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Fête de la science : Leçons de choses façon 2020

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:08

La fête de la science, on dirait bien que c’est aussi un peu la fête des papas car ils étaient peu nombreux autour des stands que ce soit à la salle Jeanne d’Arc, au jardin Henri Vinay ou encore à la bibliothèque du Puy. Au contraire, les mamans, elles, étaient clairement visibles accompagnées de leurs têtes blondes curieuses de tout et ne souhaitant manquer aucune des animations. Il faut dire que le crachin du matin n’avait pas dû inciter les têtes dégarnies à franchir les seuils de la maison et puis il y avait tennis à la télé. Tout ceci n’est évidemment que supputation car on ne peut pas interroger les absents. Toute ressemblance avec des personnages existants serait absolument fortuite.
Et ils ont eu tort car les expositions et surtout les explications des exposants étaient à la fois ludiques, claires et souvent surprenantes.« C’est pas la mer qui se retire, c’est la terre qui tourne »C’est ainsi qu’Alain Mourlevat, co-fondateur de l’association Orion, il y a maintenant 25 ans explique le phénomène des marées. "Il existe un bourrelet d’eau dans l’océan qui reste à une place à peu près constante qui est d’une épaisseur plus ou moins grande selon l’époque de l’année et la position de la lune. En tournant, la terre traverse ce bourrelet, c'est ce qui donne l’impression d’une marée haute et quand elle le quitte, on parle de marée basse". C’est étonnant n’est-ce pas ?
La démonstration à l'aide d'une maquette convainc les enfants mais pas ce monsieur « J’ai habité longtemps au bord de la mer, et je crois que la mer se retire vraiment ».
Le démonstrateur réitère ses explications à l’aide de la maquette réalisée par le cadranier (= celui qui construit des cadrans solaires) Jean-Paul Monatte et argumente en mieux « c’est comme quand vous êtes dans un train à l’arrêt et que le train d’à côté se déplace alors que le vôtre reste sur place, on ne peut pas se rendre compte de quel train bouge vraiment. Sur la terre, c’est pareil, on est en mouvement alors on ne se rend pas compte qu’on traverse un bourrelet d’eau à l’arrêt, on a l’impression qu’il bouge ! »
Le monsieur acquiesce mais conclut « Pour moi la mer se retire, c’est ce que j’ai toujours constaté en tout cas ». Un sceptique ! Sans doute de ceux qui détestent aussi le tennis, surtout sur terre battue.
La terre et ses éléments, c’était justement ce dont il était question sur le stand d’à côté tenu par Jean-Noël Borget, pédagogue inlassable de la chose des volcans.« Le rocher Corneille avant qu’il ne serve de piédestal à la vierge, c’était la carrière de pierres pour les maisons du vieux Puy »La Haute-Loire est une terre de volcans et les volcans en refroidissant crééent de la roche et des scories. En réalité la diversité des roches d’origine volcanique est assez incroyable. Cela va de la pouzzolane à la pierre de construction ou au tuf volcanique, en passant par la lauze et par la chaux. Toutes, matériel de construction ou d’empierrement recherchés par les hommes. Mais cette ressource n’est pas inépuisable et il est temps de la gérer car les appétits sont grands et mondiaux.La pierre qui fait des bulles et qui siffleAu rang de ces pierres d’origine volcanique, il y a aussi la diatomite. Cette pierre est spectaculaire car elle siffle et fait des bulles quand on l'a plonge dans l'eau. Cette pierre blanche est faite de telle matière qu’elle absorbe les liquides quand elle est plongée dedans et les filtre.
De telle manière qu’on s’en sert donc pour son pouvoir filtrant comme par exemple pour filtrer la bière mais aussi pour plein d’autres applications industrielles.
Il parait même qu’il y a une guerre de la diatomine à St Flour où les élus qui craignaient que leur réserve limitée à 100 ans ne disparaisse sous les assauts de l’industrie ont décidé de la protéger dans une zone naturelle désormais inexploitable.
Jean Noël Borget était tout à fait dans le thème. Cette question de l’utilisation de la nature par les hommes était au centre de la fête 2020 dont elle était même le thème majeur.Le stand des Gemeau ne parle pas d’astronomiePlus loin on rencontre un stand qui attire beaucoup d’enfants. Il est tenu par de jeunes scientifiques qui usaient aussi leur culottes courtes sur les bancs de l’école, il y a peu de temps encore. Ils les usent encore mais elles ne sont plus aussi courtes puisqu’ils sont étudiants en BTS spécialité Gemeau (Gestion et Maitrise de l’eau) au lycée agricole privé de Vals.
Ils s’appellent Thomas du Monastier, Baptiste de Thiers, Kevin d’Aubenas et Thibaud d'Yssingeaux et n’ont de noble que la qualité de leurs arguments mais c’est déjà beaucoup.
« Nous sommes en formation et on doit présenter un PIC (Projet d’I ?? et de communication, en fait seule la prof Mme R. Brun sait ce que signifie l’acronyme mais elle est sortie) dans le cours de notre formation. Notre prof nous a proposé de monter quelques expériences sur les principes des fluides Newtonien, des fluides non Newtoniens, et encore de l’aquaponie pour les présenter ici. C’est la raison de notre présence  » explique l’icelui du Monastier.
Pour s’en remettre aux explications plus précises il faut attendre que Kevin et Thibaud se libèrent de l’emprise d’enfants qui les abreuvent de questionnements. Mais, comme le dit Baptiste, « on ne veut pas trop utiliser de mots compliqués avec les enfants par contre les parents (les mamans) se montrent aussi très intéressés. Mais je peux, à vous, vous expliquer les caractéristiques des fluides non Newtonien ».
Nous aurons retenu qu’il s’agissait en fait d’eau et de maïzena et que ce type de mélange intéressa un temps les militaires pour fabriquer des gilets pare-balles.
Quand à Kevin et Thibaud, ils sont très satisfaits de leur journée « Les enfants sont très sympas et très intéressés. Les parents quant à eux, sont plus pragmatiques et pensent orientation, ils nous demandent souvent ce qu’on a fait comme étude pour arriver là et s’il y a des débouchés dans les métiers de l’eau ».
Ils partent rassurés car il y en a. Qu’on se le dise.Et puis il y avait les machines de Nicolas SavoyeOn ne peut pas vraiment décrire ces machines mais juste dire qu’elles sont belles et mécaniques, plutôt vieilles mécaniques d’ailleurs. Et puis qu’elles sont sans doute issues d’un cerveau de doux rêveur et assurément des mains d’un bricoleur de génie. Il y a, par exemple, la machine à chatouille qui s’utilise à deux.
Le premier grimpe dans une sorte de cage à oiseau géante et l’autre s’assoit sur une chaise style fauteuil de torture. On hisse le premier en haut de la cage et son poids à la descente actionne la deuxième machine qui agite des plumes de paon en manière de caresse sur le cou et le visage du second. Dans un coin, un individu non identifié joue de la musique comme un jukebox, c’est-à-dire à la demande.

C’était donc ça la fête de la science. Les papas qui n’y sont pas venus ont eu bien tort et doivent s’en mordre les doigts ce d’autant que la finale dame était pas si sensass.T.C.