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Michelin Blavozy : 32 millions d’euros pour le projet Osiris

Par nicolas@zoomdici.com mer 31/03/2021 - 16:00 , Mise à jour le 31/03/2021 à 16:00

Rien à voir avec le Dieu du panthéon égyptien, le procédé Osiris de Michelin va permettre de produire plus et polluer moins. En outre, le directeur Dorian Defache, directeur du site à Blavozy, assure qu’il n’y aura pas de perte d’emplois au terme de son installation.

Une machine Osiris est déjà installée depuis 2019, une seconde est en cours de montage et quatre autres seront implantées entre les murs des ateliers blavoziens d’ici 2023. Pour cela, Michelin a investi pas moins de 31,6 millions d’euros. D’autre part, le Gouvernement a sélectionné l’entreprise comme étant l’une des 32 lauréates de l’appel à projets intitulé « Décarbonation de l’industrie - efficacité énergétique des procédés ». Michelin va ainsi bénéficier d’une aide de 1,75 millions d’euros, prise sur les 1,2 milliards du fameux plan France Relance (dont 40% proviennent de fonds européens).

Quelques dates historiques de Michelin Le Puy

1975 : Implantation de l’usine à Blavozy
1977 : Premier pneu
2011 : Installation de 17 000 panneaux solaires assurant la consommation de 15 % du site
2012 : Le procédé bandelette (MBB) est créé.
2019 : Installation de la première machine Osiris

Mais qu’est-ce que ce projet Osiris ?

Pour schématiser, la construction d’un pneu dans l’usine altiligérienne nécessite normalement cinq étapes. Deux étapes appelées « Confection et Finition classique » sont de grandes gourmandes d’énergie. Les nouvelles machines Osiris vont supprimer ces deux niveaux-là. « C’est un procédé en totale rupture d’un procédé classique, explique Dorian Defache, directeur de Michelin Blavozy. Il peut s’apparenter à des poses de bandelettes en impression 3D sur la structure en métal du pneu. On va venir disposer de la gomme sur le tambour à des endroits que nous avons défini au préalable ce qui est bien plus ergonomique que le procédé antérieur ».

Dorian Defache, directeur du site Michelin Blavozy. Photo par Zoomdici.fr

Un pneu est composé de 200 éléments, essentiellement du métal et de la gomme

Une vraie fourmilière à Blavozy

540 personnes en CDI
206 embauches en CDI entre 2016 et 2019
Turnover de 2,03 %
Représentation homme/femme : 4,9 %
Ancienneté moyenne : 9 ans
Age moyen : 38 ans

« Cela représente (…) 430 tonnes d’émissions de CO2 en moins chaque année »

Les bénéfices d’un tel dispositif ? Ils sont nombreux d’après le directeur. « Il permet déjà d’être beaucoup plus compétitif, décrit Dorian Defache. Ces machines peuvent faire des pneus avec des architectures nouvelles et avec une mise sur le marché beaucoup plus rapidement. D’autre part, la construction est bien plus aisée avec un pilotage automatisé et robotisé ». Il ajoute : « Enfin, Osiris est beaucoup moins impactant pour l’environnement. Il vient en substitution d’un ancien procédé qui chauffait la gomme avec de la vapeur à l’aide de trois chaudières à gaz. Les nouvelles machines passent outre cette étape. Cela représente un gain de 8 % de production de gaz et donc environ 430 tonnes d’émissions de CO2 en moins chaque année ». D’après lui et la sous-préfète à la relance, Raphaëlle Korotchansky, les consommations d’énergie seront également réduites de 57% pour arriver à l’objectif d’une décarbonation complète en 2050.

Le groupe Michelin est constitué de cinq sites de production. Montceau Les Mines, Resende au Brésil, Piedmont aux États-Unis, Vittoria en Espagne et Le Puy-en-Velay. Ils produisent des pneus de 100 kg à 6,3 tonnes. Le site altiligérien se concentre uniquement sur des pneus entre 250 kg et 1,4 tonnes

Photo par Michelin

Plus des deux tiers à l’export

Deux types de clients sur le site de Blavozy. Le premier concerne les constructeurs représentant 30 % des clients et les remplacements pour 70 %. Pour ces derniers, 45 % sont dédiés à la construction, 20 % pour les miniers, et 5 % pour la manutention.
Environ 70 % des pneus Michelin de Blavozy sont exportés dans le monde entier.

"Robot" ne rime-t-il pas avec suppression de boulot ?

Selon le dirigeant du site, les machines Osiris annihileront totalement l’application des solvants, chose impossible avec le procédé classique. La productivité sera 2,5 fois plus importante et la formation d’un opérateur sur une des machines ne prendra que six semaines contre un an pour la chaîne de montage précédente.

Mais "robot" ne rime-t-il pas avec suppression de boulot ? « Non, assure Dorian Defache. On a un processus plus productif. C’est une vraie évolution des compétences où les employés vont passer d’un procédé manuel à la conduite de ligne de production automatisée. L’emploi est lié à ce gain de productivité. »

Il mentionne le fait que le marché du pneu est en pleine ascension : « Nous sommes dans un cycle qui remonte aujourd’hui. Il faut à tout prix refaire les stocks et être là quand la demande est là. Nos équipes commerciales sont réparties dans le monde entier pour trouver toujours plus de clients. Avec des pneus rendus moins chers par Osiris, les commerciaux pourront plus facilement dénicher des parts de marché sur tous les continents ».