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Haute-Loire : 41 000 élèves mis en sécurité lors d'un exercice "Intrusion-Attentat"

lun 12/11/2018 - 18:40 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Ce lundi 12 novembre 2018, en Haute-Loire, 41 000 élèves de 310 établissements scolaires, privés et publics, des premier et second degrés, participaient à un exercice orchestré par la Préfecture en partenariat avec l'Education nationale dans le cadre des Plans particuliers de mise en sécurité (PPMS). Objectif de l'opération : développer une culture commune (Préfecture et Education nationale qui ont activé leur centre opérationnel respectif pour l'occasion) sur la prévention du risque attentat-intrusion, tester les comportements face à une éventuelle situation de menace ainsi que la pertinence des lieux de mise en sûreté.
Le même scénario
Ainsi, pour les 310 établissements altiligériens, le scénario était le même. La DGSI, direction générale de la sécurité intérieure, suite à une veille sur les réseaux sociaux, a repéré une information concernant un individu domicilié en Haute-Loire. Ce dernier a émis un message de passage à l'acte dans un établissement scolaire altiligérien sans préciser lequel. Le préfet, alerté, a transmis l'information à l'Inspecteur d'académie, qui lui-même a informé le Recteur d'académie. 15 minutes après la première alerte transmise par la DGSI, ce sont les responsables d'établissement scolaire qui ont été informés de la menace d'intrusion par sms.


Dans la pratique
La pendule du couloir affichait 9h15 ce lundi matin lorsque la directrice de l'école élémentaire Marcel Pagnol du Puy-en-Velay, Nathalie Cubizolles, a été alertée par sms d'une menace terroriste. Moins de dix pas séparent son bureau de l'alarme "attentat", un outil installé dans le cadre des PPMS. Une fois actionnée, la sirène, bien différente de celle de l'alarme à incendie, s'est mise à hurler dans l'ensemble de l'établissement jusque dans le gymnase, tant et si bien que le verrouillage de chaque porte de classe s'est fait en toute discrétion. De même que pour la fermeture des stores de chaque fenêtre. Quant aux enfants, ils ont tenu plus d'un quart d'heure sans dire un mot, respectant à la lettre les consignes qui leur avaient été données, exercice un peu plus compliqué du côté du Lycée Simone Weil. A la fin de l'exercice, presque comme si de rien n'était, chaque élève a pu rejoindre sa place et reprendre le cours engagé un peu plus tôt dans la matinée.
Un exercice anxiogène ?
De fortes rafales soufflaient les feuilles mortes dans la cour de récréation mais à l'intérieur de l'école, aucun vent de panique à signaler. Et lorsque la directrice, accompagnée de Karine Vigouroux, assistante de prévention à l'Inspection académique et de Rémy Darroux, secrétaire général de la préfecture ; demande aux enfants s'ils ont eu peur, tous répondent de concert : "Non !". Certains courageux, miment même, poings serrés, une bagarre. "On s'entraîne au cas où il y aurait une personne dangeureuse, une bête sauvage ou un voleur dans l'école", explique un élève de la classe Ulis.
Résultat de l'exercice
A midi, ce même lundi, le préfet de la Haute-Loire, Yves Rousset et l'Inspecteur d'académie, Jean-Williams Semeraro, ont fait un point sur l'exercice encadré par 55 observateurs de la gendarmerie, de la police, du SDIS (service départemental d'incendie et de secours) et de la préfecture. Selon le préfet, quelques points sont à améliorer :"La mise en sécurité des élèves a été réalisée en 20 minutes en moyenne. On peut faire mieux, même si le résultat est tout à fait honorable." D'autres couacs ont été constatés concernant la communication. Certains directeurs d'établissement, soit parce qu'ils étaient absents, soit parce qu'ils étaient à la piscine avec leurs élèves, n'ont pas reçu le message d'alerte. Le préfet propose ainsi de garnir davantage la liste des contacts dans chaque établissement.
Et l'aménagement des infrastructures ?
A l'école Marcel Pagnol du Puy, comme au lycée Simone Weil, des dysfonctionnements ont été relevés en termes de sécurité dans l'aménagement intérieur ou extérieur des infrastructures. Pour le premier établissement, sauf un panneau indiquant un sens interdit, rien n'empêche un véhicule de s'approcher au plus près de la porte d'entrée. Pour le second, l'installation d'un portillon pour sécuriser l'accès se fait toujours désirer. "Il y a des trous dans la raquette, mais ce sont des choses que nous prenons en compte", intervient l'inspecteur d'académie. "Pour des raisons de sécurité par exemple, les élèves du lycée Simone Weil n'ont plus le droit de fumer sur le parvis." Et au préfet d'ajouter : "En 2017, l'Etat, par le biais du fonds interministériel de prévention de la délinquance, a investi 300 000€ en Haute-Loire pour sécuriser  les établissements. Et ça continue en 2018."
Stéphanie Marin