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'''Relier le numérique à l'emballage dans une formation, c'est inédit en Europe'''

jeu 23/05/2019 - 20:19 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

Cette nouvelle formation -- qui associe l’école supérieure de packaging (Esepac) et le Fablab Le Lab’ du Pensio de l'IUT du Puy-en-Velay -- n'est pas sortie d'un chapeau sans raison. La Région souhaitait voir dynamisée la formation supérieure sur le bassin ponot. Une fois le souhait formulé, encore fallait-il trouver l'idée et surtout la bonne. C'est autour d'un café qu'Adelaïde Albouy-Kissi, directrice du Lab' du Pensio et Serge German, directeur de l'Esepac sur la zone industrielle de Saint-Germain-Laprade, ont évoqué le projet de connecter leurs compétences pour répondre à un besoin identifié par les entreprises : inclure le numérique à l'emballage.
"Le packaging devient événementiel parce qu’il peut être connecté"
Le parcours Numérique a ainsi été créé donnant l'opportunité aux étudiants en deuxième année de Master Ingénierie Packaging de pouvoir choisir une autre voie que celle du parcours initial du master axé sur la conception. "Contrairement à d’autres formations, nous sommes partis des besoins du territoire et de l’identité de l’Esepac pour aller vers le numérique, explique Adelaïde Albouy-Kissi. Le parcours est basé sur un trépied. Évidemment la compétence principale est le packaging puisque les étudiants sont ingénieurs packaging. Mais il est connecté. Aujourd’hui le packaging protège les aliments, il met en valeur le contenu en le contenant, mais il devient événementiel parce qu’il peut être connecté. Le numérique s’intègre à plusieurs niveaux dans le packaging : la connexion, la production et le prototypage." Un tryptique qui va donc être développé dès la rentrée prochaine sur les bancs du Fablab qui accueillera une quinzaine d'étudiants de l'Esepac. Ils seront face à des intervenants internes au Lab' du Pensio (Adelaïde et Benjamin Albouy-Kissi, Rodolphe Crespin) mais aussi à des vacataires identifiés comme des experts dans le domaine.

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Pour n'en citer qu'un, Pierre-Alexis Cialvini, expert auprès de la Commission européenne sur les technologies de Blockchain et de fabrication distribuée, interviendra devant les étudiants dans le cadre de cours sur l'emballage connecté. "Aujourd’hui, avec les scandales alimentaires, les gens sont très demandeurs de connaître tout le parcours de vie d’un produit, de la ferme jusqu’au pack. Et les outils numériques de la Blockchain sont associés à des QR codes (un type de code-barres à deux dimensions composé de modules noirs dans un carré à fond blanc, Ndlr) qui permettent d’intégrer toute la chaîne de production du produit. Les étudiants doivent savoir comment ça s’intègre sur un pack et comment on construit toute cette traçabilité", précise la directrice du Lab' du Pensio. L'intérêt est de ce côté-là pour les consommateurs. Et du côté des entreprises, qu'apporte l'usage du numérique ? "Le numérique permet par exemple de réduire le "Time to Market" (la mise sur le marché, Ndlr), répond Serge German. Aujourd’hui, dans la mise sur le marché vous devez détecter les besoins, les évaluer, vous devez réaliser des prototypes, vous devez tester, puis évaluer et produire. Le numérique, avec la virtualisation, permet de réduire le temps de réalisation de toute la série de tests pour passer ensuite à la production."     
Garder les étudiants sur le territoire
"Adjoindre des fonctionnalités numériques sur les emballages n'est pas nouveau mais les compétences des personnes qui ont en charge de les mettre au point restent quand même limitées, intervient le directeur de l'Esepac. La fonction emballage est très peu représentée en France ; il y a trois écoles équivalentes à l'Esepac. Cette notion de relier le numérique à l'emballage dans une formation, c'est inédit en Europe et un vrai point d'attractivité." L'objectif est de former des étudiants, de leur donner tous les outils (numériques) pour qu'une fois le master en poche, ils puissent rapidement trouver le chemin de l'emploi en créant, pourquoi pas, "une entreprise en local pour les besoins de l'avenir", c'est en tout cas l'espoir que les directeurs des deux structures universitaires nourrissent. 

Stéphanie Marin