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Un Ponot ''en marche'' dans l'équipe d'Emmanuel Macron

mer 01/03/2017 - 15:44 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:45

Il travaille dans le 15e, un arrondissement de Paris aussi peuplé que l'ensemble de sa Haute-Loire natale. Grégoire Potton, 28 ans, se rappelle chaque jour de ses origines. Alors qu'au bas du siège de campagne d'Emmanuel Macron, rue de Vaugirard, une circulation infernale l'empêche de rejoindre le trottoir d'en face, il plaisante : "Ça change du Puy, moi qui avait l'habitude de traverser n'importe où!"
Directeur des affaires générales de "En marche"
Ce samedi 25 février 2017, dans un café de la capitale, Grégoire Potton accorde l'une de ses seules pauses à Zoomdici.fr. Barbe et cheveux en désordre, le jeune directeur des affaires générales de "En marche" détaille ses journées. "Je commence vers 8h, et terminent entre 23h et minuit." Son rôle? "Le juridique, les ressources humaines, les finances, la logistique et les bénévoles." Dans un haussement d'épaules, il confie qu'il devait passer le week-end au Puy. "J'ai annulé car on arrive à la phase finale de la campagne. On défend le programme sur le terrain, et je dois rester à Paris pour gérer l'impression des tracts." Grégoire Potton devra attendre pour revoir sa mère et ses amis restés dans la région. "La nature me manque beaucoup. L'été dernier, le trail du Mézenc m'avait vraiment reboosté!"
----Une courte expérience politique en Haute-Loire
Grégoire Potton s'est déjà présenté sur deux listes de gauche en Haute-Loire. Aux municipales de 2014, et aux départementales de 2015. Deux défaites. "C'était annoncé, mais il était important que les électeurs de gauche et du centre aient leur candidat", précise l'intéressé.-----L'adrénaline permanente
Malgré la pression, cet ancien du collège La Fayette et du lycée Roche Arnaud du Puy a de l'énergie à revendre. Il sourit : "L'adrénaline en permanence, j'adore ça! Mais il faut savoir encaisser. J'ai appris à faire des micro-siestes". Des aptitudes acquises de longue date. Ce travailleur acharné, qui "s'ennuie quand il n'y a pas de problème à résoudre", a déjà un beau CV derrière lui.
Après des études de Droit public, il veut devenir avocat. Mais une carrière imprévue l'empêchera de passer l'examen. D'abord recruté comme collaborateur parlementaire, le jeune juriste termine, à 25 ans, chef de cabinet de Thierry Mandon, secrétaire d'Etat à la Réforme. C'est là qu'il a tout appris. "C'était un ministère créé. Rien n'existait. En trois semaines, il a fallu trouver des locaux et une quarantaine de salariés."
Au revoir Mandon, bonjour Macron
De quoi faire naître le goût du défi. Et cette envie de rejoindre le "challenge" En marche. Fin 2016, Grégoire Potton, qui avait suivi Thierry Mandon à l'Enseignement supérieur, démissionne pour rejoindre Emmanuel Macron. "Il était de loin le plus proche de mes idées, et j'ai toujours été sûr de son potentiel éléctoral". Ce nouveau pari l'électrise. "Ce qu'il fait est incroyable!", s'exclame-t-il, comme s'il n'y croyait toujours pas. "Son mouvement est parti sans élu, sans structure et sans argent. Maintenant, il est en course pour gagner la présidentielle. C'est du jamais vu."
Il refuse (pour l'instant) une carrière politique
D'ailleurs, si son nouveau patron l'emporte, jusqu'où ira le Ponot? "On verra. Mais je ne veux pas d'une carrière politique pour l'instant. Sinon je me serais déjà présenté aux législatives en Haute-Loire. Le jour où je voudrai être élu, j'aurai eu une vie professionnelle d'au moins 10 ans avant. Sinon ça n'a pas de sens. Après l'aventure Macron, je me vois peut-être dans une start-up, dans le privé en tout cas."

Pourquoi pas dans la région? "Je me vois à Clermont, Lyon ou Saint-Etienne. Le Puy même si c'est possible!" Logique, pour celui qui suit toujours la politique locale et les résultats du Puy foot 43, son ancien club, dans lequel il a pratiqué à haut niveau. "Je ne sais plus jouer maintenant!", ironise ce fondu de sport, qui n'a plus le temps de se dépenser. Pas facile de courir sur les pelouses quand on est "en marche" à Paris.
Clément L'hôte