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La compagnie Nosferatu raconte les coulisses du Festival d'Avignon

jeu 12/07/2018 - 17:56 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:53

Depuis dix ans, la compagnie Nosferatu installée au Puy-en-Velay, ne manque pas un seul Festival d’Avignon. Pour cette édition 2018, Claudine Van Beneden, metteuse en scène et comédienne, a emmené toute sa troupe au coeur de la Cité des Papes pour présenter deux pièces : « Une chambre en attendant », « Et soudain dans la tourmente ». « J’avais envie de travailler sur une thématique particulière, celle des combattantes kurdes. Ces femmes qui un jour décident de prendre les armes en Syrie pour combattre Daesh », explique-t-elle.
Une thématique forte à contresens de la direction humoristique que prend le Festival Off d’Avignon ces dernières années. Un contresens avec lequel la compagnie ponote joue depuis de nombreuses années. Sans rougir de son travail, la metteuse en scène avoue volontiers qu’« avec des pièces comme celles-ci, c’est plus difficile d’aller chercher le festivalier qui ne sait pas quoi aller voir ».
L’art du tractage
Et c’est là où le tractage joue un rôle des plus importants. Ceux qui ont vécu le Festival Off d’Avignon de l’intérieur, savent qu'il est impossible d'en ressortir sans son paquet de petits tracts, un outil publicitaire très apprécié des compagnies de théâtre. Ne jamais forcer la main du festivalier, Claudine Van Beneden et sa troupe préfèrent attirer le regard et se laisser approcher. « J’interprète une chanson de la pièce « Une chambre en attendant ». C’est très jolie chanson kurde. Donc les gens s’arrêtent, ils nous regardent et une fois qu’ils s’intéressent à nous, on tend le tract et on explique de quoi il s’agit. »
« Le Festival d’Avignon nous coûte 40 000€ »
Le tractage est une des meilleures techniques pour attirer le public dans les salles de théâtre. Un public qui vient pour l’amour du théâtre. Mais pas que. Dans cette foule de festivaliers, et les compagnies le savent très bien ; il y a des professionnels, des producteurs et des programmateurs qu’il faut savoir appâter. Car bien sûr, ce festival est avant tout une fête, mais c’est surtout pour les compagnies, une opportunité formidable de préparer la saison culturelle 2018-2019 en décrochant des contrats. Formidable à tel point qu’elles investissent de coquettes sommes pour être à l’affiche de cet événement reconnu mondialement. « Tout compris, la location de la salle, celle de l’hébergement, les repas (et nous n’allons pas au restaurant), les salaires parce que depuis quelques années, nous essayons de rémunérer les comédiens… Le Festival d’Avignon nous coûte 40 000€. »

La compagnie Nosferatu n’a jamais connu le départ anticipé contrairement à d’autres compagnies qui ont dû plier bagages faute de spectateurs. « Tous les ans, je parviens à récupérer en recettes l’investissement de la salle et parfois la totalité de celui dédié à l’hébergement  », précise Claudine Van Beneden. Et d’ajouter : « J’ai eu une chance, c’est que la première fois que je suis venue à Avignon, nous étions que deux sur le spectacle qui avait plutôt bien marché. Et cette mise-là, je l’ai gardée et chaque année je la remets en jeu, elle nous permet de payer les salaires, la communication etc. »
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Pour la compagnie Nosferatu le bilan est plutôt positif : "Jusqu'à présent, ça nous a toujours donné des dates de tournée. Pour "Les Ex ouvrières Lejaby", nous avons tourné pendant cinq ans, en moyenne 20 à 25 fois par an. Professionnellement, il faut essayer d'être partout et de parler à tout le monde", conclut Claudine Van Beneden. 
Stéphanie Marin

  • « Une chambre en attendant », jusqu’au 29 juillet 2018, tous les jours à 12h05 (sauf les lundis) à Présence Pasteur à Avignon.
  • « Et soudain dans la tourmente », le 16 juillet 2018 à 17 h à l’Hôtel d’Europe à Avignon et jusqu’au 22 juillet 2018 au Festival Villeneuve en Scène.

Le Festival d'Avignon en vidéo

La Compagnie Nosferatu au festival d'Avignon from Zoomdici Haute-Loire on Vimeo.