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Indiscrétion : la police du Puy vient de s'équiper de caméras-piétons

ven 29/03/2019 - 19:46 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:56

Souriez, vous êtes filmés ! De jour comme de nuit, sur la voie publique comme dans un domaine privé, ces caméras peuvent être actionnées par les fonctionnaires de police s'ils jugent que la situation le nécessite. Il n'y a qu'à appuyer sur un bouton pour déclencher l'enregistrement. Les images sont horodatées et géolocalisées ; la prise de son complète la captation. Le dispositif est accroché à hauteur du torse et filme en grand angle.
Depuis une poignée de jours, les policiers du Puy bénéficient de huit équipements (plus un de secours) et si cet outil vise à améliorer leurs conditions de travail, (il est d'ailleurs plutôt bien accueilli pour l'instant), déjà, des contraintes matérielles et techniques se font sentir.

"On espère que ça va permettre des interpellations plus faciles"
"L'idée est d'amener plus de sécurité chez les fonctionnaires de police", explique Pascal Mazière, commandant du commissariat du Puy-en-Velay, "lors d'interventions à risque ou pour des interpellations qui s'annoncent pénibles". Il est en effet assez fréquent que les personnes interpellées ne se laissent pas faire : insultes, menaces et parfois violences sont à déplorer.
C'est ensuite parole contre parole (ou alors la personne interpellée justifie par un état alcoolisé ne se rappeler de rien) et la situation est toujours délicate (le mis en cause peut prétendre avoir été insulté ou frappé par les fonctionnaires par exemple). Désormais, l'individu interpellé ne pourra plus nier les faits, images et sons à l'appui. "On espère que ça va permettre des interpellations plus faciles", ajoute le commandant.

Un équipement adapté à notre territoire déjà très sécurisé ?
La question peut se poser tant il est bon de rappeler que la Haute-Loire demeure l'un des départements les mieux classés en la matière : il se situe au 4ème rang (sur 96) des départements les plus tranquilles pour les atteintes aux personnes, et au 7ème rang pour les atteintes aux biens. Ecoutons la réponse du commandant du commissariat du Puy-en-Velay.

----La caméra a la capacité d'enregistrer jusqu'à 20 heures d'images et sa batterie lui offre environ trois heures d'autonomie. Des recharges sont amenées sur le terrain et en rentrant de patrouille, elles sont remises sur leur socle pour se recharger (photo 4).-----Pour des enquêtes administratives, judiciaires ou disciplinaires
L'autre volet de ce dispositif, c'est qu'il peut protéger l'individu interpellé en cas d'attitude inappropriée du policier. On pense par exemple à cette septuagénaire gravement blessée lors des manifestations à Nice il y a une dizaine de jours. Il vise en effet à "garantir les règles déontologiques" et il est très encadré pour éviter toute suspicion. Il y a un protocole à respecter avec un utilisateur, un administrateur et un gestionnaire. Ce dernier est le seul à pouvoir regarder les images.
Une fois que des captations ont été réalisées, il est impossible de les effacer, elles sont transmises sur un PC dédié puis effacées au bout de six mois (pour ne pas surcharger l'ordinateur, les formats vidéos étant particulièrement lourds). Seul bémol, mais de taille, pour garantir la bonne tenue des deux parties lors d'interpellations : la caméra est lancée uniquement à l'initiative de l'agent. 

Une demande de "rapprochement entre la population et les forces de sécurité"
Désormais, chaque patrouille est ainsi équipée d'une caméra-piéton au Puy. C'est donc l'agent qui décide, ou non, d'actionner le dispositif et il n'a aucune obligation légale d'en informer l'individu filmé, même s'il est "préconisé de le faire", souligne Pascal Mazière, cet équipement s'inscrivant dans une demande de "rapprochement entre la population et les forces de sécurité".
Enfin, dans certaines circonstances, la caméra peut également apporter des preuves dans le cadre d'une enquête. Dans le feu de l'action, des éléments peuvent échapper à l'agent, ne serait-ce qu'un numéro de plaque d'immatriculation. La caméra peut combler ces manques.

Maxime Pitavy