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Fermeture partielle de La Poste : "La mort de Solignac-sur-Loire"

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:56

Le drapeau rouge de la CGT contraste avec les traditionnelles couleurs de La Poste. Accroché à la porte de l’agence postale de Solignac-sur-Loire, il barre l’accès au bureau, qui de toutes façons, en ce samedi matin, n’est jamais ouvert. « La Poste a commencé par fermer le bureau les jours de marché, le mercredi et le samedi, fulmine Christine Rivet, guichetière à Vorey-sur-Arzon et représentante syndicale CGT. C’est la stratégie de La Poste : elle créé elle-même la désertification pour justifier la fermeture de ses bureaux. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage... »
« La mort du village »
D’une ouverture hebdomadaire de 20 heures, l’agence postale de Solignac-sur-Loire passera à douze heures, à partir du mois de mars, soit une réduction de 40% de son amplitude d’ouverture. Autre changement : alors qu’il y avait en même temps un facteur en train de faire sa tournée, tandis qu’un guichetier tenait le bureau de poste, ce sera une seule et même personne qui distribuera le courrier le matin et tiendra l'agence l’après-midi. Résultat des comptes : les services rendus aux usagers seront plus limités qu’aujourd’hui, et ceux-ci devront aller aux bureaux de poste de Vals ou du Puy pour effectuer certaines opérations.
Environ 90 personnes dont beaucoup d'habitants de Solignac-sur-Loire avaient répondu présent à l'appel de la CGT pour défendre leur bureau de Poste et l'accès aux services publics, ce samedi 16 février. Crédit : Julia Beurq)

Dans ce village de 1 200 habitants, la pilule passe mai. Parmi la foule réunie ce samedi 16 février devant le bureau de poste, beaucoup de retraités, mais aussi des actifs qui dénoncent la politique de La Poste. « Tout doucement, ils ferment le bureau de plus en plus, puis notre factrice en arrêt maladie n’a pas été remplacée. Mais ça veut dire quoi à long terme ? s’interroge Gaëlle, 38 ans. Ça veut dire que le courrier ne sera plus distribué ? Qu’on aura une poste centralisée ? Si on ne commence pas à se battre maintenant, on va tout perdre. » Et d’assener : « C’est la mort assurée de notre village ».
Disparition du service public
Séverine, fonctionnaire de 43 ans et membre du conseil municipal de la commune complète les propos de son amie : « Depuis nos territoires ruraux, on sent vraiment qu’on est oublié, et que le service public finira par disparaître... »

Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT 43 partage ce constat et va plus loin dans son analyse. « La pratique est la même un peu partout : aujourd’hui on a des écoles qui ferment, demain, ce seront les hôpitaux. C’est toujours la même logique dite d’économie, dénonce-t-il. Qu’une épicerie soit ouverte pour faire des bénéfices on peut l’entendre, mais ce n’est pas le cas des services publics. Plus on les supprime, pire ce sera pour notre département. Et sans service public, c’est aussi les emplois et l’industrie qui disparaissent. »

La CGT a donc lancé une pétition afin de lutter contre tous ces changements. Autre action envisagée : la création d’une Maison de service au public qui permettrait d’accueillir d’autres institutions, tel que la CAF, la MSA ou encore Pôle emploi. Une proposition qui semble bien à rebours de la politique nationale en matière d’accès aux services publiques.

Julia Beurq