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Agglo et Ville du Puy : "Travailler plus pour gagner...pareil ?"

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 29/11/2022 à 15:30

Ce mardi 29 novembre, la grogne s’est installée devant la mairie du Puy-en-Velay, le drapeau Force Ouvrière flottant au vent. En cause, l’application de la Loi de la transformation de la fonction publique, synonyme d’augmentation du temps du travail des agents territoriaux sans contrepartie financière en retour.

Des agents territoriaux des Ephad de la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay, de la Bibliothèque municipale ponote, des écoles, du Musée Crozatier, des services Cadre de Vie, du Théâtre, du Centre Technique Municipal, de la Piscine la Vague...L’attroupement en place depuis 10 heures devant la mairie est ainsi représenté par nombre de personnels des entités issus des collectivités de la Ville du Puy, du CCAS et de l’Agglo.

Quelques-uns des agents au service de la Ville du Puy, du CCAS et de la Com d'Agglo.
Quelques-uns des agents au service de la Ville du Puy, du CCAS et de la Com d'Agglo. Photo par Nicolas Defay

Dans ce mouvement initié par le syndicat Force Ouvrière, ils portent ensemble la voix des 1 200 agents territoriaux concernés par la mise en place de la Loi de la transformation de la fonction publique du 6 août 2019.

En résumé, le décret oblige les collectivités à harmoniser le temps de travail dans la fonction publique avec celui du secteur privé. C’est à dire que les agents comptabilisent 1 607 heures de travail dans l’année contre 1 572 appliquées auparavant et 1 558 pour les personnels des Ehpad, de la collecte et de la Police municipale. Mais sans que le salaire s’harmonise lui avec ce surcroît de travail.

« Ce serait travailler au moins 35 heures de plus par an pour gagner la même chose. Autrement dit, faire 35 heures de bénévolat ». Christophe Teyssonneyre, FO

Pour connaitre en détail la Loi en question, c'est ici ▼▼▼

« Nous demandons aux élus de lister les services qui doivent bénéficier de sujétions particulières »

Ce mardi 29 novembre n’est pas une date décidée au hasard pour ce rassemblement. Ce jour-là, entre les murs de la mairie, les délégations d’employeurs et d’employés se sont escrimées à coup d’arguments pour faire digérer cette loi et éviter un conflit social.

« Nous ne sommes pas contre cette loi, souligne Christophe Teyssonneyre, Secrétaire du syndicat FO Agglomération 43 et Secrétaire du Groupement départemental des services publics 43. Mais nous demandons aux élus de lister les services qui doivent bénéficier de sujétions particulières pour compenser. » La reconnaissance de la pénibilité, de l’arythmie du travail ou encore des astreintes dominicales en sont quelques-unes.

Christophe Teyssonneyre, porte voix des négociations du Comité Technique Paritaire.
Christophe Teyssonneyre, porte voix des négociations du Comité Technique Paritaire. Photo par Nicolas Defay

Les gagnants...

À la sortie du Comité Technique Paritaire (CTP) terminé aux alentours de midi, c’est une victoire en demi-teinte pour Christophe Teyssonneyre. « Si les CTP du 16 et 17 novembre étaient clairement verrouillés, les élus ont entendu cette fois la colère des agents présents sous les fenêtres de la mairie. »

Pour les avancées positives, il annonce alors : « La Collecte maintient son temps de travail avec 5 jours de sujétions et deux jours de fractionnements. Pour les crèches, le personnel des écoles, les Atsem et le personnel des cantines, les agents auront deux jours de sujétions ».

Force ouvrière a déposé un préavis de grève du 28 novembre au 31 décembre 2022. Ce préavis couvrira l'ensemble des initiatives de grève et de mobilisation du syndicat pour ces trois collectivités.

...et les oubliés

Par contre, la face sombre des négociations est celle-ci : « La DEA (Syndicat d'Assainissement et Eau du Puy en Velay), les Égouts, le Cadre de Vie et le Centre technique municipal n’obtiennent rien. Nous ne comprenons pas ! Comment les élus distinguent une fonction qui nécessite une sujétion liée à la pénibilité par rapport à une autre. Les gars de la DEA travaillent par tous les temps, dans des conditions parfois très compliquées ! »

« Il va assurément y avoir du mouvement »

Christophe Teyssonneyre ajoute aussi : « Durant cette réunion, absolument rien n’a été dit sur les revalorisations salariales ! Alors oui, des avancées ont été énoncées. Mais elles sont loin de nos attentes ! » Il termine en ce sens : « Cette semaine et les jours à venir, nous allons réfléchir comme s’organiser pour ne rien lâcher. Nous ne savons pas encore sous quelles formes, mais il va assurément y avoir du mouvement ».

Devant la mairie du Puy-en-Velay, mardi 29 novembre 2022.
Devant la mairie du Puy-en-Velay, mardi 29 novembre 2022. Photo par Nicolas Defay