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Art : « Je me suis rendu compte que le Puy me manquait énormément »

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 28/03/2021 à 00:00

La Cathédrale, la Vierge ou encore le Puy et ses montgolfières, croqués par une très jeune artiste ponote. Alliant la mine des antiques crayons à papier et le numérique des tablettes 2.0, Lucile Filhol reproduit la cité mariale dans un style qui fait de plus en plus d’adeptes.

Peut-être certains d’entre vous ont aperçu son message sur les réseaux sociaux, un message aussi humble et discret qu’est la personne de Lucile Filhol :  « Je m'appelle Lucile et j'adore représenter le Puy dans mes illustrations. J'aime représenter les pierres et les motifs ainsi que les reliefs de cette ville médiévale chargée d'histoire. Le Puy m'a toujours fasciné de part ses murs déstructurés, ses pavés et toutes ses couleurs. Je suis sensible à la joie et la bonne humeur qu'elle émane, c'est un tout, que j'ai voulu représenter à ma façon ! ».

« Je trouve ses traits et ses choix artistiques incroyables »

Du haut de ses 24 ans, cette cantalienne de naissance mais ponote de cœur et d’histoire, redessine la vieille ville du Puy en puisant dans son savoir-faire et ses propres émotions personnelles. Le résultat est une osmose de couleurs et de figures géométriques dont la fusion sublime les points de vues représentés. « Je trouve ses traits et ses choix artistiques incroyables, partage Annabelle Assezat, patron de la boutique Lez Arts Colorés, rue Portail d’Avignon au Puy-en-Velay. Il y a une véritable fraîcheur qui en ressort ! »
Dans son magasin, le travail de Lucile Filhol est exposé et proposé à la vente. « Depuis que nous avons installé ses illustrations le 10 décembre, une centaine ont déjà été achetées !, dévoile Annabelle Assezat. Il y en a même qui sont parties du côté de la Suisse ». Ainsi, la Cathédrale, la Vierge, une vue aérienne du Puy, et la cité avec ses montgolfières sont déclinées en format A3, A4 et en carte postale.

Un procédé en 3 volets

« Je m’inspire d’abord d’une photo sur internet ou que j’ai prise moi-même, explique l’artiste. De ces photos, je refais la reproduction avec des crayons de couleurs et à papier. J’utilise aussi la gouache durant cette étape-là. Une fois fait, c’est là que rentre en jeu ma tablette graphique. Je prends en photo mes dessins avec elle, photos que je peux alors modifier à volonté selon mes idées et mes ressentis. »
Pour l’illustration de la Cathédrale ou de la Vierge, Lucile Filhol a passé environ une dizaine d’heures cumulées pour arriver au résultat souhaité.

« J’avais incontestablement beaucoup d’émotion en pensant à cette petite ville »

Lucile Filhol ? C’est une jeune femme de 24 ans, actuellement en licence de création et design. « Je suis arrivée en Haute-Loire à l’âge de 12 ans, partage-t-elle. J’ai été scolarisée à Saint Joseph le Rosaire jusqu’à mon baccalauréat puis j’ai suivi un BTS à Anne-Marie-Martel et un DUT Métier du multimédia et de l’Internet au Puy-en-Velay. »
Après ce dernier diplôme, elle s’octroie une pause de 2 ans pour partir du côté de Lyon où elle entrera en Licence par alternance. « Quand je suis partie du Puy, j’étais enthousiaste de quitter cette petite ville pour m’épanouir dans la grande métropole lyonnaise, confie Lucile Filhol. Sauf que, au fil du temps, je me suis rendue compte que le Puy me manquait énormément. Je ne sais pas vraiment pourquoi ni comment. Au Puy, j’avais tous mes souvenirs d’ado, ma scolarité, les moments au marché de la place du Plot, et tous ces endroits que je fréquentais avec ma famille et mes amis. J’avais incontestablement beaucoup d’émotion en pensant à cette petite ville ».

Photo par Lucile Filhol

Le bleu et le rouge, la douceur et l’Histoire

L’adage « Loin des yeux, loin du cœur » semble opérer de façon inverse dans l’existence de la jeune artiste. Si des tas de kilomètres la séparent du Puy-en-Velay, elle décide de l’emmener avec elle dans sa tête et le bout de ses doigts. « Pour ne pas l’oublier et mettre sur papier mes sentiments, je me suis dit que je pouvais la dessiner, livre Lucile Filhol. À ce moment-là, je cherchais mon style de dessins. Quand j’ai eu ma tablette graphique, j’ai pu allier mes deux passions, le dessin et mes études, la peinture avec le graphisme. J’ai ensuite créé une palette spécialement pour le Puy-en-Velay avec des couleurs qui, à mon sens, lui ressemble. » Le bleu et le rouge seront choisis comme les dominantes et d’infinies nuances compléteront les tableaux. « Je trouve que c’est une ville pleine de douceur, très festive tout en étant un musée à ciel ouvert. C’est comme ça que je la vois ».

Lucile Filhol décrit comment ses ouvrages sont passés subitement de l’ombre assumé à la lumière du jour. « À la base, mes dessins étaient pour moi, simplement. Je voulais juste les mettre sur mon compte Instagram car cette démarche va de soi avec mon futur métier de graphiste. C’est toujours bien de montrer ce que l’on fait en espérant que notre travail tombe dans l’œil d’un recruteur. Puis, pour les achats de Noël, ma mère est entrée dans la boutique des Arts Colorés afin de m’acheter de la gouache. La patronne Annabelle Assezat lui demande alors quelles couleurs elle souhaiterait se procurer. Ma mère lui montre alors l’un de mes dessins. Et apparemment, Annabelle a tout de suite été enchantée par ce que je produisais. Le lendemain, elle m’a contactée pour me proposer un dépôt-vente dans sa boutique avec mes illustrations. J’ai alors imprimé des formats A3, A4 et version cartes postales. Annabelle a ensuite médiatisé mon travail par le biais de ses réseaux sociaux et j’ai fait pareil de mon côté. Et c’est comme ça que toute l’histoire a commencé ».

Futur partenariat avec une institution publique ?

Suite au dépôt-vente dans la boutique des Arts colorés et l’influence des réseaux sociaux, les encouragements affluent alors en masse dans la boite mail de Lucile Filhol. Et cerise sur le gâteau, une institution publique du Puy-en-Velay (Lucile Filhol préfère ne pas dévoiler encore le nom de la structure tant que rien n’a été acté officiellement) l’a contactée, intéressée par ses différentes illustrations. « Lorsque j’ai voulu les joindre à mon tour, la personne en question n’était pas là car partie en vacance, regrette-t-elle. Mais ce serait vraiment super que ce partenariat aboutisse. Ce serait une sacrée forte reconnaissance pour moi et ma passion ».

découvrir son travail

Vous pouvez admirer ses illustrations à la boutique Lez Arts Colorés, rue Portail d'Avignon, et également par le biais de son compte Instagram en suivant ce LIEN.

Et pour les projets ?

« Plus tard, une fois terminées mes études, j’aimerais en effet beaucoup me constituer en autoentreprise, indique Lucile Filhol. À ce moment-là, les gens et n’importe quelles entités ou institutions pourraient me confier leurs propres photographies qu’ils estiment magnifiques afin que je puisse à mon tour y apporter mes idées, ma sensibilité et mon savoir-faire. On m’a déjà demandé de faire des portraits personnalisés. Je ne peux en accepter que très peu car mes études me prennent beaucoup de temps pour l’instant. Mais une fois à mon compte, je pourrais alors m’éclater à faire tout ça ! »

Photo par Lucile Filhol