne sont pas équipées d’un CSU, les commerçants pourront recourir au système du « spray-ADN » qui permet de marquer le délinquant, et même les produits dérobés, avec une encre invisible qui ne peut s’effacer qu’au bout de quatre mois.
Budget : 20 millions d'euros

8. Prévenir les violences faites aux femmes en fournissant des boîtiers d’alerte reliés à une plateforme régionale d’appui
Pour prévenir les violences faites aux femmes, fournir des boîtiers d'alerte aux femmes victimes de harcèlement, reliés à une plateforme régionale d’appui.

Cet équipement pourra être mobilisé :

  • À la demande des magistrats en complément du dispositif «téléphone grave danger»
  • À la demande des forces de police, de gendarmerie et des polices municipales au bénéfice des femmes confrontées à des violences conjugales ;

Au-delà de ces cas, les femmes qui décideront de s’équiper à titre personnel d’un boitier d’alerte afin de renforcer leur sécurité pourront s’enregistrer sur la plateforme régionale d’appui et bénéficier d’un dispositif de soutien et d’alerte.
Budget : 30 millions d'euros

9. Faire réellement appliquer les travaux d’intérêt général auxquels sont condamnés les délinquants
Faire réellement appliquer les travaux d'intérêt général auxquels sont condamnés les délinquants. Les délinquants doivent réparer les biens qu'ils dégradent. Les travaux d'intérêt général sont peu utilisés (6% des peines) et ne sont effectués en moyenne que 439 jours après la condamnation, faute d'un nombre suffisant de structures prêtes à les prendre en charge.

En lien avec les communes et les associations, la Région multipliera les offres de travaux d'intérêt général : actions de solidarité, travaux d'entretien et de réfection des bâtiments...
Budget : 10 millions d'euros

10. Suspension de l’accès des aides régionales aux délinquants, sur proposition des maires
Suspendre les aides régionales (Pass Région, bourses...) aux délinquants multirécidivistes, sur proposition des maires. La suspension pour trois années des aides régionales pourrait toucher les dispositifs régionaux suivants :

  • Les bourses de formation professionnelle (Bourse au mérite, Formations sanitaires et sociales, Bourse étudiantes) et les bourses de premier équipement
  • Les aides économiques
  • Le Pass’Région lancé le 1er juin 2017 à destination des jeunes de 16 à 25 ans.
  • La gratuité des manuels scolaires issus de la réforme du bac pour l’ensemble des lycéens, élargie à l’ensemble des livres optionnels et de spécialités.
  • La gratuité des transports scolaires qui fait l’objet d’une promesse de campagne pour le prochain mandat.
  • L’aide de 200€ pour le permis de conduire à l’automne 2020 pour prendre en charge une partie des coûts de votre formation au permis de conduire. Jeunes âgés de 18 ans.

La mesure de suspension sera prise pour une durée limitée et dans le cadre d’un contrat de responsabilité parentale (pour les mineurs) ou de responsabilité civique (pour les adultes).