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Silence, on gazouille

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

Le confinement commence à peser sur la sérénité des humains. À l’inverse, nos amis les bêtes semblent, eux, apprécier un silence retrouvé. Depuis que nos déplacements se sont raréfiés, le bruit des villes a cessé. Immanquablement c'est le chant des oiseaux qui se fait le symbole de cette nouvelle quiétude.
Est-ce que les oiseaux ont réinvesti un espace laissé libre ou bien est-ce que c'est le calme qui rend leur présence plus visible et surtout plus audible ?
Pour Allain Bougrain-Dubourg, emblématique président de La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), la pollution sonore habituelle, en couvrant le bruit des chants des parades amoureuses, est l’une des nombreuses causes de la diminution du nombre, voire même de la disparition de certaines espèces.
Il poursuit : “le confinement des humains pourrait avoir un effet très bénéfique car il en est ainsi de la population des oiseaux, à la différence de celle des mammifères, des conditions favorables peuvent permettre de régénérer leur population très rapidement en permettant plusieurs couvées par exemple”.
Un avis partagé par Alain Giraud, ornithologue éclairé du bassin du Puy-en-Velay, lequel, privé de ses  sorties printanières, n’a plus que son propre jardin du Val-Vert pour exercer sa passion. “On peut voir déjà beaucoup d’oiseaux en ville pour peu qu’on ait, comme moi, une petite mare. Mais si on dispose d'un arbre devant sa fenêtre, en une dizaine de minutes, on peut déjà voir des oiseaux et s'amuser à suivre leur ballet incessant”.
Et si on comptait les oiseaux pendant le confinement ?
La Ligue de protection des oiseaux lance un appel à tous les "confinés" pour aider au comptage des oiseaux. L’opération s’appelle "Confinés mais aux aguets".
En clair, la ligue propose à toute personne qui a un jardin ou une fenêtre avec vue sur des arbres de participer à une vaste opération de comptage des oiseaux de jardins puis d’enregistrer ses observations dans une grande base de données sur le site https://www.oiseauxdesjardins.fr/
Le site est très simple, il faut s’y inscrire (mail + mot de passe a créer) puis créer son jardin en le localisant et enfin saisir les observations et la date à laquelle elles ont été faites.
Pour aider l'ornithologue amateur, on trouve sur le site des fiches d’identification très bien faites comme par exemple sous ce lien celui de la linotte mélodieuse.
On peut aussi accéder aux statistiques d’observation de cette espèce dans son secteur sur les dernières années.
Ce travail de fourmi est essentiel pour obtenir des statistiques fiables qui démontreront (ou non) que ce printemps 2020 n’aura pas été inutile pour la vie de cette planète.
Quels oiseaux de nos jardins en Haute-Loire ? Comme une liste à la Prévert
Interrogé sur quels oiseaux on pourra observer avec un peu de chance et surtout de patience, Alain Giraud cite en vrac : “le verdier, la linotte mélodieuse, la mésange charbonnière, la mésange bleue, le moineau domestique, le moineau friquet, le grimpereau des jardins, la fauvette à tête noire, le rouge queue, le rouge queue à front blanc, la pie bavarde, le choucas des tours, l'hirondelle des fenêtres, la pie bavarde, le pinson, parfois le geai des bois et d'autres encore." Il a aussi pu observer plusieurs jours de suite le vol  d’un couple de milans royaux, rapaces facilement identifiables par leur queue en V prononcé.
Quelques petits trucs pour augmenter ses chances d’observations
Pour donner un coup de pouce au destin il y a aussi quelques trucs simples à tenter.

----Incontournable: Le guide des oiseaux et mammifères de Haute-Loire
“Si je devais donner un conseil de lecture”, réfléchit Alain Giraud, “je conseillerais de faire l’acquisition du guide des oiseaux de Haute-Loire”.
Tous les oiseaux susceptibles d’être rencontrés y sont répertoriés, photographiés et classifiés en fonction de leur milieu.
L’ouvrage, qui avait été préfacé par Jacques Barrot il y a déjà 20 ans, vient d’être re-publié par les imprimeries Jeanne d’Arc dans une nouvelle édition, augmentée des mammifères, au printemps 2019. On le trouvera partout et facilement.
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  • On peut installer une petite bassine d’eau dans un coin discret du balcon ou de son jardin avec deux ou trois centimètres de liquide. Cette eau, il est inutile de la changer tous les jours, une fois par semaine ça suffit. Il faut bien penser à y mettre aussi un bout de bois ou encore un bout de branche, qui leur permettra de s’accrocher pour boire ou pour se baigner. Les passereaux sont beaucoup plus en recherche d’eau que de nourriture. Je ne recommanderais d’ailleurs pas de les nourrir les passereaux, même en hiver, sauf conditions exceptionnelles. Il faut qu’ils conservent une capacité à l’autosuffisance", conseille Alain Giraud.
  • On peut aussi installer un nichoir adapté comme ceux pour le troglodyte mignon ou la mésange ; ça ne coûte presque rien et c’est un bonheur de pouvoir observer les oiseaux s'y installer pour nicher.
  • Il existe aussi des applications sur mobile pour reconnaître les chants des oiseaux et un site magique pour les reconnaître à leur chant sur le site chant-oiseaux.fr ICI

Bien entendu, il faut des années de pratique pour reconnaître facilement autant d'espèces et se munir d'une paire de jumelles 1er prix.

L’oiseau mag junior à feuilleter gratuitement ce mois-ci:
La LPO publie une revue trimestrielle qui s’adresse aux passionnés comme aux amateurs, à laquelle il faut être abonné. Mais il existe aussi un magazine adapté aux plus jeunes, L’oiseau mag junior.
Le numéro 38 est feuilletable gratuitement ce mois-ci : L’adresse pour feuilleter le magazine de ce mois ci
On peut télécharger un ancien numéro sur le site de la LPO lpo.fr
Le sommaire ici: On y trouvera des maquettes à découper, des posters à afficher dans sa chambre, des jeux dans l’esprit Castor junior et les plans pour construire un petit tunnel à empreintes.

A vos obsevations et n'hésitez pas à nous envoyer vos plus belles images à redaction43@zoomdici.fr

T.C.