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Les forestiers se lèvent contre les critiques faites à leur profession

Par . . , Mise à jour le 29/03/2021 à 07:30

Le syndicat Fransylva et son antenne altiligérienne tapent du poing sur la table. À travers un communiqué, ils expriment leur ras-le-bol concernant "certains militants écologistes qui dénoncent un carnage dans nos forêts". Ils veulent également rappeler la fonction essentielle des forestiers pour la sauvegarde de la forêt.

"Les voix qui s’élèvent contre la gestion des forêts françaises trouvent des relais de plus en plus importants dans l’opinion. Certains militants écologistes dénoncent un « carnage dans nos forêts ». Fransylva constate que cette forte médiatisation jouant sur les émotions, pénalise le secteur forestier pourtant reconnu comme essentiel à l’heure où la société s’oriente vers une économie décarbonée et des modes de consommation plus respectueux de l’environnement. Pour contrebalancer ce dogmatisme, prenons le temps d’écouter aussi les forestiers, ceux qui s’engagent pour gérer durablement les forêts françaises".

À quoi sert un forestier ? 

Selon le syndicat Fransylva, "Il assure le renouvellement des peuplements, essentiel pour capter le carbone et maintenir les forêts françaises en bonne santé. Il préserve ainsi la biodiversité et l’équilibre général de la forêt. Couper des arbres fait partie intégrante de cet entretien. Et si certains s’en offusquent parfois (la gestion forestière peut modifier transitoirement les paysages), il est important de rappeler que sans récolte, on peut faire une croix sur le matériau bois local et la protection contre l’incendie. Mais encore, les coupes sont suivies de plantations qui permettront d’adapter les essences au changement climatique de stocker à nouveau le carbone. Ne généralisons pas à partir de quelques exemples de pratiques discutables, le forestier agit dans le cadre de son plan de gestion pour entretenir et renouveler la forêt et pour qu’elle joue son triple rôle environnemental, économique et social".

"N’oublions pas cette réalité qui tend à être totalement occultée par un discours idéologique qui rêverait de mettre nos forêts françaises… sous cloche". Fransylva

Le forestier n’est-il finalement animé que par l’appât du gain ?

"Le forestier vend le bois qu’il récolte. Le revenu obtenu sert à entretenir la forêt : régénérer, planter, élaguer, etc. Tout cela demande des investissements nombreux, conséquents, et avec des risques. Le forestier endosse une lourde responsabilité, avec une rentabilité parfois relative, qui se « mérite ». La temporalité longue de la forêt (un arbre met en moyenne 80 ans à pousser, soit deux générations), implique pour le forestier un enjeu de transmission, tel le maillon d’une longue chaine... Il doit transmettre son patrimoine aux générations à venir, car il récolte le fruit des générations précédentes et investit pour les générations suivantes".

La forêt française est-elle victime de déforestation ? 

"Arrêtons de croire que nous sommes menacés de « déforestation » en France métropolitaine. Encadrée par la réglementation française, une des plus stricte au monde (avec le code forestier et les documents de gestion durable), la gestion forestière permet de récolter du bois et de l’utiliser pour se loger, se chauffer, emballer nos denrées, et bien plus encore. En revanche la déforestation importée existe ! Quand nous ne gérons pas suffisamment nos forêts et n’organisons pas les circuits pour consommer du bois localement, nous favorisons la déforestation en important du bois issu de forêts moins réglementées avec de gros impacts environnementaux". 

"Grâce à la bonne gestion des forêts françaises, nous créons de l’emploi en France, nous rendons des services à la planète (carbone, eau, biodiversité) et surtout nous produisons du bois, matériau noble, renouvelable et aux multiples usages (construction, emballage, papier, etc.). N’oublions pas cette réalité qui tend à être totalement occultée par un discours idéologique qui rêverait de mettre nos forêts françaises… sous cloche".