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Cayres

Le tribunal se penche sur l'accident mortel de Cayres

mar 20/09/2016 - 18:44 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:43

« La pire douleur d’un parent, c’est de perdre un enfant. » La famille d’un jeune homme de 15 ans connaît cette douleur depuis le 29 janvier 2016. Date d'un accident mortel à Cayres. Le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay s'est penché sur ce drame. Une peine de 12 mois de prison avec sursis a été requise par le ministère public.
Les deux usagers au mauvais endroit, au mauvais moment
Frêle, une jeune femme de 26 ans s’est rendue à la barre pour expliquer ce qu’il s’est passé ce vendredi matin de janvier. Le président, André-Frédérique Delay a d’abord rappelé les faits sobrement. Peu avant 8 heures, la jeune femme se rendait à son travail, sur le bassin ponot. Pendant ce temps, l'adolescent quittait son domicile au guidon de sa moto de 50 cm3 pour aller à son stage, à Cayres. Les deux usagers de la route se sont croisés sur la départementale 33. Le temps était maussade, un brouillard léger tombait. C'est d'ailleurs à cause de cela qu'une évacuation par hélicoptère n’avait pas pu être envisagée.
« Je me souviens de cette lumière qui m’a éblouie »
Pour raison inexpliquée, la voiture s’est déportée sur la voie opposée avant de percuter le motard. Les deux véhicules se sont immobilisés dans un champ voisin.
L’habitante de Cayres n'arrive pas à expliquer les faits : « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je me souviens de cette lumière qui m’a éblouie ». Celle de la moto. L’automobiliste aurait été comme hypnotisée par ce phare, l’empêchant de reprendre sa trajectoire. « Je ne remets pas en cause ma responsabilité », précise la conductrice en relevant la tête pour regarder les juges quelques instants.
La conductrice sous le choc
Malgré son grade de caporal volontaire au sein des sapeurs-pompiers, elle a perdu ses moyens. « J’ai alerté les voitures de ralentir pour éviter le sur-accident. Quand je l’ai vu (la victime, ndlr), j’ai été tellement paniquée que je n’ai pas été capable de faire les gestes de premiers secours. » Au téléphone avec le CODIS, elle n’arrive pas à expliquer où elle est. Un témoin lui est venu en aide.
La douleur prend la parole
Par la suite, la jeune femme a rédigé une lettre de condoléances, écrite pour la victime décédée et adressée à ses parents. Celle-ci a été jugée trop maladroite par la famille. « J’ai peut-être été maladroite dans mes propos, mais je ne savais pas comment le dire », regrette son auteure, la tête baissée et les mains croisées devant elle. À la barre, la mère de la victime a commencé à lire une réponse à cette lettre. Elle a été interrompue par le président : « Ce n’est pas un lieu pour porter des jugements moraux. On ne peut pas transformer une audience en règlement de comptes ».

Compréhensive de la douleur de chacun, Marie Moschetti, représentante du ministère public, a requis douze mois d’emprisonnement avec sursis, une amende 500 euros et une annulation du permis de conduire. La défense a simplement précisé le besoin professionnel de conduire de la jeune femme.
Les juges doivent trancher et rendre leur décision mardi 27 septembre.

Emma Jouve