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Les petits commerces mis à l’honneur en Haute-Loire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:08

« C’est une action de sourire et de convivialité, explique Louis Masson, ancien petit commerçant et président de l’U2P (l’Union des Professionnels de Proximité). C’est pour dire et redire aux clients que les commerçants sont là pour les accueillir et pour apporter de la vie dans les territoires ruraux et les contrées les plus reculées du département. Le but de cette journée est également de sensibiliser le commerçant à la nécessité absolue de travailler avec tous les rouages du tissu économique, à savoir les mairies, les intercommunalités, le Département et la Région. » Il ajoute en insistant : « Il faut que tous, nous apprenions à nous écouter afin d’avancer dans le même sens au cœur de ce monde que nous sommes en train de changer ».

----Que représente l’U2P ?
C’est une organisation qui rassemble cinq confédérations différentes de petits commerces. Si aucun chiffre n’a été précisé à l’échelle départementale, la France regroupe pas moins de 2,3 millions d’entreprises de proximité, soit les deux tiers des entreprises de l’Hexagone. Plus de quatre millions de salariés travaillent au sein d’un petit commerce. Enfin, ce sont 400 métiers différents qui sont regroupés dans les commerces de proximité, l’artisanat et les professions libérales.-----Vis ma vie de petit commerçant
À l’échelle nationale, ce sont 500 villes qui participent à cette JNCP. En Haute-Loire, malgré le confinement qui a freiné nombre de communes à s’inscrire à ce 12ème opus, quatre se sont lancées dans l’aventure dont une nouvelle venue. « Cette année, il y a Vorey-sur-Arzon, Le Monastier-sur-Gazeille, Craponne-sur-Arzon et, pour la première fois, Le Pertuis, détaille Louis Masson. Pendant toute cette journée, les commerçants en question vont inviter le client à avoir un moment de convivialité avec lui. Ceci afin de lui faire comprendre un peu son quotidien. » Il cite l’exemple de Vorey où la pharmacienne de la commune parlera du monde des champignons ou encore le boulanger sur le travail des levures. « Le carrossier proposera à qui veut de repeindre avec lui des véhicules dans un mode « Vis ma vie de commerçant », intervient Yannick Gagne, secrétaire général de la Capeb (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment).

« La disparition de ces commerces est en marche depuis un moment déjà »
Promouvoir les valeurs du commerce de proximité auprès de la population, rappeler aux habitants le bénéfice économique et irrémédiablement social des petits structures, donner un coup de projecteur sur le devenir de l’économie de proximité... tels sont quelques-uns des objectifs de la 12ème JNCP. Car, malgré la conscience collective concernant le déclin des petits commerçants dans le département, il est important de remuer un peu la plaie ouverte afin d’interpeller et les clients et les acteurs économiques.

« La disparition de ces commerces est en marche depuis un moment déjà, se désole Louis Masson. Celle-ci est causée par un problème de rentabilité que la fiscalité étouffante provoque sans pitié. C’est aux pouvoirs publics de s’emparer de cette problématique. C’est aussi de leur responsabilité d’arrêter cette saignée sur la fermeture des bureaux de postes et des agences des impôts en zone rurale. Toutes ces structures qui mettent la clé sous la porte ôtent toute l’énergie et toute la vitalité d’un village ».

L’indispensable table ronde
Quel est le but à atteindre pour l’U2P, organisation qui rassemble 35,9 % des petites entreprises en France ? « On peut faire en sorte que des villages de la Haute-Loire ne soient pas ou ne deviennent pas de simples zones d’habitation, défend Louis Masson. Pour cela, il faut recréer ces commerces et redonner de l’engouement aux commerçants. Encore une fois, on n’y arrivera pas si l’on ne constitue pas une table ronde avec tous les décideurs quel que soit le niveau. »

Fracture Grande Surface/Petit commerce
Les deux autres ennemis du petit commerce en plus de la fiscalité sont la grande surface et le manque de communication des petites boutiques. « C’est vrai qu’il est primordial à un commerçant de faire une étude de marché avant de s’installer, notamment s’il se trouve à proximité d’une grande surface. Il doit rechercher les points faibles de la grande surface et les exploiter afin de proposer quelque chose de nouveau. Il doit aussi s’adapter à notre mode de consommation. De nos jours, un commerce spécialisé comme une pharmacie doit se réinventer et offrir des services complémentaires pour espérer se maintenir en place. Il faut également que le commerçant communique plus sur ses services et son enseigne. Car en général, tous vont avoir un réflexe de retrait lorsqu’une grande surface vient s’implanter à côté de chez eux ».

Nicolas Defay