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Mariage entre les Restos du Cœur et la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 17/12/2020 à 08:54

Que les produits agricoles en fin de vie soient confiés aux Restos de Coluche plutôt qu’à la poubelle. Telle est l’idée du partenariat établi entre les deux entités concernées dans le département.

Marc Lavergne, président des Restos du Cœur 43, en compagnie de Yannick Fialip et de Claire Souveton, président et vice-présidente de la Chambre d'Agriculture de Haute-Loire, ont présenté une association encore inédite dans le département. « Le principal atout de cette union serait de faire bénéficier les Restos du Cœur des produits invendus par les producteurs altiligériens, explique Claire Souveton. Qui dit invendu, dit jeté car les dates de péremption arrivent rapidement à terme sur les produits frais, notamment. Alors au lieu qu’ils finissent dans les poubelles, pourquoi ne pas leur offrir un destin meilleur en les donnant à une association humanitaire ! »

Trois exploitants déjà en place

La première pierre de ce mariage a été possible grâce aux... confinements sanitaires. « Pendant ces mesures gouvernementales, j’ai en profité pour donner un peu de mon temps à l’association, confie Claire Souveton. Là, j’ai rencontré Marc Lavergne, président des Restos du Cœur de la Haute-Loire, et nous avons échangé sur le sujet. Suite à ça, les premières initiatives se sont créées pour établir ce partenariat. »
Actuellement, le Gaec de Tallobre (fromagerie à Vergezac), un jardin bio à Freycenet-la-Tour, et un producteur de viande de bœuf bio à Vazeilles-Limandre font partie des professionnels inscrits dans cette action.

« Ce partenariat ne s’est pas fait avant à cause d’un manque de communication. Chacun travaille sans son coin. En général, soit les producteurs donnent les invendus à leurs voisins, soit ils les négocient, soit ils les jettent. De l’autre côté, les Restos du Cœur n’ont pas eu forcément l’idée d’aller pousser les portes de la Chambre d’Agriculture », confie Claire Souveton

« Ce don leur octroie une importante baisse fiscale sur leurs impôts »

Si la base est posée, l’architecture de cette association d’envergure prendra forme surtout au cours de l’année prochaine. « Concrètement, il va falloir d’abord répertorier les producteurs qui seraient d’accord pour ce genre de service, livre la vice-présidente de la Chambre d’Agriculture 43. L’objectif serait bien entendu d’en mutualiser un maximum aux quatre coins du département ! »
Un souhait qui devrait faire des adeptes car l’opération apparaît gagnante sur tous les aspects. « D’une part, cela permettrait aux producteurs de ne pas jeter leurs produits à la poubelle, un geste toujours dur à encaisser, décrit Claire Souveton. D’autre part, de faire bénéficier des produits d’exception à des gens qui n’ont pas l’habitude de les consommer. Enfin, ce don leur octroie une importante baisse fiscale sur leurs impôts ».

« Ce genre de partenariat avec la Chambre d’Agriculture va ainsi apporter un peu plus d’eau à notre moulin pour absorber cette malheureuse augmentation de gens en très grand besoin », souligne Marc Lavergne

Une augmentation fulgurante de la pauvreté

Comme ce sont en majorité des produits qui se périment vite, à l’instar des yaourts et des fromages blancs, les invendus indiquant une date limite à trois ou quatre jours seraient récupérés par les Restos du Cœur et distribués le jour-même aux bénéficiaires. « Cette année, nous constatons un nombre de personnes chez nous de plus en plus important, indique Marc Lavergne. Par rapport à l’année dernière, c’est de l’ordre de 25 % en plus ! Aujourd’hui, nous avons 1 900 familles et 4 000 personnes qui viennent s’alimenter dans les 19 centres de Haute-Loire. Bénéficier de produits frais, sains et de la qualité des producteurs du département serait une aubaine pour les bénéficiaires ».

Un travail mais une vie trop chère

D’après les éléments donnés par le président départemental des Restos du Cœur, l’accroissement du nombre de nécessiteux est en lien direct avec la situation économique du moment. « Depuis le premier confinement, le phénomène ne cesse de s’intensifier, déplore-t-il. En plus de notre public classique comme les Sans Domicile Fixe (SDF), il y a de plus en plus de travailleurs pauvres qui toquent à la porte. Il y a aussi beaucoup d’étudiants. Avant, ils faisaient des petits boulots dans le secteur de la restauration par exemple. Maintenant que tout est arrêté, ils n’ont plus assez d’argent pour payer leurs charges comme les factures d’énergie et pour s’acheter à manger ».