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Migrants et réfugiés : oser la fraternité

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:44

A l'occasion de la 103ème journée mondiale du migrant et du réfugié de l'Eglise catholique ce dimanche 15 janvier 2017, une après-midi a été consacrée à l'information, à la solidarité et à l'entraide à la Maison de la Citoyenneté du Puy-en-Velay.
Le Père Jean Salette, délégué diocésain de la pastorale des migrants, a accueilli le public. Concernant les migrants et réfugiés, il a expliqué qu'il s'agit de personnes qui fuient la guerre, les bombardements, l'oppression et la misère, prenant tous les risques pour atteindre coûte que coûte leur eldorado. Certains sont extorqués, d'autres abandonnés, la plupart s’étant noyés dans la Méditerranée, et pour le peu de personnes en vie, commence alors un tout nouveau périple de taille : l'accueil. Voici l'histoire d'un mouvement « ayant connu ses débuts en 1914 avec les immigrés italiens », analyse Jean Salette qui revient 103 ans en arrière.

Dialogue, pistes de réflexions et de remise en cause
Le religieux rappelle ces images de colonnes de gens marchant à travers la campagne, forçant les barrières de barbelés avec l'espoir d'un nouveau départ, d'une nouvelle vie ici, très souvent interprétée comme un « envahissement de l'Europe ». Aujourd'hui, le phénomène prend une ampleur amplifiée par les guerres et la pauvreté. Manifestement conjugué à un sentiment d’insécurité et de peur liés aux divers attentats survenus, les populations locales sont méfiantes et hostiles a l’égard des réfugiés, estime Jean Salette.

Choc des cultures
Ce dimanche a donc été une journée consacrée à la parole agrémentée, d'une part, de pédagogie à travers animation, vidéo et goûter collectif, un mélange qui vise à assurer une meilleure compréhension et plus de solidarité envers le sujet. Moment fort de cette rencontre : la projection du spectacle « Un fou noir au pays des blancs », témoignage autobiographique, mis en scène par le Congolais Pie Tshibanda résidant aujourd'hui en Belgique, évoquant de nombreuses réalités concrètes sur les migrants ou encore son combat administratif. L'artiste raconte ainsi son parcours avec humour et sérieux : histoire, préjugés, amalgames et choc des cultures ou « comment aller au-delà des différences culturelles de nos deux pays. »

"Aller au-delà des préjugés"
En parallèle, le père Jean Salette a confirmé son intention de continuer son combat : « Se rappeler que dans l'Eglise nul n'est étranger » ce sentiment de fraternité qui lui tient tant à cœur, il insiste sur le fait d'accueillir les réfugiés, ne jamais les oublier. « Aller au-delà des préjugés », a-t-il insisté.

Accepter le phénomène ou baisser les bras ?
Cette rencontre a évoqué une citation du souverain pontife qui appelle à prendre conscience et à oser prendre part à la complexité de ce monde pour un jour pouvoir mieux le comprendre et changer les choses :
« Parmi les migrants, les enfants constituent le groupe le plus vulnérable parce qu’alors qu'ils se lancent dans la vie, ils sont invisibles et sans voix […] Ainsi les migrants mineurs échouent facilement au plus bas niveau de la dégradation humaine, où l’illégalité et la violence brûlent en une flambée l'avenir de trop d'innocents tandis que le réseau de l'abus des mineurs est difficile à rompre. » 
Le père Jean Salette a rappelé que les migrants sont des êtres humains, des femmes, des hommes, des enfants, contraints de se déplacer sans cesse pour fuir les ravages de leur terre et chercher un avenir qu'ils espèrent meilleur. La seule manière d’ériger un monde où la paix aura un peu plus sa place est de, sans cesse, privilégier le dialogue, estime-t-il, tout en refusant fermement les propos haineux et raciaux, il s'agit de discerner les peurs et les réticences des personnes qui refusent l'accueil. Le père Jean Salette appelle à explorer de nouvelles voies afin de contourner les complications et de lutter contre les préjugés et les idées reçues. Cette proximité et cet engagement dans la durée contribueront, pour lui, à changer les regards.

R.B.