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Polignac

1200 contrôles routiers en Haute-Loire depuis le début du confinement

sam 04/04/2020 - 16:32 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

C’est le début des vacances scolaires de printemps pour la zone C (Paris, Créteil, Versailles, Montpellier, Toulouse). Alors ce week-end, sur demande du ministre de l'Intérieur, les contrôles routiers pour vérifier les attestations de déplacements sont renforcés dans tout le pays. Ce samedi 4 avril 2020, quelque 130 gendarmes sont postés au bord des routes de Haute-Loire ; les nationales comme les grosses départementales. Sans compter les effectifs en zone police (Le Puy et sa petite couronne).

C’est au rond-point du Collet, sur la RN102, à Polignac, que le colonel Jean-Pierre Rabasté et le préfet Nicolas De Maistre, ont supervisé l’une de ces opérations en matinée. Pendant un peu plus de deux heures, une dizaine de gendarmes arrêtent les rares véhicules en circulation en trois entrées du giratoire. « Voyez, c’est ça qu’on souhaite », fait remarquer le patron de la gendarmerie de la Haute-Loire, en désignant un conducteur qui colle son attestation et sa carte d’identité à sa vitre sans la baisser. D’autres automobilistes baissent leurs vitres. Les militaires, sans masques mais portant des gants, se penchent pour échanger et examiner les documents. Un conducteur exhibe un téléphone portable, anticipant l’attestation numérique qui sera mise en ligne sur le site du ministère de l’Intérieur à partir de ce lundi 6 avril.

{{encadre1}}S’échanger les enfants entre parents éloignés
Après une grosse demi heure de contrôles, pas encore de vacanciers épinglés, y compris au niveau des péages des autoroutes environnantes, confie le colonel Rabasté puisqu’il est en lien avec ses homologues des secteurs voisins. Les vacances scolaires sont aussi traditionnellement l’occasion pour les enfants de parents séparés, vivant loin l’un de l’autre, de rejoindre leur 2e foyer. Un déplacement tout à fait autorisé, « à condition d’avoir un justificatif de garde du tribunal, un justificatif de déplacement pour le conducteur et les enfants s'ils ont plus de 14 ans et que les deux parents ne travaillent pas », précise Christelle, une maman dans ce cas de figure qui s’est renseignée auprès du N° vert dédié aux demandes sur les déplacements, le 0800 130 000.

« Puis-je promener ma tortue ? »
« Dans l’ensemble, les gens sont très respectueux des règles mises en place », se satisfait le préfet, citant uniquement le chiffre national de 300 000 contraventions dressées jusqu’ici pour non respect du confinement. Ni lui, ni le colonel ne déclineront ces chiffres au niveau départemental. En revanche, on sait que 1 200 contrôles ont été effectués en Haute-Loire, en zone gendarmerie, en presque trois semaines de confinement. Et après une légère intensification ce week-end, les forces de l’ordre reprendront leur rythme habituel d’une trentaine de contrôles par jour.

« Puis-je sortir me procurer du cannabis ? »
Quand on demande au colonel des exemples de déplacements injustifiés marquants, il ne lui en vient pas à l’esprit. En revanche, par téléphone, les gens posent parfois des questions surprenantes : « Un homme nous a appelés pour demander s’il pouvait sortir se procurer sa dose de cannabis car il en avait vraiment besoin !  Ça témoigne du degré de détresse de certaines personnes ». D’autres interlocuteurs ont demandé s’ils pouvaient promener leur lapin ou leur tortue. Un couple a demandé s’ils pouvaient faire les courses ensemble car ils ne l’ont jamais fait seul de leur vie. En tout, le centre opérationnel de la gendarmerie de la Haute-Loire reçoit 200 à 250 appels par jour. Quand les demandes sont pointues, les interlocuteurs sont renvoyés vers le N° vert dédié.

Outre les demandes de feu vert pour sortir, il y a quelques appels pour signaler des déplacements douteux de tierces personnes. « Ils sont rares et on ne peut pas appeler ça de la délation », tempère le colonel Rabasté. « Il s’agit surtout de craintes d’attraper le virus, renchérit le préfet, nous avons eu des appels de personnes âgées relatant des déplacements suspects mais parce qu’elles sont véritablement inquiètes de la propagation du virus ».

Ce samedi après-midi, le préfet se rend en zone police pour suivre d’autres contrôles. « En ville, à pied, les comportements sont différents, explique-t-il, mais hormis quelques réitérants permanents, les règles y sont aussi bien respectées dans l’ensemble ».

Annabel Walker