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Les "flambeaux de la colère" ont investi les rues du Puy

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:03

Environ 300 personnes, 400 selon les syndicats, sont descendues de la gare du Puy-en-Velay à partir de 19 heures pour converger en direction du centre-ville. Si les revendications sont restées les mêmes que celles des premiers jours de contestation, l'évènement s'est tout de même revêtu d'une ambiance particulière. Car en dehors des habituels drapeaux syndicaux, chasubles jaunes fluo et panneaux aux phrases percutantes, c'est un serpent de flamme long de quelques centaines de mètres qui a remonté l'avenue du Maréchal Fayolle, descendu la rue Pannessac pour se lover finalement autour de la fontaine du Breuil.

Rappeler la grande mobilisation du 6 février
"Ce soir, on fait une manifestation nocturne comme cela se fait un peu partout en France, explique Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT43. Et on peut dire qu'elle tombe bien car elle vient juste après les déclarations du Medef qui assure que les cotisations coûtent moins chères que la capitalisation. Ce syndicat et le gouvernement sont en train de céder. Il faut continuer car nous allons gagner." Chaque participant avait reçu la consigne d'apporter une lumière quelconque afin de marquer le coup. "Peu importe si la mobilisation est dense ou pas, partage Olivier Mahinc, citoyen sans étiquette. Cette action a deux objectifs. Montrer que nous ne sommes pas fatigués, que nous ne le serons jamais tant que ce projet de réforme menace notre avenir et celui de nos enfants. Et rappeler la grande mobilisation du jeudi 6 février, jour qui marquera les deux mois de colère et de grève".

"La prise de la bastille a été faite à la lueur des flambeaux"
Jeunes, moins jeunes, retraités, poussettes et ados, corporations diverses et variées, les manifestants noctambules ont circulé pacifiquement sur les pavés des rues, perturbant quelque peu la circulation du boulevard Saint-Louis. La seule petite halte qui aurait pu générer des tensions s'est trouvée devant la permanence d'Une Nouvelle Respiration pour le Puy de Catherine Granier Chevassus, en haut de la place du Martouret. Un groupe de Gilets jaunes s'est regroupé devant pour faire doublement entendre leur voix éraillées de colère. Puis au bout de dix minutes, ils ont rejoint le cortège stationné devant la mairie pour se réunir devant la fontaine du Breuil, point de chute final à leur marche nocturne. Quant à la symbolique de cette mobilisation originale, Pierre Marsein la résume en une phrase : "La prise de la bastille a été faite à la lueur des flambeaux".

Nicolas Defay