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La famille albanaise du Puy toujours contrainte de quitter la France

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:55

Rappel des faits par Cécile, une militante et amie de la famille Gallushi
"La famille Gallushi a été persécutée en Albanie du fait de sa religion chrétienne et de la mainmise de la mafia sur leur fils aîné. Ce dernier a été séquestré et subissait des sévices corporels, il s'est sauvé pour se réfugier en France. Il a obtenu le statut de réfugié. Il a les traces des sévices subis sur son corps. Quelque temps après, la mafia a menacé de mort toute la famille qui était restée en Albanie : maison brûlée, « accident » de voiture avec message de menace de mort à l'encontre de leur dernier fils Alésio, sévices subis visibles sur le corps du père de famille. L'ensemble de la famille a donc fui vers la France, pour atterrir en Haute-Loire il y a deux ans. Alésio a été grandement traumatisé et il a dû être soigné en psychothérapie."

>> A lire : Une famille albanaise menacée d'expulsion
 
Présentée devant le Juge des Libertés ce samedi 3 novembre 2018, la famille albanaise menacée d'expulsion a été libérée pour vices de procédure. Toutefois, parce que le couple et son enfant âgé de 13 ans sont toujours soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF), leur expulsion a été programmée à ce vendredi 9 novembre pour le père de famille et à samedi 10 novembre pour la mère et son fils.
"Voir cette chaise vide dans la classe, c'est extrêmement dur"
L'histoire de cette famille est vécue comme une tragédie par tous leurs soutiens, dont Béatrice Dolmy, l'un des professeurs d'Alésio au collège Lafayette du Puy-en-Velay. "Voir cette chaise vide dans la classe, c'est extrêmement dur", lance-t-elle les larmes aux yeux. Cette chaise est vide car depuis sa sortie du centre de rétention administrative, Alésio n'est pas retourné au collège. "Ces camarades posent des questions, s'inquiètent pour lui."

Reçues par Franck Christophe, directeur de cabinet du préfet de la Haute-Loire ce mercredi, Cécile, Béatrice et Sandrine ont tenté une nouvelle fois de défendre la cause de cette famille, pochettes remplies de témoignages posées sur la table. Mais à la sortie du rendez-vous, la délégation de militantes s'est dit dépitée. "Pour le directeur de cabinet, le dossier ne sera pas rééxaminé sans éléments nouveaux. Une réponse pour le recours gracieux nous sera donnée la semaine prochaine, mais en attendant, l'OQTF est maintenue et exécutoire", précise Béatrice Dolmy.

Dans un communiqué de presse, la préfecture de la Haute-Loire informe : " [...] le juge des libertés et de la détention, dans son ordonnance du 3 novembre 2018, a estimé que le maintien en rétention n'était pas nécessaire, et a assigné la famille à résidence chez un particulier en Haute-Loire. Dans le même jugement, le magistrat a rappelé que cette assignation courrait jusqu’aux départs programmés les 9 et 10 novembre. Les intéressés ont fait appel de cette décision auprès de la Cour d’appel de Toulouse. Après avoir constaté le maintien en situation irrégulière de la famille après qu'elle ait épuisé ses droits de recours, le jugement d'appel a confirmé l'annulation de la rétention, et annulé également l'assignation à résidence. La mesure d'éloignement demeure cependant en vigueur. Il appartient dès lors à la famille de se présenter à l'embarquement aux dates, lieux et heures prévus."

Les militants devraient de nouveau se mobiliser devant la préfecture de la Haute-Loire en fin de semaine. 
Stéphanie Marin