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En attendant les tests automatisés, l’Est de la Haute-Loire regroupe ses prélèvements en lieu sûr

dim 12/04/2020 - 12:08 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

Après Le Puy – Taulhac, c’est à Monistrol-sur-Loire qu’un centre temporaire extérieur de dépistage du Covid-19 va démarrer dès ce mardi 14 avril 2020. Les biologistes d’AltiLabo (Denis Dardelet, Farhana Farsi, Alain Gravier, Hassan Mahfoudi et Gilles Ollagnon) s’installeront à l’arrière du parking de la DDE (direction départementale de l’équipement), face à leur laboratoire, avenue général Leclerc.

Des efforts public-privé indispensables
Comme à Taulhac, où ils réalisent actuellement 10 à 12 prélèvements naso-pharyngés par jour, ils bénéficieront de deux barnums, mis à disposition par la mairie de Monistrol. Dans le premier, les patients s’arrêteront en voiture, sans en descendre. C’est là qu’un écouvillon leur sera inséré dans le nez pour le prélèvement. Dans le deuxième barnum, les biologistes procéderont à la phase habillage / déshabillage en respectant les zones sales et propres. « On est couvert de la tête au pied, sourit Hassan Mahfoudi, autant dire qu’il fait chaud là-dessous ! » Et de remercier les nombreux contributeurs improvisés de matériels de protection personnelle : l’entreprise Fareva de Saint-Germain Laprade, le lycée professionnel Jean Monnet du Puy, la CAPEB (le syndicat patronal de l'artisanat du bâtiment), la MSA (Mutualité sociale agricole), ou encore l’association Fab Lab de l’IUT du Puy qui a fabriqué des visières grâce à leur imprimante 3D. De quoi illustrer encore la « conjugaison des efforts public-privé » si chère à AltiLabo en cette période difficile.

> Voir aussi notre reportage vidéo : À Taulhac, des tests de dépistage au Coronavirus 30/03/2020

Il n’y en a pas pour tout le monde
Comme à Taulhac, les prélèvements sont réservés aux patients symptomatiques prioritaires selon la liste limitative définie par le ministère de la santé et munis d’une ordonnance. Alors AltiLabo doit user de pédagogie pour dire non à la quantité de personnes souhaitant un dépistage. « On reçoit deux à trois fois plus d’appels que d’habitude, confie Hassan Mahfoudi, nous répondons à tout le monde en essayant d’user de toute l’empathie possible pour expliquer, rassurer et orienter ces patients inquiets ». Et même si l’État ne limitait pas l’éligibilité aux dépistages, le manque de kits de prélèvements restreint l’ampleur de l’opération également. « Il y a une pénurie mondiale avec des stocks prévus pour la France qui ont été détournés par des acheteurs prêts à payer plus cher », se désole Hassan Mahfoudi. Sans compter la lenteur du processus d’analyses. Car les prélèvements ne sont pas étudiés sur place. Ils sont envoyés aux laboratoires Genbio et Eurofins en dehors du département. Les résultats reviennent en 48 heures aujourd’hui. Encore que, en fin de semaine dernière, une rupture de stocks réactifs a généré des retards. « Mais le retard a été rattrapé », assure Hassan Mahfoudi ce samedi 11 avril.

D’ici la fin du mois, des tests à faire soi-même en 10 minutes
Quant aux tests automatisés, avec simple piqûre au bout du doigt pour une goutte de sang que l’on effectuerait soi-même en dix minutes par exemple, une vingtaine d’entreprises en ont développés. « Mais ils ne sont pas encore homologués par notre tutelle, tempère Hassan Mahfoudi, il y a des problèmes de sensibilité ». Pour autant, d’ici la fin du mois de nombreux tests devraient être homologués. « C’est en tout cas ce que nous annoncent nos fournisseurs », partage le biologiste ponot. Ces tests permettront de savoir si l’on a été contaminé et ainsi développé des anti-corps qui immunisent contre une nouvelle infection le temps de « quelques semaines, voire quelques mois », précise Hassan Mahfoudi.

EHPAD : pour l'instant les personnels, bientôt les pensionnaires
Quant à tester tous les résidents en EHPAD, comme l’a annoncé le ministre de la santé, Olivier Véran, en milieu de semaine, AltiLabo attend les directives. En l’état actuel des stocks et des limitations techniques, le laboratoire n’est pas en mesure de le faire pour l’instant, mais se tient prêt. Pour l’heure, il a distribué près de 80 kits de prélèvements aux EHPAD en ayant fait la demande. Le norme actuelle est de trois tests par EHPAD. Au bout de deux cas positifs, on arrête de tester. Ce samedi 11 avril, le Conseil de l’Ordre de médecins de la Haute-Loire, par la voix du Dr Alain Chapon, a demandé à ce que les dépistages soient effectués dans les EHPAD pour tous les pensionnaires, pour tous les soignants et tous les aidants professionnels et familiaux.

Annabel Walker