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Yssingeaux

Grand débat national : la transition écologique au cœur des préoccupations

mer 13/03/2019 - 14:45 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:56

Mardi dernier, soit le 12 mars en soirée, s'est tenue l'une des dernières réunions publiques organisées dans le cadre du grand débat national proposé par Emmanuel Macron. Une trentaine de citoyens s'est  retrouvée à la salle du Teen Club à Yssingeaux. Plus de deux heures d'échanges, animés par Laurence Boulhol, sur le thème de la transition écologique.
Mieux informer le plan d'isolation à un euro
L'assemblée s'est questionnée sur le dispositif des chèques énergie. "Ils ne servent à rien en cas de mauvaise isolation. Et le principe de l'écologie, c'est qu'un logement doit être bien isolé. Le chèque est offert aux ménages locataires à faibles ressources chaque année. Or, souvent, ils n'ont pas d'impact sur le logement, donc ça ne sert pas à grand chose", lance un citoyen. Un autre évoque le plan d'isolation à un euro : "les gens ont peur de s'engager dans ce dispositif. On dit qu'il y a des arnaques. Il faudrait mieux informer. Ces dispositifs existent aussi pour remplacer les chaudières par des pompes à chaleur, tout comme le plan pour l'isolation des sous-sols, sans conditions de ressources."
Uniformiser au niveau de l'Europe
"En matière d'isolation, ce serait bien de donner les moyens aux collectivités d'isoler leurs propres bâtiments comme une valeur d'exemple", risque un autre participant. Les règlementations en vigueur sont elles aussi discutées, comme ce citoyen qui s'étonne : " on est toujours dans la réglementation thermique de 2012, à la différence par exemple de l'Allemagne. Il faudrait un règlement qui impose l'isolation et une uniformisation au niveau de l'Europe."
Trouver des solutions  à petite échelle
Côté économie des transports, les idées fusent aussi. Une citoyenne avance : "Il faudrait réduire le transport des marchandises par camion", alors qu'une autre s'interroge :  "dans les grandes villes, pour circuler propre, il y a des vélos, des voitures électriques. En zone rurale, il faudrait trouver des solutions à petite échelle. Le co-voiturage, c'est bien aussi mais il faut s'accorder sur les horaires." La question de l'utilisation de la voiture à tout prix fait elle aussi délier les langues : "quand on voit des parents prendre leur voiture pour emmener leurs enfants à l'école 200 mètres plus loin, c'est inconcevable. Autrefois, en Haute-Loire, on a mis en place un pédibus qu'on a arrêté au bout de dix ans suite aux demandes de certains pour plus de sécurité. En fait, les gens sont toujours partagés entre le désir de confort et plus de simplicité. C'est difficile de choisir."
Privilégier les circuits courts
Les circuits courts doivent être privilégiés aussi : "il faut remettre en cause le système des centrales d'achat, car on regroupe trop, pour réduire le coût des transports. On crée des modèles qui ne vont pas dans le sens écologique. C'est tout un monopole économique à changer". "Il faut aussi une véritable prise de conscience indivuelle et ne pas tout attendre des politiques. On doit changer nos modes de consommation", lance une membre de l'assemblée.
Enseigner l'écologie à l'école
L'éducation semble à privilégier selon certains. "L'école devrait éduquer au respect de l'environnement", propose un participant. "Prenez l'exemple du tri sélectif : on a observé peu de résultats au niveau collectif alors qu'à l'école, les enfants sont plus réceptifs et incitent leurs propres parents à réfléchir." Quelqu'un ajoute : "c'est aussi le rôle des parents d'éduquer leurs enfants à l'écologie."
Un drame sociétal
Tous s'accordent sur un point : "on a un problème commun et des intérêts divergents. On a trop un rapport à l'immédiateté. On veut accéder à tout, tout le temps. C'est un drame sociétal. Ce qui est sûr, c'est qu'on va droit dans le mur, la question, c'est plutôt la vitesse à laquelle on va se prendre le mur." "Je trouve qu'on est dans le déni. On ne croit pas à ce qui nous arrive parce qu'on nous abreuve d'informations et qu'on fausse nos perceptions."
Ecologie et capitalisme sont-ils compatibles ?
Une dame déplore :"il paraît essentiel d'avoir le courage de mener une véritable politique écologique au lieu de faire du saupoudrage de mesurettes. Beaucoup de promesses de campagnes ne sont pas tenues. Il faudrait un engagement fort concernant l'arrêt du nucléaire." Quand une autre s'interroge : "moi, je trouve que c'est le capital qui nous mène. D'ailleurs je me pose la question : est-ce que l'écologie et le capitalisme sont compatibles ? Il faudrait plutôt changer notre modèle de société." Elle est rejointe par sa voisine : "oui, carrément changer les modes de consommation car notre mode de vie n'est pas fait pour économiser les ressources mais carrément l'inverse. On a créé des besoins inutiles avec une croissance effrénée. Il faudrait accepter le changement du modèle économique au sens large".

Les citoyens qui le souhaitent peuvent encore émettre leurs idées, notamment sur le site www.haute-loire.gouv.fr, jusqu'au vendredi 15 mars, date officielle de la clôture du grand débat national.
M-A.B.