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Rencontre entre candidats aux législatives et représentants d’agriculteurs

ven 02/06/2017 - 18:01 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:46

----La Haute-Loire compte 4200 exploitations agricoles, dont près de 30% éprouvent des difficultés financières.----- Les représentants des agriculteurs souhaitaient rencontrer chaque candidat, afin qu’ils expliquent comment ils comptaient défendre l’agriculture du département une fois élus, au cours de la visite d’une exploitation représentative du monde agricole en Haute-Loire.

Une déception
Sur les 11 candidats de la 2e circonscription, 4 sont venus à la rencontre des agriculteurs. La candidate du Parti Communiste Français, celle de l’Union Populaire Républicaine, la représentante du Front National et celui de la droite et du centre. Les autres se sont excusés, mais selon Yannick Filalip, président de Fédération Départementale des Syndicats Exploitants Agricoles, et co-organisateur  de la visite, «  leur absence est perçue comme représentative de l’importance qu’ils accordent aux agriculteurs ».

L’occasion de présenter les attentes du secteur…
Après avoir présenté l’exploitation et ceux qui s’en occupent, Yannick Filalip, et Anthony Fayolle, président des Jeunes agriculteurs, ont présenté le monde de l’agriculture du département, ses problèmes et ses attentes, aux candidats présents.
Les agriculteurs représentent entre 15 et 20 % des actifs de Haute-Loire. S’ils sont majoritairement attachés à l’Europe, leur souhait est de voir Bruxelles tenir compte des spécificités de l’agriculture française, notamment vis-à-vis d’une concurrence sur laquelle ils ne peuvent s’aligner, et avoir un député qui défend la ruralité.
Les agriculteurs sont confrontés à des difficultés qui mettent leur activité en péril. Si certaines filières font face à des prix de vente inférieurs aux prix de revient et à une concurrence qu’ils qualifient de déloyale, des pays européens n’étant pas soumis aux  mêmes contraintes, tous les secteurs éprouvent des difficultés à recruter, doivent régulièrement faire face à des complications administratives et estiment que leurs retraites sont sous-évaluées.

… et des pistes de solutions
Les représentants des agriculteurs ne se sont pas contentés de présenter un état des lieux, ils ont aussi formulé des propositions destinées à assurer l’avenir de leur métier et permettre à chacun de vivre dignement de son activité.
Ainsi une « TVA sociale » sur les produits en provenance de pays de l’UE où le cout du travail et les normes sont moins contraignantes, leur permettrait d’être concurrentiels et une révision de la loi sur la modernisation serait nécessaire pour y intégrer la notion de couts de production.
Pour eux, l’accès à internet haut débit sera indispensable pour la modernisation de l’agriculture, et le développement des infrastructures routières favorisera les possibilités en matière de distribution et de commerce.
Ils ont aussi mis l’accent sur la nécessité d’un débat pour la révision du statut de l’agriculteur et le changement de son image, celui-ci étant aujourd’hui un technicien gestionnaire de l’environnement et du patrimoine naturel.
« Nous voulons défendre un modèle d’agriculture à visage humain, et pas industriel », déclare Anthony Fayolle.

L’intervention des candidats
Chaque prétendant a eu 10 minutes pour présenter son programme concernant l’agriculture, et si tous ont affirmé leur volonté de défendre un environnement favorable au maintien et au développement de la ruralité, certaines disparités sont apparues, notamment sur la connaissance des particularités de l’agriculture locale et le maintien dans l’Europe.
Interrogé à la fin de la rencontre, Yannick Fialip déclare, « suite à une présidentielle où les problèmes du monde agricole n’ont pratiquement pas été évoqués, nous tenions à rencontrer les candidats aux législatives pour leur faire connaître nos attentes et écouter leurs propositions. Nous voulons un député qui défend la ruralité, dans un pays où la société est centrée sur les villes, alors que le développement de l’agriculture serait une solution à la surpopulation urbaine, et qui soit conscient que nos métiers sont mis à mal par le coté libéral de la mondialisation ».

N.S