Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

Édifices cultuels : une histoire à protéger, bien plus qu'une question de croyance

jeu 21/11/2019 - 11:21 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:59

Le recueil des témoignages de Cécile Gallien, Jean-Pierre Brossier ainsi que de Roger Maurin n'est pas le fait du hasard. Tous les trois ont répondu à l'appel à projet lancé par le Département de la Haute-Loire pour la sauvegarde des édifices cultuels non protégés. Une démarche inédite pour la collectivité qui jusqu'alors axait son action sur la valorisation du patrimoine protégé des villes et villages altiligériens. Les dépenses éligibles sont plafonnées à 200 000€ HT et concernent les études, les travaux de toiture, les rejointoiements, les enduits, la mise hors d'eau et les vitraux. Sont exclues les dépenses liées aux travaux relevant de l'usage cultuel ou qui ne concerneraient pas la structure même du bâtiment et celles qui relèvent du bon entretien régulier des bâtiments (chauffage, électricité...). Le taux d'intervention du Département est fixé à 25% des dépenses éligibles, soit 50 000€ maximum.
Si les communes avaient jusqu'au 15 octobre 2019 pour déposer leur dossier, les retardataires peuvent toujours candidater. Leur dossier sera examiné dans le cadre de la deuxième vague de ce plan pour la sauvegarde des édifices cultuels non protégés.   
"L'identité de la commune qui est au coeur de ce projet"
"Au-delà du culte, c’est l'identité de la commune qui est au coeur de ce projet. C'est le seul bâtiment patrimonial que nous ayons", précise Jean-Pierre Brossier, maire de Cussac-sur-Loire. Depuis quelques années, l'édile a engagé un vaste chantier de rénovation du bourg de cette commune limitrophe au Puy-en-Velay, comprenant la réhabilitation de l'église Saint-Sulpice. Un édifice de style néogothique construit dans les années 1870 en lieu et place d'une petite église romane démolie car trop vétuste au milieu du XIXe siècle.

>> A lire aussi : Cussac : des statues en métal d'un artiste local

L'église actuelle, bien que peu fréquentée au profit de la Chapelle de Malpas, ne connaîtra pas le même sort. Après la réfection de la toiture réalisée en 1978 pour un montant de 80 000 francs, l'édifice fait peau neuve dès 2016 avec le ravalement de la façade principale, la reprise des joints du clocher ainsi que la mise en lumière du bâtiment, des cloches, des niches et des vitraux. Reste encore une phase de travaux à lancer pour clôturer ce dossier, estimée à 80 000 euros cette fois-ci. Des défauts d’étanchéité ont été identifiés, entraînant des dégradations sur les murs de l’église. Il s’agit donc de traiter ces problèmes d’humidité et de réaliser tous les ravalements de façade et les jointoiements de pierres sur les trois faces restantes du bâtiment. La mairie bénéficiera d'une aide de la Région à hauteur de 15 000€, ainsi que des fruits d'un mécenat populaire via la Fondation du Patrimoine. Pour l'heure, 2 200€ ont été collectés. "Un procédé qui s'inscrit comme une suite logique. L'histoire de cette église est marquée par la mobilisation des bonnes volontés, notamment le prêtre Charles Bongiraud et les bénévoles de la paroisse", souligne Jean-Pierre Brossier.   
"Assurer la pérennité de l'édifice"
Il est à noter que la participation du Conseil départemental est majorée à 5% du coût hors taxe des travaux, lorsque la commune met en oeuvre une souscription publique permettant aux habitants de se mobiliser autour du projet de restauration.
La mairie de Vorey-sur-Arzon fera également appel aux dons via la Fondation du patrimoine pour pouvoir engager des travaux de rénovation d'une partie de la toiture de l'église Saint-Symphorien datée du XIXe siècle, "pour assurer sa pérennité", explique Cécile Gallien. En 2015, la première magistrate de la commune faisait intervenir d'urgence une entreprise pour sécuriser, par l'installation de fixations métalliques, la charpente qui menaçait de céder suite au fléchissement des entraits, des pièces récupérées de l'ancienne charpente lors de travaux menés dans les années 90. Cécile Gallien, également conseillère départementale, ne peut que se réjouir de cette aide apportée par le Département, elle qui "cherche des subventions depuis plus de deux ans" pour la réalisation de ce chantier dont le coût est de 90 000€ HT. Les dépenses d'investissement de la commune s'élèvent à environ 600 000€ par an. "200 000€ sont consacrés à la voirie" ce à quoi il faut ajouter des projets d'envergure comme la rénovation de l'école publique Louis Jouvet ou celle du complexe sportif des gravières, entre autres exemples.
L'édifice transféré à la commune, à sa demande


(Une des façades à restaurer de la chapelle de Chassaleuil. Photo © Zoomdici - S.Ma)

Après la suppression de l’ordre en 1772, la chapelle de Chassaleuil devient propriété de la section de Chassaleuil, un hameau de Saint-Paulien. En 2018, à la demande de la municipalité, l'édifice à vocation cultuelle est transféré à la commune volontaire pour procéder à la réhabilitation de l'extérieur du bâtiment. Plus concrètement : la restauration des enduits, la réparation ou changement de pierres de taille, le dallage de chaux-pouzzolane au-dessus de la voûte et couverture complète de tuiles canal, la consolidation du campanile, la remise en état du mécanisme de la cloche, joug et axe de rotation. Le tout pour un montant de 40 000€. 6 750€ ont déjà été récoltés par le biais de la Fondation du patrimoine. "C'est une chapelle atypique qui tombera en ruine si on ne s'y intéresse pas". Grâce à cette aide du Département, Roger Maurin, adjoint au maire de Saint-Paulien en charge de la culture, espère que le chantier, qui a déjà pris un an de retard, pourra démarrer dès le printemps prochain.
Stéphanie Marin