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Radar de Sembadel : consensus autour de la '''boule de la discorde'''

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:45

Une centaine d’opposants au projet ont confronté leurs vues pendant un peu plus de deux heures. Des propriétaires forestiers, des habitants de Sembadel, des professionnels de la filière bois. Ils étaient accompagnés d’élus locaux : Marie-Agnès Petit (conseillère départementalet et conseillère régionale), le député et conseiller régional Jean-Pierre Vigier, le sénateur Olivier Cigolotti et l'ex-député Jean Proriol, pérsident de l'Association Départementale des Maires de la Haute-Loire. Si certains échanges ont été un peu vifs, la réunion s’est plutôt bien déroulée.

Le préfet expose son projet…
Après avoir parlé de ses regrets quant aux manifestations tardives d’opposition à l’application de la servitude, le préfet Eric Maire a fait part de sa volonté de débattre du sujet. Il a exposé les motivations qui l’ont conduit à redéfinir les parcelles concernées par la déforestation.
Celles-ci étaient fondées sur une étude du CRPF (Centre national de la propriété forestière) et des indications de Météo-France, qui ont permis de ramener les secteurs de coupe de 200 à 50 hectares, puis il a exposé les mesures d’accompagnement de l’exécution de la servitude.

… Et suscite une cascade de réactions
Entre les élus et les participants à la réunion, personne n’a contesté l’utilité du radar, mais les arguments contre les coupes se sont succédés les uns derrière les autres, chacun apportant sa pierre à l’édifice. Certains se plaignant de n’avoir jamais été informés de l’existence de la servitude, d’autres ne comprenant pas son application aussi tardive (20 ans après), ni le choix d’un site qui n’est pas le plus élevé du secteur. Même incompréhension quant à la différence entre la hauteur prévue initialement (32 m) et la réalisation (26m), chez les opposants, qui insistent sur le classement en haut-lieu paysager de ce secteur du parc Livradois-Forez.
Les détracteurs de cette coupe évoquent aussi les conséquences catastrophiques qu’entraînerait une telle ouverture aux tempêtes ou l’impossibilité de certains propriétaires de respecter les engagements pris pour la gestion des bois en échanges d’avantages fiscaux.
Après que le scénario d’une succession de batailles juridiques a été évoqué, Roland Gobet, le maire de Sembadel, a pris la parole pour souligner le caractère provisoire de la mesure préconisée par le préfet, les arbres échappant à la coupe poursuivant leur croissance et devenant gênants par la suite. Il a insisté sur la nécessité de laisser une situation pérenne à la génération suivante.

Une solution éventuelle
Jean-Pierre Vigier a précisé que la Région, le Département et les collectivités locales étaient prêtes à mettre « la main à la poche » dans l’éventualité d’une surélévation du radar, et Philipe Meyzonet, maire de Félines, vice-président de la nouvelle communauté d’agglomération, en charge de la forêt, a vivement interpellé le préfet (qui s’en est défendu) sur son refus de considérer l’éventualité d’une rehausse de la construction. Celle-ci a été appuyée par l’architecte à l’origine des plans du radar, et des études réalisées par le CDEPS (comité de défense de l’environnement et du atrimoine de Sembadel). C’est cette solution qui a reçu la faveur de l’assistance, malgré un cout aux alentours de 900.000 €.

La considération
Si en réponse, le préfet et le représentant de Méteo-France, Dominique Druet, ont solidairement mis l’accent sur la parfaite légalité de la procédure mise en cause, la nécessité d’assurer le fonctionnement d’un radar destiné à prévenir tout risque de crues cévenoles, et les difficultés techniques que présente toute évolution de la construction, ils ont aussi mis en avant l’impossibilité de se prononcer sur la validité de la solution préconisée.
Conciliant, Eric Maire a déclaré « je ne prends pas toujours les bonnes solutions, je ne suis pas parfait, je suis à l’écoute », et après quelques ultimes prises de parole, un consensus a été trouvé autour de l’étude de faisabilité de la réhausse du bâtiment.
Le dernier mot revient au 1er magistrat du département, Eric Maire, qui a su sortir de cette crise par le haut, « c’est un état de fait, nous essayons de préparer l’avenir, les règles de 1995 ne sont pas celles d’aujourd’hui, il faut les prendre en compte et les appliquer intelligemment, puis il rajoute il faut considérer les aspects techniques et financiers de la rehausse, puis en profiter pour assurer une bonne gestion du massif forestier ».

Si le conflit n’est toujours pas terminé, la décision de mettre à l’étude la rehausse du radar représente une avancée certaine dans la voie du règlement. À suivre.

N.S

Les médias nationaux se sont emparés du sujet comme au journal de 13 heures de TF1 ce vendredi 10 février (chapitre 10 à 16 minutes) :


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