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Condamné pour avoir détourné des milliers d'euros d'une association humanitaire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

"J’ai pris cette mauvaise habitude de donner de l’argent à ceux qui en ont besoin". C'est ainsi que le prévenu s'était défendu le 26 mars dernier à la barre du tribunal correctionnel du Puy.
L'argent provenait au départ, entre 2002 et 2007, des comptes personnels du prévenu âgé de 76 ans mais de 2007 à 2016, c'est entre 6 000 et 10 000 € par an qu'il aurait détourné de l'association d’entraide humanitaire, Œuvres et Missions, où il oeuvrait en qualité de manutentionnaire et trésorier adjoint.

Soupçonné d'actes de pédophilie en Afrique
C'est dans le cadre d'une autre affaire que la Justice s'est intéressé à ces détournements : accusé d'actes de pédophilie, notamment en Guinée Conakry, il avait été interpellé à Espaly-Saint-Marcel et mis en examen en septembre 2017. Une affaire toujours en cours au pôle d'instruction de Clermont-Ferrand.
Pour le détournement, c'est encore en Afrique que mène l'enquête. Il versait des sommes essentiellement en Côte d'Ivoire et en Guinée où il a été directeur d’un collège. "Lorsqu’ils avaient un souci de santé, j'allais moi-même à la pharmacie, les parents ne pouvaient pas payer", avait-il confié à titre d'exemple.

Des demandes qui se multiplient et qui sont satisfaites en détournant l'argent de l'association
S'en suivent de nombreux "appels intéressés", reconnaît-il, ce qui ne l'empêche pas d’effectuer des transferts d'argent via Western Union pour répondre à "des appels à l'aide" que ce soit pour envoyer un espoir du football africain en stage à l’étranger, pour aider de jeunes prisonniers politiques, pour financer des projets éducatifs etc.
Les demandes se sont multipliées (une quarantaine de bénéficiaires en tout), et n'étant plus en mesure de les assumer seul, il a commencé à solliciter sa famille... puis à piocher dans les caisses de l’association, qui reversait les fonds récoltés à des oeuvres caritatives en lien avec l'éducation. Il lui est ainsi reproché d'avoir détourné entre 6 000 et 10 000 euros par an entre le 18 août 2007 et le 16 novembre 2016.

Prison avec sursis
Après avoir mis l'affaire en délibéré, le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay a rendu son jugement ce mardi 9 avril 2019 en prononçant une peine de six mois d'emprisonnement avec un sursis simple. La demande de nullité de la défense a été rejetée. L'affaire a été requalifiée en abus de confiance simple (et non aggravé).
En peine complémentaire, le septuagénaire a l'interdiction d'exercer comme trésorier, de fait ou de droit, pendant cinq ans.

Maxime Pitavy