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43ème jour de mobilisation au Puy-en-Velay

jeu 16/01/2020 - 14:37 , Mise à jour le 27/11/2020 à 09:01

2 000 selon les syndicats. 950 selon la préfecture. En ce mois et demi de mouvement, les rues de la cité vellave ont de nouveau vibré sous les assauts des portes-voix disséminés tout au long du cortège. Public et privé se sont retrouvés une fois encore pour signifier aux représentants de l’État leur désapprobation quant au projet de réforme des retraites. Aux alentourx de 10h30, les manifestants ont entamé leur marche à partir de la Place Cadelade et remonté l’avenue Foch. Passés la maison d'arrêt, ils ont ensuite convergé vers la préfecture, lieu des discours des différents syndicats.

« Ça sera beaucoup plus compliqué le jour où on touchera des retraites à 500 balles par mois »
Parmi les centaines de participants, les travailleurs sociaux du Caarud La Plage (Centre d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues) ont grossi les rangs. « Nous sommes ici car les travailleurs sociaux sont des travailleurs comme les autres et nous n’avons pas envie que nos retraites soient jouées à la bourse dans 20 ou 30 ans, explique Claude Says. Si le projet de retraite passe, ce seront les grosses boites d’assurance, AXA, Blackrock, ou encore Amundi qui viendront jouer avec nos retraites là où ils ont envie. » Sa collègue, Coralie Serres, assistante sociale, ajoute : « On a suivi toutes les manifestations depuis le 5 décembre mais étant dans le privé ça reste compliqué. Nos salaires sont impactés et comme tout un chacun, nous avons des crédits, des factures, des dettes à rembourser tous les mois. Du coup, on débraye une heure à chaque fois pour participer à la manifestation. Mais c’est le principe de la grève. Ça sera beaucoup plus compliqué le jour où on touchera des retraites à 500 balles par mois ».

Fatigués mais déterminés
« Oui, nous sommes fatigués et oui cela pèse sur nos finances personnelles, mais comment faire autrement ? confie Hervé, recouvert d’un chasuble jaune fluo et rouge CGT. Nous ne devons en aucun cas lâcher la pression. Macron et sa clique gagneraient et se sentiraient tout puissant pour imposer ce qu’ils veulent. Le mouvement et cette colère pourraient se terminer rapidement si tout le pays, toutes les corporations, tous les secteurs d’activités et toutes les générations descendaient ensemble dans la rue une bonne fois pour toute. Il faut bloquer le pays tout entier pour justement débloquer la situation ! ».

Rendez-vous important du 24 janvier

Durant les discours, Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT 43, encourage la foule à tenir. « Si la grève coûte cher financièrement, si la grève est dure moralement, nous devons continuer à débattre, convaincre chaque salarié qu’il faut lutter et que nous pouvons gagner. La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ! ».
Pascal Samouth, son homologue de Force Ouvrière, complète son allocution : « Cela fait maintenant 43 jours que nous sommes mobilisés, c’est historique ! Face à ce gouvernement qui n’entend rien et use de la répression, nous n’avons pas d’autre solution que de continuer. La RATP, la SNCF, l’enseignement, l’énergie, les raffineries, les ports et les docks, l’opéra de Paris, les avocats, le privé, le public... la marmite est en train de bouillir. Vendredi 24 janvier, il y aura le conseil des ministres pour présenter le projet de loi. Ce vendredi là, nous ferons en sorte que la grève soit la plus large et la plus massive possible ! ». Une nouvelle manifestation est d'ailleurs prévue ce vendredi 24 janvier à 10h30 de la place Cadelade au Puy.
Nicolas Defay