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Collèges et lycées : 29 suppressions de postes en Haute-Loire

Par maceo.cartal.3… jeu 18/03/2021 - 12:30 , Mise à jour le 19/03/2021 à 04:00

Ce jeudi, entre 100 et 150 personnes se sont réunies devant l’inspection académique pour contester les suppressions de postes menées par l’Éducation Nationale. En Haute-Loire, ce sont près d'une trentaine de postes qui seront concernés.

À la rentrée prochaine, la Haute-Loire va être touchée par 29 suppressions de postes d’enseignants et de personnel dans le second degré (collèges et lycées). Au départ initié par des personnels syndiqués et non syndiqués du collège Lafayette au Puy-en-Velay -- qui est le plus touché par ces suppressions de postes sur le département -- ce mouvement a rassemblé entre 100 et 150 personnes ce jeudi 18 mars devant l’inspection académique à Vals près Le Puy. Elles sont venues notamment du collège Laurent Eynac du Monastier-sur-Gazeille, du lycée Léonard de Vinci de Monistrol-sur-Loire et du lycée Simone Weil au Puy. En effet, ce vendredi se tiendra le CTA (Comité Technique Académique) au cours duquel le rectorat présentera ses mesures de suppressions-créations de postes.

Les établissements ruraux fortement touchés

« En temps normal, la suppression d’un poste intervenait lors d’un départ en retraite par exemple, aujourd’hui, on supprime des postes occupés », s’insurge Agnès Chichereau, secrétaire générale du syndicat FO des collèges et lycées de Haute-Loire. Les syndicats indiquent que la politique du rectorat est de supprimer tous les postes qui n’ont pas un total de 18h par semaine, dits « incomplets ». Or, ces postes incomplets sont majoritaires au sein des collèges ruraux, qui ont une forte présence dans le département. « Au lieu de recruter, ces heures seront imposées aux enseignants titulaires en heures supplémentaires, à raison de 2h imposées par enseignant. Ensuite cela va se répercuter en appelant toujours plus de contractuels sous-payés, qui reste une solution temporaire », indique Agnès Chichereau.

« dans les collèges : 20 suppressions (pour 3 créations) de postes d’enseignants, soit un solde à -17

dans les lycées : 5 suppressions (et 3 créations) de postes d’enseignants, soit un solde à -2

1 suppression de poste de titulaires sur zone de remplacement (TZR) (zone Le Puy-Yssingeaux en Histoire-géo), soit un solde à -1

AU TOTAL : -20 postes d’enseignants.

2 suppressions de postes de personnels administratifs en collège-lycée (lycée Jean Monnet du Puy et collège de Brives) ;

6 postes d’administratifs menacés (dont 4 si vacants) au Greta du Velay ;

Au total 8 postes d’administratifs sont menacés.

1 suppression au Centre d’information et d’orientation (CIO) de Brioude (DIO) ;

Aucune création de postes de CPE (Conseiller principal d'éducation), ni de personnels de laboratoire.

Le bilan pour la Haute-Loire dans le 2nd degré : -29 postes »

« Entasser » plus d’élèves dans chaque classe

Ces suppressions de postes engendrent inévitablement un nombre d’élèves par classe qui augmente, chose illogique pour Agnès Chichereau. « Il y a encore quelques années, on avait un seuil d’environ 28 élèves maximum par classe au collège, maintenant on tourne autour de 30 ou 32 élèves, voire même jusqu’à 37 dans certaines classes de lycée. Aujourd’hui, dans le contexte sanitaire, alors que nous-mêmes on nous dit de ne pas se réunir à plus de six lors des réunions syndicales, il faut éviter d’entasser les élèves dans une même classe en les dédoublant », indique la secrétaire générale de FO collèges et lycées.

« Les besoins sont là, c’est pour ça qu’il faut maintenir les postes, et même recruter », Agnès Chichereau

C’est la proposition que mettent en avant les syndicats présents ainsi que les non-syndiqués. « Dédoubler les classes semble nécessaire. Les besoins sont là, c’est pour ça qu’il faut maintenir les postes, et même recruter puisque tous les enseignants en poste actuellement ne suffiront pas à mettre ceci en place », avance Agnès Chichereau.

Le domaine artistique mis à l’abandon ?

Les syndicats remarquent également que ces suppressions interviennent beaucoup au sein des matières artistiques, comme les cours de musique ou d’arts plastiques, ou encore de cours de lettres. « À croire que les collèges ruraux ne sont pas assez bien ou alors trop techniques pour avoir le droit aux domaines artistiques », déplore Agnès Chachereau.

Les huit syndicats départementaux (SNFOLC, SPASSEN-FO, SNES, SNEP, SNUEP, SUD-Education, CGT-Educ’Action et SE-UNSA) pointent du doigt les « 600 millions d’économies réalisés par Jean-Michel Blanquer sur l’Éducation Nationale ». Une délégation intersyndicale de 4 ou 5 personnes devraient être reçue par l’inspection académique de Haute-Loire. Ces derniers appellent également leurs collègues enseignants et personnels non-enseignants à se mobiliser dans leurs établissements respectifs.