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L. Wauquiez : «Mon choix, c'est la fidélité à la Haute-Loire et à ma région»

ven 19/05/2017 - 11:24 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:45

« Nous sommes aujourd'hui là pour vous présenter notre tandem pour les élections législatives », la formule est originale, de la part de Laurent Wauquiez et de « sa » candidate, Isabelle Valentin.
Pour l'ancien maire du Puy, cette annonce de non candidature – en tant que titulaire – au Pertuis, ce vendredi 19 mai, ligne de crête qu'il veut symbolique notamment géographiquement et humainement parlant, a été longue à se dessiner.
Et il a été urgent d'attendre visiblement, pour peser le pour et le contre, chez le stratège… Comme chez les observateurs, d'ailleurs, dont beaucoup avaient anticipé un dédit de ses engagements, chez le n°2 des Républicains, de rester quoi qu'il arrive président d'Auvergne-Rhône-Alpes, « mon choix, c'est la fidélité à la Haute-Loire et la fidélité à ma région. Au lieu d'aller à Paris, je fais le choix du terrain.»

Solution la plus sûre
Cette solution, si elle n'apparaît pas la plus ambitieuse, au premier abord, est à coup sûr la moins risquée : une candidature tout de même estampillée Wauquiez, sur la 1ère circonscription de la Haute-Loire, avec tout le capital confiance dont pourrait y bénéficier le député sortant. Elle offre aussi un repli de premier choix, pour lui, en cas de défaite du « tandem » aux législatives, sans incarner vraiment le rôle éventuel du perdant.
Original, donc, et surfant finalement sur la tendance d'une transparence des stratégies assumées qui semble vouloir devenir en vogue dans la Macronie, ce concept du tandem « c'est la garantie du maximum d'efficacité pour nos compatriotes, un soutien fort pour la Haute-Loire, une voix forte pour nous défendre à Paris », pour l'ex-benjamin de l'Assemblée nationale.

Changement de braquet
En effet, cette formule donne à Laurent Wauquiez la possibilité d'avoir un œil sûr à Paris, tout en se maintenant à la tête de la deuxième région de France. Ce qui permettrait de continuer à « chouchouter » plus particulièrement les projets de compétence régionale à mener en Haute-Loire : « il y a beaucoup de dossiers à faire aboutir à la Région, très importants pour nos territoires.»
La formule cycliste du tandem coïncide aussi avec un changement de braquet, en termes de communication, notamment vis-à-vis du nouveau président de la République et de sa méthode. On se souvient du ton immédiatement offensif de Laurent Wauquiez, au soir du 7 mai dernier, « Emmanuel Macron est un président élu sans enthousiasme », comme de ses réactions hostiles quant à l'entreprise de débauchage massif lancée par le nouveau pensionnaire de l'Élysée, qui faisait selon lui : « une erreur profonde en achetant les trahisons.»

«Pas d'opposition systématique»
Laurent Wauquiez et Isabelle Valentin se montrent en effet plus consensuels : « pas d'opposition systématique, nous voterons les lois qui vont dans le bon sens pour la Haute-Loire » et, hormis une  prise de position nette quant à une éventuelle augmentation de la CSG « qui est dans le programme de En marche », aucune attaque frontale de la part de celui qui a été l'une des plus fines gachettes des Républicains ces derniers mois.
Reste à savoir si cette mue sera durable ou si le naturel de puncher de Laurent Wauquiez reviendra vite au galop, quand bien même celui-ci roulerait désormais en tandem.

J.J.

Qui est Isabelle Valentin ?
Originaire de Sainte-Sigolène et mariée à un Yssingelais, cette mère de trois enfants est également conseillère régionale. 
Professionnellement, elle a été associée d'exploitation en maraîchage avec son mari (EARL Légumes et Saveurs) et formatrice en insertion professionnelle et sociale. Parmi les sujets qui lui tiennent à coeur, elle répond "les jeunes" pour leur intégration dans le monde du travail.

> Assiduité, prises de paroles, travaux en commission... ici la fiche de Laurent Wauquiez sur l'Observatoire citoyen de l'activité parlementaire nosdeputes.fr

Le communiqué de Laurent Wauquiez :

"Pourquoi je choisis la Région Auvergne-Rhône-Alpes
En 2015, j’ai souhaité me mettre au service de la nouvelle grande Région Auvergne-Rhône-Alpes pour lui donner toute la place qu’elle mérite. Cette Région, je veux en faire un modèle. Ses atouts sont innombrables. Ils sont à l’échelle des défis, et d'abord celui de l'emploi, que nous avons commencé à relever : l’engagement – tenu – de ne pas augmenter les impôts, une politique d’économies sur le train de vie de la Région inédite, la lutte contre le travail détaché, une action très forte auprès de nos agriculteurs, la préférence locale, le développement de nos entreprises ou encore la sécurité.

Lors de la campagne des élections régionales, j’ai indiqué que si j'étais élu, je resterais Président de la Région. Le respect de la parole donnée est sacré. Il est le ciment de la parole politique. La situation de notre pays commande que les femmes et les hommes qui portent des responsabilités publiques ne se défaussent pas et tiennent leurs engagements.
A un moment où les lumières des palais ministériels aveuglent les élus de peu de convictions, je veux redire toute ma fidélité à la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Les sirènes parisiennes ne guideront pas mon action politique. Je reste convaincu que c’est par le terrain, ici, dans ma Région, beaucoup plus que par l’action parlementaire à Paris, que nous changerons la vie de nos concitoyens.

Il nous appartient aujourd’hui de poursuivre les grands chantiers régionaux que nous avons initiés, encore une fois, en demeurant au plus près du terrain. J’ai donné ma parole aux électeurs de ma Région et je la tiendrai. Ce sont les raisons pour lesquelles j’ai choisi de conserver mon mandat de Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Depuis treize années, les électeurs de la 1re circonscription de Haute-Loire m’ont renouvelé leur confiance lors de chaque échéance électorale. Cette confiance renouvelée a été durant toute cette période le moteur de mon action et de mon engagement.
J’accompagnerai Isabelle Valentin, qui a été ma suppléante pendant cinq années, pour remporter cette élection législative au nom de la Droite et du Centre. Pour l'y aider, je serai son suppléant. Nous ferons équipe ensemble et c’est ensemble que, demain, nous travaillerons sur le terrain. »
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