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Madama : les syndicats rejoignent le combat

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 08/02/2021 à 17:45

Le rassemblement de ce mardi est déplacé devant la mairie du Puy à 14h. Le jeune Malien menacé d’être expulsé par la préfecture de Haute-Loire est devenu le porte-drapeau d’une lutte institutionnelle. Contre le pot de fer étatique, d’innombrables pots de terre se sont dressés pour que Madama reste en France. À présent, ce sont les syndicats qui grossissent les rangs.

Grève de la faim, des associations par dizaines, plusieurs articles dans les médias nationaux, pétitions (près de 25 000 signatures déjà recueillies en une semaine)… Une véritable machine sociale et solidaire s’est mise en marche aussitôt après l’appel au secours d’Eric Durupt et de Véronique de Marconnay. Ce couple d’enseignants a recueilli Madama en 2018 après qu’un juge pour enfants l’a déclaré officiellement mineur non-accompagné et confié à leurs bons soins.

«Nous ne l’abandonnerons jamais ! »

« Madama, c'est comme si c'était notre enfant !, partagent-ils. Il vit depuis deux ans avec nous. Les liens que nous avons tissés sont indissolubles. La préfecture veut l'expulser. Mais nous ne l'abandonnerons pas ! Nous ne l’abandonnerons jamais ! » Derrière eux, une longue file de noms et d’entités les accompagne pour faire face aux directives de l’État. Les derniers en date : une intersyndicale fournie, composée de la CGT, FO, la CFDT, la CFTC, FSU et Solidaires.

Le cas de Madama passe ce lundi 8 février à 18h30 au journal télévisé de France 3 Région

Mobilisation sur la place du Breuil au Puy

Un grand rassemblement est organisé mardi 9 février à 14 heures devant la mairie du Puy-en-Velay. Eric Durupt et Véronique de Marconnay demanderont alors un entretien avec le préfet Eric Etienne.

La pétition ""Jeune migrant en détresse: aidez-nous à garder Madama, menacé d'expulsion" est en ligne ICI

Se battre sur le volet professionnel

« Nous avons décidé de nous concentrer sur l’aspect professionnel de cette affaire, confie Pierre Marsein au nom de l’Intersyndicale. Nous sollicitons donc une entrevue avec le préfet de la Haute-Loire pour lui expliquer pourquoi Madama doit obtenir son titre de séjour. » Madama suit un CAP ouvrier agricole à l’ISVT (Institut des Sciences de la Vie et de la Terre) de Vals-Près-Le-Puy depuis le mois de janvier 2020.

En parallèle, dans le cadre de ses stages, il a intégré l’exploitation d’un couple d’éleveurs de moutons à Saint-Geneys-près-Saint-Paulien. Totalement satisfaits de la présence et de l’engouement que Madama déploie, ses maîtres de stages souhaitent que son contrat d’apprentissage se transforme en contrat de travail.

Infos de dernière minute !

Une délégation intersyndicale sera reçue en préfecture mardi 9 févier à 17 heures par Eric Plasseraud, directeur de la citoyenneté et de la légalité.

« S’il y a contrat d’apprentissage signé, cela veut dire qu’il y a des employeurs »

Mais pas de titre de séjour, pas de contrat de travail possible malgré la motivation acharnée du jeune Malien. « Premièrement, on estime qu’il doit être régularisé pour qu’il continue sa formation qualifiante jusqu’au bout, insiste Pierre Marsein. D’autre part, s’il y a contrat d’apprentissage signé, cela veut dire qu’il y a des employeurs. Il est donc nécessaire qu’il accède à un titre de séjour pour le finaliser en contrat de travail ».

Que ce soit sur la toile ou sur les pavés du Puy-en-Velay et d’ailleurs, les étendards se lèvent de toutes parts à l’appel d’Eric Durupt, en grève de la faim depuis le 30 janvier : « Tant que je ne tombe pas, je me battrai ! »

Le sujet sur Madama (commence à 1min15) dans le journal France 3