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« Nous nous engageons à baisser les impôts des ponots »

dim 01/03/2020 - 16:12 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:03

« On est fier de notre projet tant sur le plan social, écologique, solidaire, culturel et financier, commence Catherine Granier-Chevassus, tête de la liste d’Une nouvelle respiration pour le Puy. Nous rappelons encore une fois que nous sommes sans étiquette. 29 colistiers n’ont aucune appartenance politique. Nous nous situons entre la droite de Laurent Wauquiez et la gauche Génération S et les communistes. Cette liste est ouverte, engagée, avec des gens expérimentés qui ont tous des propositions très fortes ».

« À terme, nous pourrons baisser les impôts de 8 points ! »
L’annonce phare de la présentation du programme a été officialisée par Jean-Michel Socquet, ancien expert-comptable. « Le Puy-en-Velay est la plus chère commune de la Haute-Loire en terme de fiscalité, dévoile-t-il. Les gens que nous rencontrons quotidiennement nous disent qu’ils sont écrasés par les impôts. J’ai analysé les comptes de la ville sur 15 ans et il est clair que le Puy est la ville la plus taxée du département dans des proportions ahurissantes. Actuellement, la municipalité a 25 millions de budget consacrés à la ville. Aujourd’hui, d’une manière forte et rassurante, j’assure que nous pouvons réaliser 2 à 3 % d’économie, soit entre 500 000 à 750 000 euros par an. À terme, nous pourrons baisser les impôts de 8 points ! »

Renégocier les prêts pour faire baisser la dette
Pour l’état de la dette, Jean-Michel Socquet explique comment la faire diminuer simplement. « Aujourd’hui, il y a 21 millions euros de dette. Si on arrive à renégocier la moitié de cette somme avec les taux qui se pratiquent en ce moment, on arrive à une économie de 200 000 euros par an. Le taux d’emprunt moyen de la ville est de 2,65 %. En 2019, le taux emprunté par les collectivités est de 1,28 %. Cela nous laisse une marge de manœuvre très conséquente. De ce constat, nous nous engageons à baisser les impôts des ponots ! »

Un conseil municipal destiné aux associations
Jean-Williams Semeraro s’occupe du sport et du monde associatif. « Dans un contexte trouble, notre projet pour la ville se base sur une démocratie participative voir même consultative, explique l’ancien Inspecteur d’Académie. La Haute-Loire est un département très dynamique en ce qui concerne le tissu associatif. En France, nous comptons 10,8 associations pour 10 000 habitants. En Haute-Loire, nous sommes à 12,3. Mais au Puy, nous sommes inférieur au niveau national avec 1 223 associations de tout ordre. Nous proposons qu’un conseil municipal des associations soit mis en place 3 fois par an pour connaître leurs attentes. En contre partie, nous leurs demandons de nous aider à rétablir cette cohésion sociale et cette mixité sur la cité ponote. Une collaboration pour construire une ville où l’on pourra vivre ensemble ».

Un centre de loisir dans le centre-ville
En parallèle avec les annonces de Jean-William Semeraro, Isabelle Dardelet, infirmière, souligne l’absence de centre de loisirs au centre du Puy-en-Velay. « Nous pourrons l’installer dans les locaux de l’école Michelet qui sont grands et pas tous utilisés, déclare-t-elle. Les salles scolaires appartiennent à la municipalité Quand il n’y a pas école, ces espaces sont libres. Si on travaille avec les associations, nous pouvons très bien contracter avec pour qu’elles prennent en charge l’animation ».

Des produits locaux et bio dans les cantines
Willy Guieau, expert sur le dossier de la transition écologique, met en exergue certaines lignes directrices des projets. « C’est une chose d’annoncer tout un tas d’intention, c’en est une autre pour les mettre en œuvre, tacle-t-il. Moi, j’estime que mon bilan de mes douze dernières années montrent que j’ai cette compétence et que je suis en mesure de piloter cette politique de transition écologique. Pour cela, il faut déjà faire des économies d’énergie en réduisant l’éclairage public entre 23 heures et 6 heures au Puy. Concernant l’alimentation de la cuisine centrale, nous voulons passer de 22 % de produits locaux, part qui se fait actuellement, à 50 % dont la moitié en bio. Pour les transports en commun, nous allons les repenser dans le sens où il faut que les zone extérieures comme Taulhac, par exemple, passent d’abord par Michelet avant d’aller au Pole multimodal. Pour les parking de proximité, les gens pourront se garer gratuitement et utiliser une navette gratuite jusqu’au centre-ville, ceci afin d’inciter les automobilistes de l’extérieur à laisser leur voiture aux portes de la ville ».

Repenser l’urbanisme citadin
Complétant les propos de Willy Guieau, Maître Aurélie Chambon développe le sujet de l’urbanisme. « Il faut que nous puissions tous circuler librement dans la ville sans être embêté par les véhicules. Nous ne voulons pas faire de la discriminations de l’automobiliste mais il faut penser à tous les utilisateurs de la chaussée. Cela passe par des aménagements entre les différentes places du centre-ville et l’allègement du flux des voitures ».

La bibliothèque à la place du Marché couvert
Damien Marcon, professeur d’histoire et de géographie, se concentre sur l’aspect culturel et commerce de la ville. « Nous allons mettre en place un manager des commerçants afin de revaloriser l’offre commerciale, confie-t-il. Pour cela, il y aura une agence municipale des commerces où le manager établit le lien entre les commerçants et la municipalité. » Autre annonce d’envergure, le devenir du Marché couvert. « La municipalité actuelle veut lancer un marché de producteurs locaux où 20 stands sont prévus, rappelle Damien Marcon. On estime que c’est une utopie. Il y a déjà eu ce genre de proposition dans les années 1990 et ça a été un échec. Si les commerçant locaux veulent s’installer au Puy, on trouve que c’est beaucoup plus cohérent de les installer dans des commerces qui sont vacants et les aider financièrement. Nous, pour le Marché couvert, nous proposons une restructuration inédite et totale. La bibliothèque actuelle est trop petite par rapport au nombre de personnes qu’elle reçoit. Nous voulons ainsi l’installer, elle et une médiathèque, dans la bâtisse du marché couvert. Cela pourrait être un vrai lieu du 21ème siècle, un lieu d’échange et d’une mixité sociale certaine qui dynamiserait cette place. À la place de la bibliothèque actuelle serait l’Office de Tourisme ».

Carnaval et festival du cinéma en plein air
Autres annonces culturelles : l’obtention du label Centre culturel de rencontre à l’Hôtel Dieu pour implanter une résidence d’artiste. Côté animation, la liste de Catherine Granier-Chevassus souhaite remettre à l’ordre du jour le Carnaval où la semaine serait dédiée aux enfants et le samedi à la fête populaire. « Nous voulons également programmer un festival du cinéma en plein air qui s’appellerait Emile Reynaud et où l’on projetterait des films sur les façades des bâtiments du Puy », apprend encore Damien Marcon.

Sécurité : des médiateurs de rues pour mieux prévenir
Christian Allègre, spécialiste de la sécurité, souhaite un projet de bâtiment commun pour les policiers nationaux et municipaux. « D’autre part, il y a eu beaucoup de caméras mises à tord et à travers pas forcement dans les lieux dangereux, déplore l’ancien gendarme. Nous devons développer les aspects préventifs en travaillant avec les services sociaux les médiateurs de rue. Ainsi, nous saurons ce qu’il se passe dans n’importe quel secteur et pourrons installer des caméras aux bons endroits ».

La solution pour désengorger les urgences
Question santé, Catherine Granier-Chevassus souligne le manque de médecins dans la ville. « Nous allons accompagner les personnes qui n’ont pas de médecins traitants en créant un guichet d’accompagnement, précise-t-elle. Également, nous allons mettre en activité un Centre de soin médical immédiat. Ce sera un espace d’urgence d’accueil bénigne sans rendez-vous ouvert de 8 à 20 heures, adossé à une structure hospitalière. Ce dispositif est très facile à installer et permettra de désengorger les urgences du Puy-en-Velay ».

Un plan handicap de 2020 à 2026
Aminana Fraisse-el’Mqirmi développe, quant à elle, le volet du handicap. « Nous allons lancer un plan handicap qui va s’échelonner de 2020 à 2026. Il consistera à faciliter les déplacements dans la ville pour les personnes en fauteuil roulant ou équipées de cannes. Les logements devront être repensés pour les accueillir, ainsi que l’accès aux commerces et à la formation numérique qui se fera d’ailleurs à la nouvelle médiathèque place du Marché couvert. Pour les transports, il faut qu’il y ait des bus le dimanche pour que ces personnes puissent librement assister aux animations dominicales. Enfin, il faut bien évidemment étendre l’inclusion des enfants porteurs d’un handicap dans les écoles classiques ».

Nicolas Defay