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Dege Graffeur partage ses talents à la mission locale

sam 25/01/2020 - 17:47 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:01

Si vous ne connaissez pas Dege, vous avez sûrement dû apercevoir l’une de ses réalisations aussi immenses qu’impressionnantes. C’est de sa main que sont apparues, par exemple, la fresque poétique peinte sur l’école de la Coustette à Aiguilhe ou encore celle accrochée sur des panneaux en bois, place du Marché Couvert au centre-ville du Puy. Entre deux œuvres colorées à travers la France, le street artiste local a posé ses valises de bombes entre les murs de la Mission Locale ponote. Sept jeunes de 16 à 25 ans, tous inscrit dans l’établissement, ont eu la chance de créer avec lui un tag le temps d’une après-midi.

Une fresque éphémère
L’œuvre à 16 mains représente le nom de « Mission Locale », déformé en respectant des graffs code et affublé de touches « trompe l’œil » dont seul Dege a le secret. « Nous avons tendu une bâche en plastique noire entre deux poteaux en face de l’établissement, explique Dege derrière son masque de protection. Les jeunes remplissent les lettres selon leur envie, leur instinct et leur sensibilité. » Ainsi, les sept apprentis artistes de rues passent devant la toile éphémère chacun leur tour ou plusieurs à la fois pour imposer leur style, respecté par chacun des participants. À leurs pieds, des centaines de bombes de divers couleurs jonchent le sol où les cadavres métalliques s’accumulent lentement à mesure que le dessin prend forme.

« Sans estime de soi, on ne peut pas avancer »
« Aujourd’hui, l’idée est d’initier les jeunes au graf, d’en avoir une première approche, et d’apprendre comment manier une bombe correctement plutôt que taguer n’importe où, partage Saïd Ourdi, chargé des animations à la Mission Locale. Ce genre d’initiative a pour but d’apporter de la cohésion entre les jeunes, d’être soudé. Ce graf, on va essayer de le garder le plus longtemps possible afin de montrer qu’à la Mission Locale, on ne propose pas seulement l’accompagnement dans le travail ou l’information. Mais qu’on peut aussi faire des trucs plus cool. Ce type d’idée permet de donner de la couleur sur les murs mais surtout dans les têtes. D’autre part, les jeunes reprennent confiance en soi et sont obligés de faire avec l’autre pour qu’une chose belle puisse prendre vie devant leurs yeux. C’est aussi important que de trouver un travail. Sans estime de soi, on ne peut pas avancer ».

Nicolas Defay