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Saint-Beauzire : des migrants accueillis dès octobre

mer 28/09/2016 - 22:50 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:43

Le seul Centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Haute-Loire, celui de Léo Lagrange va ré-ouvrir à Saint-Beauzire au début du mois d’octobre pour une période de 9 mois. C’est une solution temporaire. Ce mercredi 28 septembre, les services de l'État ont signé une convention avec la fondation Léo Lagrange. Tous les acteurs de ce projet étaient présents ou représentés.
Plusieurs dizaines de personnes en transition
Ce sont cinquante places qui vont s’ouvrir. « L’an dernier, nous avons accueilli 82 personnes sur 5 mois d’ouverture », précise le maire de Saint-Beauzire, Serge-Pierre Mondani. Les migrants reçus seront soit des hommes seuls, soit des familles. Ils ne resteront que quelques mois, le temps de faire leur demande d’asile pour obtenir le statut de réfugié. Une fois qu’ils obtiennent une réponse, ils quittent les lieux pour des centres de demandeurs d’asile (CADA) ou être reconduits à la frontière en fonction de l’acceptation de leur dossier.
Organiser des rencontres avec la population
Dans un tel établissement, les migrants sont logés. Des cours de Français sont donnés par des bénévoles, ensuite des activités leur sont également proposées comme des jeux de société. « Au début, ils jouent pour jouer, après, le jeu n’est qu’un prétexte pour se raconter des choses », témoigne une bénévole. Un rendez-vous mensuel pourrait être instauré pour faire le lien entre la population et les migrants. « En général, les habitants veulent les rencontrer, mais ils ne savent pas trop comment s’y prendre. » Un repas solidaire pourrait donc être organisé régulièrement.
Des accompagnements complets
Une quinzaine de personnes travaille sur le site. Cela va des conseillères sociales au personnel technique. Tout le CAO est entièrement financé par l’État pour un coût de 30 €/j/personne soit 405 000 € pour 9 mois. Sur place, c’est le comité de pilotage de la sous-préfecture de Brioude et l’association Léo Lagrange qui prennent les choses en main. Les personnes accueillies sont également accompagnées dans leurs démarches. Les demandes d’asile doivent, par exemple, se faire au guichet unique de la préfecture du Puy-de-Dôme. Un accompagnement sanitaire est également possible pour les personnes ayant besoin de soins.
Aucun problème de délinquance
L’an dernier, le CAO avait été mis en place pour la première fois. « Tout s’était très bien passé », affirment les autorités. Les trois quarts des personnes accueillies avaient obtenu le statut de réfugié.
Niveau sécurité aussi, tout c’était parfaitement déroulé, contrairement aux rumeurs lancées de ci et de là. Le nombre de cambriolage avait même chuté. « Il y a plus de surveillance puisqu’il y a plus d’habitants. » Cette année encore, les gendarmes surveilleront les abords du centre comme ils le font pour le reste de la commune. « Ce sont des gens normaux. Nous avons reçu des étudiants en médecine, des agriculteurs, un champion de marathon… », démystifie un membre de la fondation Léo Lagrange.
Un coup de gueule
Cette année, le conseil municipal avait donné un avis défavorable à l’accueil de nouveaux migrants soulignant le manque d’information. Cette décision avait provoqué une réunion avec les services de l’Etat pour répondre à toutes les interrogations. Le conseil a finalement approuvé. Le maire est fier de recevoir prochainement 50 migrants. Mais cette satisfaction est gâchée, Serge-Pierre Mondani explique : « Nous sommes 12 ou 13 maires de la région à vouloir accueillir des migrants et à avoir été mis sous pression. Je tiens à condamner les paroles de certains responsables politiques. Je tiens à y revenir puisqu’on a cité le nom de ma commune devant une caméra un mardi soir à 20 heures, sans même que je sois au courant. C’est regrettable de ne pas aller chercher l’information correcte et d’en lâcher une en pâture ! ».
Désormais un projet de CADA est envisagé. « Un appel à projet sera lancé d’ici la fin de l’année », a précisé le préfet Eric Maire.

Emma Jouve