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« On raconte Cendrillon depuis le Néolithique »

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:51

Tout vexateur intellectuel dirait de Peter Loiseleur qu’il est un moulin à paroles. Mais l’image n’est pourtant pas totalement fausse, quand on l’a préalablement vidée de toute connotation péjorative.
Si le moulin est le conteur et si l’eau est cette histoire merveilleuse transmise oralement de génération en génération, alors oui : Peter Loiseleur est un moulin à paroles.

D’ailleurs chez ces transmetteurs d’oralité, on dit aussi « parole » pour évoquer le conte.
Dans le spectacle Frontière (à partir de 10 ans), qu’il donne pour la première fois, demain soir – vendredi 2 février (20 h 30) – au Mayapo, Peter Loiseleur propose justement une parole de sa création. Il y aura aussi d’autres contes qu’il a adaptés, notamment issus de ses pérégrinations écossaises.

«Où est la frontière entre barbarie et civilisation ?»
« Comme son nom l’indique, ce spectacle tourne autour de l’idée de frontière », explique le conteur. C'est parce qu'il voit de la suffisance et trop de certitudes, dans la posture occidentale, que Peter Loiseleur se demande « où est la frontière entre la barabarie et la civilisation, c’est où que c’est lumineux, c’est où que c’est bien, c’est où qu’il y a du mal ?»

Il aime croire que les contes sont les émanations de « ces peuples qui n’avaient pas conquis par la force les terres où ils ont vécu.»
Peter Loiseleur n’en finit pas de s’émerveiller : « c’est une matière étonnante le conte, on se raconte Cendrillon depuis le Néolithique.»

Mais sans public, « le conte est mort, prévient-il, moi conteur, c’est comme si je me baladais avec des squelettes que je connais bien. C’est la parole qui est vivante et qui habille ces squelettes.»

Un talent cultivé à grand renfort de travail
L’art de Peter Loiseleur vient de la rue, que ce soit pour le cirque, le théâtre. Une habileté qu'il tient aussi des rencontres dont il a su s’enrichir. Un talent frappant, aussi pour la digression, qu’il a cultivé à grand renfort de travail et de voyages.

Puis il y a eu cet accostage au Puy-en-Velay, il y a quelques années, actuellement port d’attache familial, « une ville qui illustre bien l’idée du conte, selon lui, on a notre cathédrale qui a été construite sur une église, qui a été construite sur un temple gallo-romain, qui a été construit sur un temple gaulois… Mais au départ, ce qui a inspiré les hommes qui ont bâti le premier lieu de culte, c’est le Mont-Anis.»

Et c’est donc sur ces pentes volcaniques, rue du Bessat, que Peter Loiseleur proposera la première de son spectacle Frontière.
Il ira ensuite le véhiculer un peu partout – un passage à la MPT de Chadrac est dans les tuyaux – ici ou ailleurs.

Jacques Jamon