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Vidéo : Benoit Maguin, coutelier de profession

lun 05/08/2019 - 11:55 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:58

Sa passion a fini par le rattraper. Sur fond de musique rock, Benoit Maguin s'applique à chauffer, tailler, limer le matériau qui se transformera bientôt en une lame de couteau aiguisé, fruit d'un travail long de parfois plus d'une semaine. Son lieu d'activité, situé à Saint-Remy, est aussi son foyer. Un grand atelier, situé juste au-dessus de son salon, où il confectionne ses plus belles lames depuis maintenant un an. Mais pour en arriver là, Benoit Maguin est passé par de nombreux enseignements.

----Plus d'infos : Pour visiter son site web : http://couteaux-benoit-maguin.com/-----De l'armurerie à la coutellerie
Tout commence il y a plus de 20 ans, lors d'un salon du couteau à Cannes. Encore jeune, Benoit Maguin y rencontre Franck Thomas et Michel Blum, deux grands couteliers, considérés comme des maîtres dans leur domaine. Des personnalités emblématiques, qui l'ont fait rêver : « quand j'ai vu leur création, cela m'a fasciné de savoir que c'était possible de faire des couteaux comme ça » se remémore-t-il. Mais l'actuel coutelier altiligérien ne franchira pas le pas et préférera garder ce souvenir dans un coin de sa tête. À défaut, il empruntera un autre chemin et choisira d'intégrer l'école d'armurerie de Saint-Étienne, où il sera formé à son autre grande passion : le métier d'armurier. Trois ans passent, sa formation se termine et diplôme en poche, il se lance pleinement dans le métier d'armurier, mais la réalité le déçoit : « à l'école, on m'avait fait miroiter l'artisanat, mais à la sortie, je me suis retrouvé dans des boîtes industrielles. Je me suis lassé » déplore-t-il. C'est après quelques passages furtifs dans des entreprises d'armurerie que Benoît Maguin retourne à ses origines, ses inspirations, et se lance dans le métier de coutelier, Il prend contact avec Jean-Jacques Astier, qui lui enseignera la forge, la dernière compétence qui lui restait à apprendre pour pouvoir se lancer dans le métier : « à l'école d'armurerie, j'avais acquis de grosse notions d'affutage, de travail du bois, il me manquait juste la forge ». Ensuite venu le moment de fabriquer les premiers couteaux. Pour ça, il décida de partir en Corse, terre du métier, où il passa 4 années de sa vie et où il croisa à nouveau le chemin de Franck Thomas, qui lui apprit les dernières subtilités du métier. Retour en Haute-Loire. Il ouvre avec Philippe Jourge son atelier de coutellerie « L'Âme forgée » sur la place du marché couvert où il travailla 2 ans. Après ça, il ira travailler en tant qu'armurier chez PY Chasse à Sanssac-l'église, pendant 8 ans, jusqu'au jour où l'art du couteau lui manquera. Du haut de ses 45 ans, il choisira alors de se mettre à son compte, il y a un an de ça. « Je ne voulais pas avoir de regret à 60 ans, à me dire que j'aurais dû fabriquer des couteaux ».

« Heureusement qu'elle est là, ça m'enlève une épine du pied »
Pour la fabrication de ses couteaux, Benoît Maguin utilise toutes sortes de matériaux, du plus basique comme le bois, au plus rare comme l'ivoire de mammouth ou de phacochère, ou encore la météorite. Des réalisations comprenant ces matériaux peuvent très vites monter dans les prix, jusqu'à plus de 1000€ pour certaines. Au-delà de ça, le coutelier conserve une préférence pour le naturel : « je préfère travailler avec des matériaux naturels, même si parfois j'utilise des matières synthétiques comme la fibre de carbone, ou le titane pour la lame » affirme-t-il. Et si Benoit Maguin fabrique toutes sortes de couteaux, et ce pour une clientèle composée de simple intéressé et de collectionneur, il possède aussi sa propre marque « le Vellave », des couteaux au style local, compact, pour qu'il tienne dans la poche et tous ornés d'une licorne, le logo de la marque. Il faut dire que sa femme l'aide aussi beaucoup dans son métier, notamment pour la tenue de son site web, où des nouveaux contenus sont publiés tous les vendredis. « Heureusement qu'elle est là, ça m'enlève une épine du pied » lance-t-il. Quoi qu'il en soit, Benoît Maguin, l'un des 5 couteliers du département, n'en est pas à sa dernière création...


F.R