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Pourquoi les sangliers de Bas-en-Basset ont-ils passionné la France?

jeu 27/07/2017 - 18:48 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:47

----Rappel des faits
Lundi 10 juillet, une discrète enquête de gendarmerie aboutit à la découverte d'un élevage non déclaré de sangliers, dans un hameau de Bas-en-Basset. Leur propriétaire les gardait dans un enclos, à l'abri des regards. Au moins 60 animaux ont été découverts. "C'était un secret de polichinelle localement", déplore Christine Hacques, sous-préfète d'Yssingeaux, qui a demandé l'enquête.

Des sanctions administratives ont été prises, et doivent aboutir prochainement à l'abattage des bêtes. Puis la Justice se penchera sur ce cas. La question principale restant l'identité des acheteurs. Il pourrait s'agir de chasseurs souhaitant implanter le gibier dans leur zone.-----Ils se sont invités au Parisien, au Figaro, à France Info, ou encore Europe 1. Les sangliers élevés dans la clandestinité à Bas-en-Basset ont passionné les médias français fin juillet.

La sous préfète d'Yssingeaux Christine Hacques, chargée de l'enquête administrative, s'est retrouvée au coeur de l'espace médiatique l'espace d'une semaine. Idem pour Yannick Fialip, représentant des agriculteurs en Haute-Loire (FDSEA). "J'ai accordé une interview au Parisien, et à partir de là tout s'est enchaîné. Plusieurs radios m'ont contacté dans la foulée."

Au tribunal du Puy-au-Velay, où de nombreux journalistes parisiens ont appelé, on regrette "qu'une affaire mineure suscite tant d'attention, quand de graves dossiers de violences conjugales n'intéressent personne." Alors, pourquoi un tel engouement? Deux causes sont envisageables.
Un sujet clivant

La population de sangliers a explosé en France ces dernières années. Ils seraient plus de 2 millions dans le pays. Résultat : des ravages dans les exploitations agricoles. En Haute-Loire, "plus de 200 000€ chaque année", selon le syndicat agricole FDSEA.

Un problématique complexe, où chacun se rejette la faute. Un jour les chasseurs sont soupçonnés d'entretenir la surpopulation en nourrisant les bêtes en forêt. Le lendemain, ils sont félicité pour leur travail d'abattage - un chiffre impressionnant d'environ 500000 sangliers par an. Sauf par les défenseurs des animaux qui, eux, n'approuvent pas la méthode. 

Bref, quand il s'agit de sanglier, tout le monde se crispe. Et cette affaire d'élevage illégal a forcement remis de l'huile sur le feu.

Même entre propriétaires de fusils, la polémique fait rage. "La chasse au sanglier est celle qui provoque le plus d’agitation et de problèmes dans le milieu", confie un chasseur altiligérien, préférant rester anonyme. C'est d'ailleurs l'agression du responsable d'une société de chasse en Haute-Loire qui avait mis la puce à l'oreille des enquêteurs dans cette affaire.
Les médias en panne d'infos l'été?
Mais si les sangliers de la Haute-Loire ont fait les choux gras des journaux la semaine dernière, c'est peut-être pour une raison encore plus simple. "C'est tombé fin juillet, quand il n'y a pas beaucoup d'info", clament en coeur la préfecture, les agriculteurs et la gendarmerie. En période de vache maigre, quoi de mieux que de gras sangliers?
Clément L'hôte