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Législatives 2017 : la Haute-Loire a ses frondeurs

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:44

Agnès Hay (63 ans), retraitée de l’enseignement, et Sabine Chirol (53 ans), enseignante, seront toutes deux candidates à l’investiture PS aux législatives 2017, respectivement pour la première (Le Puy - Yssingeaux) et la deuxième circonscription (Le Puy - Brioude) de la Haute-Loire.
Partageant les mêmes constats et les mêmes visions politiques pour l’avenir, elles ont fait cette annonce commune ce jeudi 1er décembre 2016, accompagnées de leurs suppléants, Laurent Johanny pour Le Puy-Yssingeaux et Raymond Vacheron pour Le Puy-Brioude.
Ces candidatures, qui seront soumises au vote des militants locaux, ce jeudi 8 décembre, n’ont pas les faveurs des responsables de sections du cru.

« Pour une candidature unitaire de toute la gauche »
Pour tout dire, ces élus ou anciens élus, sont parmi les frondeurs, de ceux qui auront rapidement fait entendre une voix dissonnante au sein du parti de la présidence Hollande et des gouvernements Ayrault puis Valls, à l’instar de Benoit Hamon, Arnaud Montebourg ou encore Gérard Filoche. Étaient-ils au courant ? Leur annonce était en tout cas symptomatique du renoncement assumé du chef de l’État à briguer un second quinquennat, quelques heures plus tard sur France 2. « La politique menée depuis le début du mandat n’est pas celle pour laquelle nous avons voté et milité », estime Agnès Hay qui espère possible « une candidature unitaire de toute la gauche, au plan local, comme au plan national ».

Hollande pas mal sur l'éducation
De son côté, si l’enseignante Sabine Chirol accueille favorablement ce qui a été fait en termes d’éducation - « on n’est pas les plus mal lotis » - elle fustige aussi la politique gouvernemantale. D’autres réformes comme « la déchéance de nationalité ou la loi El Khomri sont inaccepatables pour quelqu’un qui défend des valeurs de gauche ». Les deux candidates veulent « battre la droite, sur laquelle les idées d’extrême-droite se répandent comme une tâche d’huile, il n’y a qu’à lire le programme de Fillon ».

Pour un signal fort en direction des électeurs
Ce résultat aux primaires de la droite et du centre a d’ailleurs eu le don de décider le militant de la première heure Raymond Vacheron de sortir de sa « retraite » gévaudane et de venir en appui de cette candidature. Pas que l’emblématique syndicaliste CGT soit réputé pour être un pro-Juppé, mais « la tournure très droitière que prend le discours dans le camp d’en face est très grave » s’est-il alarmé.
Plus largement, ces candidats souhaitent participer aux prémisses d’une « alternative politique unitaire de toute la gauche ». Ils espèrent que cette initiative aura l’effet d’un électrochoc, un signal fort en direction des électeurs, des militants. Une manière d’affirmer « qu’il n’y a pas d’hégémonie au sein du PS », comme aime à le rappeler Laurent Johanny.

Rappel des fondamentaux
Mais même si ce ronron contestataire s’est fait entendre tout au long du quinquennat finissant et même s’ils se prennent à rêver de « canditatures unitaires de toute la gauche en Haute-Loire », n’est-ce pas un réveil brutal qui attend ces candidats ? En effet, le Front de gauche, pour ne citer que lui, est loin, mais alors très loin de cette aspiration.
Certains estiment que la notion de gauche, au plan local, est en friche et semble n’avoir de cesse que de subsister dans la seule et constante conspuation de son épouvantail Wauquiez.
Agnès Hay et Sabine Chirol sonnent néanmoins le rappel des fondamentaux issus de l’ancestrale gauche plurielle (justice sociale, retraite à 60 ans, réduction du temps de travail, environnement, etc...) et entendent replacer les idées au coeur des débats.

J.J.