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Eaux souterraines du Devès : comment préserver cette ressource vulnérable ?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:56

C’est malheureusement avéré : l’eau est une ressource précieuse et vulnérable dont il faut prendre grand soin. A l’échelle locale, le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) met la lumière sur un bassin versant. En l’occurrence, ce mardi 2 avril 2019, il était question des eaux souterraines du Devès, qui à elles-seules alimentent près de 120 communes de Haute-Loire en eau potable. A cette occasion, les membres du SAGE Loire Amont et du SAGE Haut-Allier ont proposé aux citoyens la projection d’un court-métrage de sensibilisation suivie d’un débat et d’un atelier. L’objectif : informer, répondre aux questions des usagers, mais également collecter les suggestions et les opinions de chacun.

----Les gestes pour préserver les ressources d’eau :
- établir des demandes d’autorisation pour tout projet de forage
- économiser l’eau dans chaque acte du quotidien
- éviter le rejet de polluants dans la terre et dans les canalisations-----"Nos ressources en eau seront réduites de 20% d'ici 30 ans"
C’est sous le statut de présidente du SAGE Loire Amont que la maire de Vorey-sur-Arzon, Cécile Gallien, se présente aux nombreux participants. « L’eau est un enjeu vital, sans elle on ne vit pas », expose-t-elle. « Malheureusement, à cause du réchauffement climatique notamment, nos ressources d’eau seront réduites de 20% d’ici 30 ans ». Le sujet est lancé. À tour de rôle, Jacques Volle, maire d’Espaly-Saint-Marcel, Valérie Badiou et Aude Lagaly, animatrices des deux SAGE, et Christiane Assié, membre du Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement du Velay (CPIE), alertent l’auditoire. La fragilité des ressources en eau concerne à la fois l’aspect quantitatif et qualitatif. Malgré l’urgence, les organisations font face à un souci de taille : les nappes du Devès, situées sous un plateau volcanique, sont difficiles à appréhender. Les « experts » l’avouent : face à leur manque de connaissance sur cette ressource, tout le travail reste à faire.

Forage, polluants et salage : trois fléaux
Le court-métrage informe d'abord sur les principales causes d’affaiblissement des nappes du Devès. Le forage, par exemple, accélère fortement le transfert des polluants vers l’eau souterraine. On apprend également que le salage des routes en hiver provoque une hausse des taux de chlorure. Quant aux nitrates, ils sont principalement dus à l’agriculture. Si le niveau est pour l’instant acceptable, il augmente considérablement d’année en année.

Priorité aux actes citoyens
Après le film, place au jeu des questions-réponses. Les participants notent anonymement leurs questions sur des bouts de papiers et les organisateurs répondent publiquement quelques minutes plus tard. « Que peut-on faire de toutes ces informations ? », demande un citoyen. « Ne pas gaspiller l’eau, ne pas la polluer et surtout : faire des demandes d’autorisation pour tout forage ». Une main se lève dans l’assemblée : « pourquoi n’y a-t-il pas plus de contrôles sur ces forages ? ». Les organisateurs se regardent en silence, avant de répondre : « s’ils ne sont pas déclarés, on ne peut pas les contrôler ». Les interrogations sont nombreuses, les animateurs manquent de temps et parfois, de solutions. Il s’agit avant tout d’une consultation participative. Et si les grandes décisions se jouent principalement sur le plan national, voire européen, les actes citoyens ne peuvent que favoriser la préservation des ressources, même à l'échelle locale.

----Vous voulez projeter le film dans une école ou dans un lieu privé ?
La vidéo est à votre libre disposition. N'hésitez pas à la partager et à la diffuser, cliquez ici pour accéder au lien.
-----"L'enjeu, c'est avant tout celui de l'Humanité"
Pour finir la soirée sur un regard vers l’avenir, le CPIE propose un atelier ludique. Trois tables sont recouvertes d’un pêle-mêle de photos. Chaque personne choisit une image qui représente à ses yeux un enjeu fondamental autour de la question de l’eau. Cécile, une habitante du Puy-en-Velay, opte pour la photographie de la Terre. Elle n’est pas la seule. « Il faut avoir une vision plus large que l’enjeu départemental », clame-t-elle. « On est tous sur la même planète, il s’agit d’être solidaires et d’arrêter de se montrer nombrilistes ». Marie, de Céaux-d’Allègre, brandit la photo d’un sol asséché en Afrique. « L’eau est précieuse ! » s’exclame-t-elle. « L’enjeu, c’est avant tout celui de l’Humanité ». Chacun réagit à sa manière sur le sujet. Mais ce qui lie l’ensemble, c’est cette inquiétude pour l’avenir et cette vive émotion. L’eau touche tout le monde et chacun est conscient de l’urgence d’en prendre soin.

A.S.