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Des PV dénoncés comme arbitraires pour les parents d'accueil de Madama

Par . . mer 28/04/2021 - 11:33 , Mise à jour le 29/04/2021 à 04:00

Dans un communiqué commun, le Collectif des Intermittents et Précaires de Haute-Loire (CIP43) et les syndicats Fsu, Solidaires et Cgt s'insurgent contre la verbalisation, qu'ils estiment arbitraire, des parents d'accueil de Madama alors qu'il assistaient à une représentation des artistes devant le Ciné Dyke du Puy-en-Velay.

En effet, le 15 avril, Véronique de Marconnay et Eric Durupt ont reçu au courrier une amende de 135 euros chacun pour participation à un attroupement non autorisé le 2 avril. "Il s'agissait du rassemblement devant le cinéma avec un spectacle par les intermittents du CIP 43, précise Eric Durupt. Une trentaine de personnes étaient présentes. La police est venue, a contrôlé les identités en disant qu'il fallait respecter les groupes de six personnes et que personne ne serait verbalisé. Nous sommes partis avec ma compagne, parce qu'il était tard tout simplement, sans être contrôlés ! Nous nous sommes renseignés auprès des présents, effectivement personne n'a été verbalisé sauf nous deux."

Sollicité par nos soins, le commissariat de police répondu qu'il ne communiquait pas dans ce genre de dossier. Le procureur de la République du Puy, Nicolas Rigot-Muller nous confirmé que des PV électroniques avaient été dressés le 2 avril suite à un attroupement non autorisé "après un première demande de dispersion".

Ce mardi 27 avril, le Collectif des Intermittents et Précaires de Haute-Loire (CIP43) et les syndicats Fsu, Solidaires et Cgt ont émis le communiqué suivant :

"Dans le cadre de la défense des droits des intermittents de l’emploi et des précaires ainsi que de la contestation de la réforme d’assurance chômage, en lien avec le mouvement national d'occupation des lieux culturels, le Collectif Intermittents et Précaires de la Haute-Loire - CIP43 - s’est installé au Ciné Dyke du Puy-en-Velay le lundi 29 mars.
Le lendemain, un agent du Renseignement Territorial, au cours d’une visite a rappelé quelques consignes sanitaires en vigueur : 8 m2 par personne à l’intérieur, port du masque et respect des distances, groupes de 6 personnes maximum à l’extérieur, etc., qui n’ont eu de cesse d’être appliquées.

Les 31 mars, 1 et 2 avril, de 17 à 18 heures, le CIP43 a proposé des interventions artistiques derrière les vitres du cinéma, sonorisées et visibles depuis le trottoir. Des surfaces largement espacées ont été matérialisées au sol, dans l’intention de faire respecter la réglementation, notamment en constituant des groupes de 6 personnes indépendants. Aucune publicité n’a été faite pour délibérément limiter l’affluence de ces micro-événements qui se voulaient avant tout symboliques.
En prélude de chaque présentation, un membre du collectif rappelait les consignes sanitaires au public et la nécessité de constituer des groupes de 6 personnes suffisamment espacés les uns des autres.

Lors de la dernière séance, un équipage de police est intervenu pendant une lecture, notant l’identité de plusieurs spectateurs et leur demandant, individuellement, de se disperser. Beaucoup s’étaient d’eux-mêmes déjà éloignés.
À notre connaissance, aucune des personnes présentes, contrôlées ou non, n’a reçu de verbalisation. Aucune, sauf deux : la famille d’accueil d’un jeune Malien, dont la situation a été largement médiatisée ces derniers mois, était effectivement présente, au titre de l’organisation syndicale à laquelle ils appartiennent. 
Ces deux personnes sont les seules, à ce jour, à avoir reçu une amende de 135 euros, qui plus est, sans qu'un contrôle d'identité n'ait eu lieu !

Le CIP43 a été très surpris par cette visite, plus encore par cette verbalisation très ciblée - pour ne pas dire arbitraire - dont la motivation laisse pour le moins songeur et introduit une suspicion malsaine de discrimination et d'acharnement dans l'application du droit. 

En outre, cette amende arbitraire advient dans un contexte qui ne peut que nous interpeller : celui de l'adoption de la loi dite de Sécurité globale et de décrets pour atteinte à la sûreté de l’État préoccupants pour l'avenir des libertés individuelles et collectives, notamment celle de l'exercice du droit syndical. Or, cette mobilisation du CIP 43, soutenue par différentes organisations syndicales, s'inscrivait, rappelons-le, dans un contexte de mobilisation nationale pour l’emploi et la culture.

Il ne s’agit pas ici de polémiquer : les faits parlent d’eux-mêmes.
Quoiqu’il en soit, le CIP43 soutient tous ses spectateurs.

Signataires :
Collectif des Intermittents et Précaires de Haute-Loire
FSU 43
SOLIDAIRES 43
CGT 43
"