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"Avec le DO de la cuillère", Grand prix du public du festival Court mais Bon

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:03

Une orgie de films. Et le mot n’est pas trop fort. Car ce ne sont pas moins de 40 courts métrages d’animations d’une durée comprise entre deux et huit minutes qui ont été visionnés par toutes les générations de curieux dès 14h30 au conservatoire du Puy-en-Velay ce samedi 15 février 2020. Outre le fait de découvrir le travail faramineux des étudiants-créateurs, issus d’écoles nationales et internationales, le public a également eu la responsabilité d’élire le court métrage de cette 13ème édition de Court mais Bon. Trois séances composées d’environ quinze films ont été présentées, laissant l’entracte devenir le théâtre d’un débat animé et passionné entre les spectateurs. Mais le choix a pu vite devenir difficile tant par les techniques d’animations différentes proposées que par le thème et l’histoire imaginés : 3D façon Toy Story, 2D dans le style Looney Tunes ou à l’instar des mangas, Stop motion comme dans Shaun le monton ou Wallace et Groomit, un long métrage d’animation élaboré entièrement en pâte à modeler.

----L'instant « Musikanimée »
Si les films d’animation sont en général que peu dialogués, ceci afin de toucher le plus grand audimat, l’image seule ne peut se suffire comme seul ingrédient pour créer une émotion. La musique et les effets sonores sont alors indispensable pour surligner une action, un rebondissement ou ponctuer un gag. Aussi, les élèves de l’école de musique ponote ont relevé le défi de mettre en son quelques-uns des courts métrages de l’année précédente. Lors de cette soirée « Musikanimée » les professeurs ont alors présenté un spectacle de milieu d’année des plus réussi, très applaudi par un public et totalement conquis par le travail des élèves.-----Un public connaisseur et partagé
Dès la fin de première session, des noms de films apparaissent dans la bouche des spectateurs. Les plus cités sont le numéro 14 intitulé "O28", film réalisé à l’école internationale de Valenciennes Supinfocom, et le numéro 12, manga taïwanais emprunt d’une tristesse et d’une poésie abyssale sur le décès d’un grand-père. Zoo, le numéro 1, provenant de l’école lyonnaise Emile Cohl enflamme également les esprits. Une fois la pause terminée place à la seconde session. Et encore une fois, la qualité des films se révèle difficilement discutable. À titre d’exemple, "Home away 300", réalisé par l’ENSAD (École Nationale des Arts Décoratifs de Paris), établissement classé parmi les meilleures du monde, propose un clin d’œil aux célèbres films Wall-E, Star Wars ou encore E.T. avec une fin funeste pour le robot extraterrestre amoureux de la nature.

L’art de fabriquer des zootropes pour les enfants
Carine Loubeau, directrice du festival Tournez Jeunesse de Monistrol-sur-Loire, partage une astuce pour sensibiliser les enfants aux techniques du film d’animation. « L'une des animations qui fonctionne le mieux, c'est de fabriquer des zootropes avec des boîtes de camembert puis de dessiner les images à l’intérieur qu’on diffuse à toute vitesse pour donner l'illusion du mouvement. C’est un moyen simple et efficace pour faire comprendre la magie de l’image animée. » En ce qui concerne son choix et son ressenti quant aux travaux des étudiants présentés à Court mais Bon, elle a opté pour celui intitulé « Zoo ». Un choix que ne comprend pas son amie. « Je ne suis pas du tout d’accord, s’exprime-t-elle. Le numéro 14 sur les aventures d’un  tramway fou est, à mon sens, beaucoup plus réussi techniquement, très rythmé et en plus très amusant. » Pour Eloa, 10 ans, « C’est l’histoire de la petite fille viking qui mérite le vote du public car le film est trop mignon. » Quand à Sati, elle hésite aussi entre le 1 et le 14 mais se décide finalement pour l’histoire du tramway. Ce dernier remportera, d’ailleurs, le grand prix du Jury.

Entre praxinoscope et hologramme 
Sur place, une copie du praxinoscope du ponot Emile Reynaud, réalisée par Nicolas Savoye de l’Atelier des inventions géniales, a été exposée au public pour le sensibiliser à l’ancêtre des films d’animations. Comme un grand écart temporel, une pyramide holographique, constituée par les étudiants de l’IUT du Puy-en-Velay, a également été installée tout à côté. « On dit qu’Emile Reynaud aurait jeté et détruit tout son matériel dans la Seine lorsqu’il a découvert le cinéma », partage Hervé, un spectateur présent au festival. Une énigmatique anecdote malheureusement impossible à confirmer.

Palmarès 2020 : Les écoles francophones gagnent les trois prix et une mention spéciale

  • Le grand prix du Jury est accordé au film au film « 028 »de Supinfocom Valenciennes qui évoque la poursuite folle d’un tramway livré à lui-même dans les rues de ce qui pourrait être Lisbonne.
  • La mention spéciale du jury est accordée au film  « Instinct » produit par l’école ARTFX de Montpellier.
  • Le prix de la Ville du Puy et de l’Agglomération est accordé à un film tout en humour et en rondeur " Tête de Linotte" de l’école belge de la Cambre qui n’est pas sans rappeler le poème "Le cancre" de Jacques  Prévert.
  • Le prix du Public est décerné au film musical « Avec le DO de la cuillère » de l’école ESMA. Un véritable clin d’œil aux grands films animés de l’univers Disney des Aristochats ou encore du Livre de la jungle.

T.C.