Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

2 500 "gilets jaunes" mobilisés en Haute-Loire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Sans conteste, le lancement de l’opération est une réussite en Haute-Loire. Au plus fort de la mobilisation,  2 500 manifestants étaient présents sur les routes et ronds-points du département, selon les estimations de la Préfecture, et près de 240 membres des forces de l’ordre ont été déployés. Plusieurs points de mobilisation ont été observés en Haute-Loire : au rond-point Lachamp (RN 88) à Saint-Etienne-Lardeyrol, au rond-point des Grangers à Saint-Just-Malmont (RD500), sur le rond-point Flageac à Brioude (RN 102), sur le rond-point Lamothe (RN 102), à Cistrières (RD 19 et 588) ainsi que sur le rond-point Coubladour à Loudes (RN 102). Des opérations escargots ont également été organisées entre Monistrol et Le Puy, Yssingeaux et Le Puy et Langeac et Brioude. Dans le bassin du Puy, deux principaux points de blocage se dégagent : au rond-point des Fangeas et sur la RN88 entre Blavozy et Brives-Charensac. 
La RN 88 bloquée dans les deux sens
Le second est celui qui a rassemblé le plus de monde, avec plus de 800 personnes sur place. Les manifestants se sont rejoints à partir de 9 heures du matin près de rond-point de Blavozy, munis de leurs dossards jaunes et de pancartes aux slogans anti-Macron. Car, bien plus qu’une simple protestation contre le prix de l’essence, la mobilisation était avant tout un rassemblement contre la politique du Président de la République.
Monté sur un perchoir, le meneur de facto de la manifestation, Cyril Tempère, égrène les différents griefs imputés au gouvernement : hausse de la CSG, baisse des retraites…  « Nous demandons l’arrêt du harcèlement des usagers de la route sur le dos de la sécurité routière, ajoute-t-il, sous les approbations de son public. Il faut aussi redonner des moyens aux forces de l’ordre qui ne sont pas des collecteurs de taxes mais ont pour mission prioritaire d’assurer la sécurité des citoyens. » Son discours terminé, le tribun du jour lance alors un « Macron, démission ! » repris en chœur par les manifestants.

Les gilets jaunes se déploient ensuite sur la RN 88, pour établir un barrage filtrant dans les deux sens : au niveau du rond-point vers la sortie de Fay-la-Triouleyre, et vers l’échangeur situé quelques centaines de mètres plus loin. Le rassemblement prend rapidement des airs de grande fête, des éclats de rires et de la musique se faisant entendre. Certains s’essaient même à quelques pas de danse. Pour les automobilistes qui s’aventurent sur ce chemin, il faut s’armer de patience. Mais, après les avoir retenus quelques minutes, ces derniers sont autorisés à repartir.
"On n'est pas là pour embêter tous les automobilistes"
Si l’accueil est de manière générale chaleureux, quelques épisodes isolés ont de tout même apporté une ombre au tableau. Contre l’avis des organisateurs, certains manifestants auraient souhaité bloquer totalement le passage. Et, parfois, le ton monte entre les gilets jaunes. « Il y a quelques complications avec des personnes qui sont pour le blocage total alors que nous pas, admet Sandra, l’une des organisatrices du mouvement. On essaie de les raisonner et leur faire comprendre qu’on n’est pas là pour embêter tous les automobilistes. On ne peut pas forcer tout le monde à manifester. Même si ça roule doucement, il faut que les gens puissent se rendre à leurs points de rendez-vous. »
L’objectif affiché est toujours de maintenir les barrages aussi longtemps que possible, jusqu’à plusieurs jours. Une donnée qui dépendra de l’endurance et de la disponibilité des gilets jaunes.
Entre 150 et 200 personnes sur le rond-point des Fangeas
Dès 9 heures du matin une dizaine de camions étaient garés sur le rond-point des Fangeas sur la commune de Solignac-sur-Loire et entre 150 et 200 personnes, dont Philippe Mazet, maire de Cayres venu "en tant que citoyen", ont contrôlé l'accès à ce carrefour alimenté par la RN88 depuis Les Baraques et Costaros ainsi que par la D906 depuis Saint-Christophe-sur-Dolaizon. Pas question de blocage total, les manifestants ont mis en place des barrages filtrants laissant ainsi passer un véhicule toutes les cinq minutes. Là aussi, les automobilistes ont donc dû faire preuve de patience pour poursuivre leur chemin, mais tout s'est passé dans le calme. Un seul automobiliste a tenté de s'introduire dans le rond-point sans y être invité. Résultat, les manifestants se sont placés devant son véhicule et l'ont obligé à attendre un peu plus longtemps. D'autres ont exprimé leur soutien, apposant leur signature sur une pétition. Pour Anthony Perret, 33 ans, gérant d'un foodtruck, attendre ne lui a posé aucun problème.

 
La mobilisation sur le rond-point des Fangeas en vidéo


Eddie Rabeyrin et Stéphanie Marin