Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

À l'aube d'une nouvelle saison, le COP Rugby entre le marteau et l'enclume

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

Après avoir plusieurs fois frappé à la porte de la Fédérale 2 en disputant les matchs de barrage, puis une saison 2019/2020 plus terne et notamment marquée par une épidémie de Coronavirus qui a considérablement fait passer le côté sportif au second plan, le club de rugby du Puy-en-Velay espère entamer un nouveau cycle, mais les incertitudes sont légion.
"Nos budgets vont être diminués de 30 % environ", explique le président Gérard Romeas, "car les collectivités locales et nos partenaires privés ont d'autres préoccupations, même s'ils font un maximum d'efforts pour nous accompagner".

Entre le marteau et l'enclume
L'épidémie de Coronavirus va laisser des traces indélébiles dans la trésorerie des clubs amateurs, tous sports confondus. Le COP Rugby ne fait pas exception : les partenaires diminuent leurs dotations et les recettes sont en berne, notamment car la billetterie ne pourra pas tourner à plein régime au stade Lafayette comme ailleurs.
Pour couronner le tout, Le Puy se trouve cette année dans la poule Sud, avec des déplacements jusqu'à Uzès, Palavas ou encore Alès. Outre le problème humain (longs déplacements avec un dimanche passé sur la route pour des joueurs, amateurs, qui travaillent le lundi matin), des frais supplémentaires seront inévitables, avec notamment la nécessité d'avoir deux chauffeurs. Enfin les mesures sanitaires engendrent également des coûts supplémentaires pour le club, qui doit donc faire face à une augmentation des charges et une baisse des recettes.

Nouveau cycle et "changement dans l'esprit et le projet de jeu"
Cette saison doit marquer le début d'un nouveau cycle au stade Lafayette après quatre saisons managées par Jean-Sébastien Bignat, dont tout le monde reconnaît les très bons résultats obtenus, étant passé à deux doigts à deux reprises de la montée en Fédérale 2. "C'est un changement dans l'esprit et le projet de jeu", explique Aitor Ayala, le nouvel entraîneur, avant de développer : "la complémentarité entre les trois quarts et les avants, ce sera l'un des principaux chantiers, pour mieux jouer ensemble, et plus collectif".
Il entend aussi s'appuyer sur les points forts des rouge et noir, notamment les ballons portés, qui étaient devenus une marque de fabrique des Copistes, ou encore les conquêtes des ballons en touche. "Il faut travailler nos points forts et développer de nouvelles compétences dans le jeu pour donner de nouvelles armes aux joueurs, pour être encore plus dangereux en attaque", relève le nouveau coach ponot. Quant à la défense, "on a de très bons pourcentages en plaquages individuels, mais collectivement, on peut encore progresser pour récupérer plus vite le ballon".

Un vingtaine de recrues alliant expérience du haut niveau et fougue de la jeunesse
Ce nouveau cycle s'accompagne de sang neuf avec, dans l'encadrement, Thomas Sembille comme entraîneur des avants ou encore Frédéric Reiliant comme coordinateur des seniors en charge du suivi médical. Sur le gazon, une petite vingtaine de joueurs rejoignent les rouge et noir cette saison, avec notamment de jeunes joueurs formés au club qui vont intégrer l'équipe réserve dans un premier temps, et pourquoi pas, l'équipe fanion si l'expérience est concluante.
Le COP Rugby a également misé sur des joueurs d'expérience comme Gaston Battaglia, demi de mêlée argentin de 29 ans qui connaît bien la Fédérale 2, où il a évolué avec Strasbourg ou Chateauroux. Même expérience chez Lucas Perez, pilier-talonneur de 35 ans habitué aux joutes de Fédérale 1 avec Aubenas. On note enfin les signatures de deux jeunes joueurs issus du centre de formation d'Aubenas avec Louis Gandon, 20 ans, pouvant occuper tous les postes de la première ligne et Sylvain Mourin, 22 ans, centre ailier. "On voulait des joueurs d'expérience, qui connaissent le haut niveau, et des jeunes qui vont plus s'inscrire dans la durée, avec l'objectif principal de renforcer notre première ligne", commente Aitor Ayala.

Une poule Sud avec "plus du jeu de mouvement, des équipes plus joueuses qui font davantage vivre le ballon"
L'objectif des vellaves demeure une montée à l'échelon supérieur dans les trois années à venir mais le contexte sanitaire offre peu de visibilité. "On veut occuper les premières places pour jouer les playoffs, qu'on a eu l'habitude de disputer ces dernières années", affirme le coach. Mais il faudra aussi s'adapter à une nouvelle poule et des équipes différentes de celles que l'on a eu l'habitude de voir au stade Lafayette ces dernières années.
"Les poules auvergnates et iséroises proposent un jeu très rude, très physique", analyse l'entraîneur du Puy, "là ce sera plus du jeu de mouvement, des équipes plus joueuses qui font davantage vivre le ballon". Sans oublier le facteur climatique, avec des terrains moins gras, et le facteur socio-démographique, "sur de véritables terres de rugby, avec de très gros clubs sur le territoire et un gros vivier de joueurs". Mais Aitor Ayala prévient d'ores et déjà : "on va se battre avec nos armes et on les attend de pied ferme à Lafayette, quand il faudra venir jouer dans la neige cet hiver", lance-t-il dans un éclat de rires.

----Première journée de championnat le dimanche 13 septembre, à 15h, en déplacement à Alès chez le Rugby club cévenol.
> Voir le calendrier prévisionnel des matchs-----"On va déjà voir si la saison démarre avant de savoir si elle peut s'achever"
Son président se veut bien plus nuancé : "le premier objectif sera de rester en Fédérale 3 mais on a beaucoup d'incertitudes avec cette nouvelle poule et les mesures sanitaires. Oui, on a toujours la Fédérale 2 en ligne de mire mais il faudrait alors multiplier par trois ou quatre notre budget...". Pour l'instant, il juge "très difficile de se projeter", alors que le match amical prévu le week-end dernier a du être annulé car un joueur d'Andrézieux était positif à la COVID. "On va déjà voir si la saison démarre avant de savoir si elle peut s'achever", ironise-t-il, "on s'attend à voir pas mal de matches annulés et ça va très vite être très compliqué".
Il rappelle en effet qu'au rugby, "on est très vite très nombreux sur et autour du terrain" et que même en respectant toutes les mesures sanitaires, les dépistages n'étant pas obligatoires en amateur et le risque d'avoir un porteur sain dans l'effectif laisseront toujours planer une forte incertitude toute la saison sur les épaules des rugbymen. "Je ne vois vraiment pas comment faire dix mois de rugby comme ça", conclut-il.

Maxime Pitavy