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Un nouvel atout installé à la préfecture de la Haute-Loire

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 12/04/2021 à 00:00

Elle s’appelle Raphaëlle Korotchansky, a tout juste 30 ans, et est détentrice d’un CV des plus prestigieux. En tant que Sous-Préfète à la Relance, ses missions porteront essentiellement sur l’accompagnement des entreprises, associations et autres collectivités publiques et privées à bénéficier de toutes les aides possibles issues du Plan de Relance de l’État.

Côté cursus, Raphaëlle Korotchansky est diplômée de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, a suivi un Master de Politiques et Action pour le développement durable et provient de l’Ecole polytechnique. Côté professionnel, elle est restée Cheffe du service sécurité et risques à la Direction départementale des Territoires (DDT) de l’Isère de 2016 à aujourd’hui. Jeudi 7 janvier, et pour une durée minimum de 2 ans, elle a été nommée Sous-Préfète à la Relance aux côtés du Préfet de la Haute-Loire, Eric Etienne. Elle nous explique ses prochaines missions en lien direct avec le Plan de Relance de 100 milliards d'euros décidé par le gouvernement en place.

En quelques mots, quel sera votre rôle au sein de la préfecture altiligérienne ?

"Il sera principalement de simplifier le dispositif du Plan de Relance pour tous les bénéficiaires locaux que ce soit les entreprises, les particuliers ou les collectivités. On va faire en sorte d’être l’entrée unique des porteurs de projets et des appels à subventions. Les structures vont se tourner vers nous et nous les aiderons à trouver la solution pour savoir quel appel à projet est le plus pertinent pour eux. On va les aider à monter les dossiers. L’ensemble des services de l’État seront là ainsi que les collectivités et les acteurs sociaux-économiques comme les chambres consulaires ou l’Agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises".

Cocorico !

Déjà 8 entreprises en Haute-Loire, à l’instar de Propyplast, sont bénéficiaires de subventions issues du Plan de relance grâce à leurs projets.
Dans un appel à projet concernant le recyclage de plastique, 60 entreprises en France sont lauréates dont 6 en Haute-Loire. Pour cela, 1,4 millions d’euros ont été alloués dans le département sur un total de 16 millions en France.

Comment ça marche ?

"Déjà, pour toutes informations, il est très conseillé de passer directement par la préfecture en utilisant la boite mail pref-plan-relance@haute-loire.gouv.fr
Cela nous permet d’avoir la connaissance des projets et de faire en sorte de trouver le meilleur accompagnement pour chacun d’entre eux. Par exemple, si vous êtes une entreprise industrielle, je vais récupérer ce projet et les coordonnées de l’entreprise, et je vais la mettre en lien avec la Dirrecte (directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, Ndlr) pour faire en sorte que le projet aboutisse.
S’il nous manque une compétence, on pourra faire appel à des opérateurs comme les chambres consulaires. L’objectif est que l’accompagnement soit le plus efficace et collectif possible".

Photo par Nicolas Defay

L’accompagnement est destiné à qui ?

"À tout le monde ! Aux entreprises porteuses de projets d’investissements, aux collectivités locales comme par exemple pour la rénovation énergétique ou pour améliorer le numérique, aux associations. L’idée, c’est d’accélérer le Plan de Relance. En deux ou trois mois seulement, on a déjà une quinzaine d’entreprises lauréates en matière industrielles (comme Fareva). Nous avons également 8 collectivités qui ont été subventionnées pour des travaux d’assainissements. Le temps des entreprises n’est pas forcément le temps des administrations, donc il faut que ça aille vite".

Depuis décembre, de très nombreux appels à projets sont lancés dans le secteur agricole et forestier. Certains portent, par exemple, sur la rénovation des abattoirs où les trois plus grosses structures du département se sont déjà mobilisées, ainsi que plusieurs abattoirs de volailles.

Des appels à projet portent aussi sur la restructuration des filières agricoles et alimentaires ou encore sur la protection des agriculteurs face aux aléas climatiques. C’est la DDT (Direction Départemental des Territoires) qui suit tout ce qui se rapporte au volet de l’agriculture. Pour le secteur forestier, c’est également le principal interlocuteur pour les appels à projets.

Pour l’instant, quelles sommes issues du Plan ont été débloquées pour la Haute-Loire ?

"Pour les collectivités, c’est autour de 15 millions d’euros. Pour les entreprises industrielles, 5,8 millions. Ce sont les deux sommes principales déjà allouées provenant du Plan pour le département. Pour la rénovation des bâtiment de l’État, 535 000 euros ont été injectés".

Est-ce qu’il y a des priorités dans les projets ?

"Oui. Pour l’industrie, c’est de créer des emplois qui vont être pérennes, créer de nouvelles unités de production dans des secteurs qui sont stratégiques et porteurs comme le numérique, la santé, les énergies renouvelables. L’impact sur le territoire en terme de création d’emploi est très important. Tout ce qui bénéficie à la transition écologique est aussi un volet particulièrement encouragé. On l’a vu d’ailleurs pour les rénovations thermiques. En ce qui concerne les agriculteurs, beaucoup de choses leurs sont réservés. Globalement, nous allons aider les entreprises à être davantage performantes et compétitives".

En 2020, l’État a accordé 13,6 millions d’euros aux collectivités de la Haute-Loire. La dotation d’équipements aux territoires ruraux est très conséquente pour notre département, selon les analyses de Raphaëlle Korotchansky, car elle atteint 9,5 millions d’euros en 2020, qui ont financé 229 projets de collectivités. Ces dernières doivent se rapprocher de la DDT pour faire prendre connaissance de leurs futurs souhaits. En terme de projet, la préfecture a recensé 500 000 euros de budgets (somme pas encore acquise) pour équiper notamment les Ehpad en télémédecine ou encore à déployer des antennes de consultation. Le but est de lutter contre les déserts médicaux encore présents en Haute-Loire.

Des urgences de dossiers ?

"Il y a un appel à candidature jusqu’au 15 janvier intitulé Fabriqué en France (ou Made in France). Il est donc primordiale à celles et ceux intéressés de nous parvenir leurs projets et leurs coordonnées le plus vite possible ! Le gouvernent insiste pour encourager tout ce qui est fabriqué localement en France. Le lauréat bénéficiera d’une promotion à l’échelle nationale avec une exposition à l’Elysée. Cette distinction promeut ainsi les projets locaux comme l’année dernière avec l’entreprise Fontanille Scop".

MESSAGE URGENT POUR LES ASSOS

Il y a un appel à projets urgent, les inscriptions se terminant le 15 janvier, destiné aux associations en lutte contre la pauvreté (précarité alimentaire, accès aux biens essentiels, l’accueil des familles en situation financière compliquée, l’insertion sociale et professionnelle,…).

L’interlocuteur dédié aux projets est la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des population). « Si les projets sont de qualité, il ne faut pas hésiter », livre Raphaëlle Korotchansky.

Vous avez résumé votre mission en trois axes, quels sont-ils ?

"Simplifier
Il faut que l’application du Plan de relance soit simple pour les bénéficiaires, simple pour les entreprises, simple pour les collectivités, simples pour les particuliers. Les dossiers du Plan contiennent 300 pages ce qui peut sembler très fastidieux et décourageant pour certains. Nous sommes là pour simplifier sa lecture et son application. S’il y a des difficultés éventuelles, on est là pour trouver des solutions. Bien sûr l’argent ne sera pas distribué à tout le monde et n’importe comment. Mais nous portons une attention particulière sur l’aspect qualitatif des projets proposés, générateurs d’emploi ou encore au profit de l’environnement".

"Accélérer
Il faut à tout prix accélérer ce Plan de Relance. On va porter les projets dans le but de booster la transformation économique et écologique de la France afin de la rendre plus compétitive et faire en sorte d’obtenir un maximum d’emplois pérennes. C’est pour cette raison qu’il y a autant d’argent mis sur la table".

"Fédérer
Ce n’est pas un travail que je vais effectuer seule. Quand on est plusieurs, on est bien plus fort. On est très nombreux à être au service de la Haute-Loire. Pour n’en citer que quelques-uns, il y a la DDT, la DDCSPP, la DDFIP (Finances Publiques), la Dirrecte, la CCI (Chambre de Commerce et de l’Industrie), la Chambre d’Agriculture, la Chambre des métiers et de l’Artisanat, mais aussi le Conseil départemental et régional, les intercommunalités et bien d’autres. Fédérer cela signifie avoir tous le même niveau d’information et le même accès aux leviers pour être accompagner dans le cadre du Plan de Relance. Je veux vraiment agir en pleine transparence et dans une confiance réciproque. C’est de cette façon que nous aurons plein de projets soutenus en Haute-Loire".