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Haute-Loire : comment s'organiser pour affronter la neige ?

, Mise à jour le 10/03/2021 à 00:00

Sur 3400 km de routes départementales, la Haute-Loire recense 2 000 km de réseau routier à une altitude supérieure à 800 m et 600 km à une altitude supérieure à 1000 m. Ainsi, 60 % du réseau routier se trouve à plus de 800 m d'altitude, ce qui le classe comme le deuxième réseau routier le plus haut de France et ce qui rend les choses évidemment tout de suite bien plus compliquées. La Haute-Loire, avec 719 mètres d'altitude en moyenne, est d'ailleurs le troisième département le plus montagneux de France.

Trois réseaux pour le Département
Le Conseil départemental s'occupe exclusivement des routes départementales. C'est l'Etat, par l'intermédiaire de la DIR, qui s'occupe des routes nationales et autoroutes (soit 906 km de réseau, qui se décompose en 367 km d'autoroute, 60 km de 2x2 voies, 540 km de RN et 153 km de bretelles).
Trois niveaux de service ont été définis pour le service hivernal du conseil départemental :
* Le réseau D1 comprend 1 600 km des routes les plus circulées, c'est-à-dire la moitié du réseau dont doit s'occuper le Département et les interventions s'y déroulent dès 4h30.
* Le réseau D2 comprend 940 km de routes secondaires et les interventions s'y déroulent de 7h30 à 17h.
* Le réseau D3 comprend les 860 km de routes restantes et les interventions s'y déroulent de 9h à 17h.

Des interventions 24h/24 pour le réseau national prioritaire
Le réseau routier que doit entretenir la DIR s’étend sur 8 départements, 3 zones de défense et 2 régions. il est composé de deux niveaux d’interventions :
* le niveau N1 pour des interventions 24 h/24 avec 5 sections concernées : autoroute A 75, RN 88 Firminy – Le Puy-en-Velay, RN 102 Brioude – A75, RN 88 Mende – A75 et RN 122 Massiac – Aurillac.
* le niveau N2 avec des périodes de validité 6 h/21h et des interventions 4h15/21h30 pour toutes les autres sections.

Des trafics très hétérogènes
Les trafics moyens journaliers des routes départementales peuvent être très différents : supérieurs à 17 000 véhicules par jour sur certaines voies urbaines du bassin ponot, supérieurs à 7 000 véhicules par jour sur certaines liaisons interurbaines sur les secteurs de Saint-Just-Malmont, Monistrol-sur-Loire, Bas-en-Basset, Beauzac, Polignac, Brives-Charensac, Brioude ou encore Cohade,  et inférieurs à 150 véhicules par jour sur environ un quart du réseau.

Un service très onéreux
La particularité du réseau routier altiligérien a un coût, loin d'être négligeable pour les collectivités : de l'ordre de 7M€ par an. Il y a en effet, rien que pour le Conseil départemental, plus de 300 agents concernés (dont 11 d'astreinte), 80 engins de service hivernal (raclage, épandage), 10 engins spécifiques (écrêteurs et fraises)... et chacune de ces machines coûte entre 150 000 et 200 000 €, sans parler des frais de maintenance et de fonctionnement (un chasse-neige coûte jusqu'à 1 100 euros par jour pour environ 200 km effectués, et une fraiseuse jusqu'à 1 600 euros par jour pour un maximum quotidien de 10 km, suivant la hauteur des congères).
A titre d'exemple, en novembre 2017, en trois semaines et un seul important épisode neigeux, plus de 54 000 km avaient été parcourus, 1 243 Tonnes de sel avaient été répandues (plus 1 660 Tonnes de pouzzolane), pour un coût de 447 765 € pour la collectivité. Soit près d'un point d'impôt pour le Conseil départemental de la Haute-Loire.

Mesures COVID
Un Plan de Continuité des Activités, spécifique aux services chargés de la viabilité hivernale, est en cours de finalisation, pour limiter les conséquences potentielles de la pandémie COVID sur l’organisation, sur le principe de deux équipes d’intervention qui ne se croiseront pas. En l'absence de difficultés dues au COVID, l’organisation reste celle des années antérieures.

Des pneus neige obligatoires en 2021 ?
Les poids-lourds desservent très souvent les entreprises et les commerces de la Haute-Loire en provenance de zones géographiques non confrontées aux difficultés liées à la circulation hivernale. Ils s’engagent parfois sur les routes de la Haute-Loire sans les équipements adaptés (pneus neige). selon la décision que prendra le préfet en 2021, ils pourront y être contraints.
En effet, le décret a été publié au Journal officiel le dimanche 18 octobre 2020. Jusqu’ici, l’obligation des pneus neige n’était possible que sur certains tronçons très enneigés. En 2016, la loi montagne prévoyait son élargissement mais le décret d’application se faisait attendre. À partir de novembre 2021, la mesure sera donc possible du 1er novembre au 31 mars dans 48 départements de montagne. A charge au préfet de délimiter les communes où ils souhaitent imposer les pneus neige.

Photo d'illustration / DR Maxime Pitavy / Archive Zoomdici.fr

Dix conseils de sécurité routière en période hivernale
1 - Consulter les prévisions météorologiques et de circulation (sur Zoomdici pour avoir les meilleures infos !) et suivre les conseils de prudence diffusés sur les ondes radio et sur les panneaux à messages variables
2 - Vérifier la pression des pneus " à froid " puisqu'elle varie en fonction de la température extérieure : plus cette dernière est basse, plus la pression mesurée est faible. Il est conseillé de rajouter 0,2 bar à la pression recommandée.
3 - Privilégier les pneus hiver, ils sont conseillés dès que la température est inférieure à 7°C. Ils améliorent l'adhérence et le freinage.
4 - S'équiper de chaînes sur les routes enneigées. Elles sont même obligatoires sur certains axes routiers. Attention, les chaînes modifient la conduite. Il est conseillé de diminuer sa vitesse (ne pas dépasser les 50 km/h), de faire un essai de montage avant de partir, de se garer à l'écart de la chaussée pour les monter (pour les autoroutes, il est interdit de les mettre sur une bande d'arrêt d'urgence).
5 - Tester les éléments sensibles au froid comme la batterie, les systèmes d'allumage et d'alimentation. Il faut aussi vérifier le niveau du liquide lave-glace antigel et l'état des balais d'essuie-glace.
6 - Emporter un " kit de survie " au froid (raclette à pare-brise, chiffon pour les vitres embuées et phares souillés, des ampoules de rechange, une lampe de poche, des vêtements chauds, une couverture de survie et de l'eau).
7 - Etre vu et bien voir puisque la luminosité est plus faible et l'environnement est plus difficile. Il est évident qu'il faut faire plus attention aux usagers vulnérables (conducteurs de deux-roues motorisés ou non, piétons...). La vitesse doit être réduite à 50 km/h dès que la visibilité ne dépasse pas les 50 mètres. Il convient d'allumer les feux de croisement dès que la luminosité commence à faiblir.
8 - Rouler lentement et à bonne distance, il faut donc prévoir plus de temps dans les déplacements.
9 - Allonger les distances de sécurité et adopter une conduite souple. Les dépassements intempestifs, les accélérations soudaines et les freinages brusques sont autant de risques de perte de contrôle du véhicule en cas de verglas.
10 - Ne jamais dépasser un engin de service hivernal en action. Cette interdiction vaut pour tous les véhicules motorisés.

Maxime Pitavy