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Une mobilisation "rare, voire inédite" des enseignants du privé

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

Sept syndicats d'enseignants du privé (Snec-CFTC, FO, Spelc, SunDep, CFE-CGC, CFDT, CGT) se sont mobilisés ce jeudi 16 mai 2019 dans toute la France. Une première au plan national.
"Des actions se font régulièrement", expliquent des manifestants devant l'Inspection d'académie, mais "de voir le privé aussi mobilisé, c'est rare, voire inédit", assure Jean-Paul Touazi, membre de la CFDT.

Une centaine de manifestants, dont certains des départements limitrophes
En Haute-Loire, une centaine d’entre eux ont manifesté, le matin, devant l’Inspection d’académie à Vals près Le Puy (la photo a été prise plus tard, lorsque la délégation était reçue). Une manifestation déclarée et autorisée. Certains étaient venus des départements limitrophes pour manifester au Puy-en-Velay, y compris de la Lozère (hors académie).
Une délégation a été reçue à 11h par l'Inspecteur d'académie, Jean-Williams Semeraro. "Nous allons prendre note de leurs revendications et les faire remonter au ministère par l'autorité académique mais il ne m'appartient pas aujourd'hui de répondre aux revendications puisqu'il s'agit d'un plan national", s'est-il contenté de déclarer.

Précarité et faibles salaires eu égard à un niveau bac +5
Les manifestants dénoncent les contrats précaires de nombre d’entre eux et des salaires faibles : les maîtres débutants gagnent un peu plus du SMIC avec un niveau Bac+5, quant aux maîtres délégués qui n'ont pas encore passé le concours, soit environ 20% des enseignants (dans le second degré), ils sont payés en-dessous du SMIC d'après l'intersyndicale, et ils sont souvent dans le flou d'une année à l'autre, sans savoir s'ils vont avoir un nouveau contrat ni de combien d'heures (souvent très peu, d'où ces très bas salaires) ou dans quel territoire.
"Avec le gel de l'indice depuis 2010, alors que le coût de la vie augmente, la question des salaires devient de plus en plus préoccupante, comme pour la fonction publique", précise Jean-Paul Touazi.

Les réductions d’effectifs prévues à la rentrée sont également une menace et elles toucheraient l'ensemble de la profession car même les professeurs en contrat définitif ne sont pas à l'abri de se retrouver au chômage car ils ne sont pas fonctionnaires.

Une fracture territoriale
C'est un autre pan de la réforme qui est dénoncé car dans des académies rurales comme l'Auvergne, déjà mises à mal par le rendu de postes au niveau de l'enseignement catholique qui privilégie les académies urbaines comme Versailles, Paris ou Lyon, les réformes ont pour conséquence de réduire le panel des spécialités dans les petits lycées ruraux. "On arrive à une véritable inégalité territoriale", tempête l'intersyndicale.
La crainte, pour Jean-Paul Touazi de la CFDT, c'est de voir les moyens confiés à l'enseignement catholique redistribués dans les grandes villes "au détriment des territoires ruraux". Par exemple, faute de moyens suffisants dans l'enseignement privé auvergnat, l'an prochain, avec la réforme des lycées, "on a une spécialité qui disparaît du bassin du Puy", en l'occurrence l'Art, qui sera tout de même dispensé à Yssingeaux.

Maxime Pitavy

Leurs revendications :
Voici les revendications que l'intersyndicale a exprimées dans son communiqué de presse : 
"La revalorisation immédiate des salaires ;
Le refus d’une deuxième heure supplémentaire imposée ;
Une amélioration des conditions de travail : baisse du nombre des élèves par classe, création des postes nécessaires, reconnaissance de la charge des enseignantes et enseignants… ;
L’équité de traitement entre les enseignantes et enseignants du premier degré et du second degré ;
La résorption de la précarité de l’emploi : nouveau plan de titularisation des emplois précaires… ;
L’arrêt des reformes en cours qui entrainent des pertes d’emplois et ne prennent pas en compte l’avis des personnels."