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Langeac

Festival : 35 bédéistes ont croqué le public langeadois

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:52

Ce festival est né en 2008 sous l’impulsion de l’auteur de bandes dessinées, François Gomès. Fraîchement débarqué à Langeac, l’homme s’était alors rapproché des services de la mairie, faisant valoir son épais carnet d’adresses, pour créer un événement autour de la bande dessinée. La collaboration aura duré trois ans et puis François Gomès s’en est allé aux États-Unis, pour de nouvelles aventures, un contrat signé avec Pixar en poche. Le Festival de la BD n’a pas cessé d’exister pour autant. S’associant à des librairies de la région, la Ville a écrit un nouveau chapitre. D’abord, presque exclusivement réservé à l’univers Heroic Fantasy, le Festival de la Bande dessinée, nommé « Terre de Bulles », s’est ouvert à d’autres thématiques : humour, polar, jeunesse, fantastique, historique etc. Le nombre d’auteurs participant à l’événement a également évolué et même doublé. Mais il n’est pas question d’aller au-delà d’une trentaine de bédéistes, pour la Ville de Langeac, « ce festival doit rester un rendez-vous convivial et familial ».
Ce dimanche 8 avril 2018, les visiteurs étaient encore nombreux à quelques heures de la fermeture des portes, à déambuler d’une salle à l’autre dans ce nouveau lieu ouvert exceptionnellement pour le festival, avant son inauguration officielle au mois de juin, la Médiathèque de Langeac. Salle de projection de courts-métrages, ateliers de dessin, de customisation, exposition interactive sur tablettes, librairie, le programme était bien chargé. Mais l’espace où les amateurs de bandes dessinées se précipitaient en premier lieu était la salle de dédicaces où pas moins de 35 auteurs et illustrateurs griffonnaient des feuilles blanches. Une dizaine d’entre eux ont d’ailleurs participé à la réalisation de la bande dessinée « La Mauvaise Réputation » créée tout spécialement pour les dix ans du Festival Terre de Bulles. Éditée à 500 exemplaires, la BD a remporté un franc succès, il n’en reste plus beaucoup. Pour les retardataires, quelques albums sont encore disponibles à la librairie Interlude au Puy-en-Velay.

Benjamin Chappe a collaboré à l’écriture de la BD « La Mauvaise réputation »
Benjamin Chappe est un auteur, illustrateur et éditeur indépendant de livres pour enfants. Installé à Blesle, le trentenaire fait office de bédéiste local sur le Festival Terre de Bulles. Assis à sa table, alors qu’il termine une dédicace pour un jeune garçon très intéressé par son travail, Benjamin Chappe, autodidacte, nous raconte comment il a découvert cet univers : « Avec mes enfants, j’ai commencé à fréquenter des bibliothèques, à découvrir des livres jeunesse et les extraordinaires possibilités que ça offrait en matière de créativité. » L’homme s’est alors lancé dans l’écriture, avec quelques maladresses au départ, et puis il s’est perfectionné au fil des livres. L’auteur altiligérien qui accompagne ses histoires de dessins simples, aux traits ronds, sans décors superflus ; trouve son inspiration dans ses propres questionnements sur l’Homme. « C’est quelque chose qui me touche beaucoup, qui me fait violence et du coup à travers ce que je raconte, j’essaie d’apaiser tout ça avec un peu de poésie. J’essaie de dédramatiser la peur ambiante, en tout cas selon ma propre vision de l’Homme. » Mais à l’occasion du festival, dans le cadre de la création de la bande dessinée « La Mauvaise Réputation », Benjamin Chappe a mis de côté ses questionnements sur l’Homme, pour s’interroger sur les animaux mal aimés. Un travail qu’il a mené avec deux classes d’élèves de primaire et une classe de collégiens de Langeac. Ensemble, ils ont écrit trois histoires qu’ils ont ensuite illustrées. « C’était une vraie expérience interactive. Écrire une histoire à 25 voix, ça demande beaucoup d’énergie. Ça a été fait assez rapidement puisque j’intervenais 10 heures par classe, mais c’était assez génial ! »

Stéphanie Marin