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Polignac

VIDEO. Amélie Borie, une savonnière au village de Polignac

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:58

A l'entrée de la Rose Trémière, une douce odeur d'huile essentielle chatouille les narines. Dans sa petite boutique au cœur de Polignac (face à l'église), Amélie Borie vend savons, produits de soin naturels et bougies parfumées de cire végétale qu'elle confectionne elle-même, depuis l'atelier blotti au fond de son commerce. De la revente à la fabrication Avant de s'installer en juillet 2015, Amélie a été salariée du magasin de savons la Pétale de Lune, anciennement situé rue Saint-Gilles au Puy. « C'est comme ça que je me suis intéressée à ce domaine » commente-t-elle. Elle décide ensuite de se mettre à son compte, en tant que simple revendeuse dans un premier temps. Pour cela, elle sillonne les marchés de la région, « 6 jours sur 7 »: « Beaucoup de temps de route, ce qui se révélait assez épuisant. Mais c'était nécessaire pour se faire connaître au départ car, souvent, il faut que les gens passent de nombreuses fois devant votre stand avant de vous voir. Puis, un jour, ils finissent par s'y arrêter. »  Par souci de vendre des produits débarrassés de certains types d'ingrédients -comme l'huile de palme, certains colorants et parfums-, elle décide de se former pour produire elle-même ses savons. Comme tout artisan se doit d'avoir un atelier, elle achète et retape une « vieille baraque abandonnée » avec l'aide de son mari, donnant naissance à la Rose Trémière, du nom de cette fleur que l'on peut apercevoir un peu partout dans les environs de Polignac - et au-delà. Un laboratoire de recettes Dans la cuisine de la boutique, elle planche régulièrement sur de nouvelles recettes. En comptant shampoings et savons -pour différents types de peaux (sensibles, acnéiques…)-, elle en est déjà à une quinzaine de créations. « Autant je n’ai pas vraiment de plaisir à faire les bougies, autant on peut s’amuser avec la pâte à savon. Mais je m’éclate dans les limites du raisonnable, parce que chaque formule doit être validée par un organisme, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), avant de pouvoir être commercialisée. » Les membres de sa famille servent de cobayes: « Mon mari avait fait pousser sa barbe juste pour pouvoir tester ma lotion » se rappelle-t-elle avec amusement.  Saponification à froid On peut fabriquer du savon en usant de nombreux procédés différents : Amélie pratique exclusivement la saponification à froid, qui consiste en un mélange de corps gras et de solution alcaline (potasse et soude). Soucieuse de n’utiliser que des matières respectueuses de l’environnement, elle a obtenu la mention « Nature et Progrès » : « Ca parle aux babacools et aux gens à fond dans le bio, sourit-elle. Je préfère ça au label Ecocert, qui est pourtant mieux connu du grand public, mais dont le cahier des charges est bien plus souple. »

L’été, elle mise surtout sur une clientèle touristique dans sa boutique de Polignac, et continue à faire certains marchés ; celui de Costaros le lundi et celui de Langeac le jeudi. Elle peut désormais compter sur une petite clientèle d’habitués. Une douzaine de magasins de la région lui prennent aussi ses produits : «Quand j’ai débuté, ce n’était pas évident de les démarcher. Ce que je faisais n’était pas encore très répandu, on me voyait un peu comme la maman qui s’amuse à faire ses petites expériences. » Avec plusieurs années de pratique à son actif, elle est désormais plus prise au sérieux. Mais elle fait de moins en moins office d’exception dans le paysage local : « Depuis un an et demi environ, j’ai l’impression que les savonniers fleurissent de partout ! » Eddie Rabeyrin

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