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Le loup en toile de fond

sam 28/05/2016 - 21:52 , Mise à jour le 27/11/2020 à 08:41

En ce week-end estival prolongé (beaucoup font le pont), depuis 7h du matin ce jeudi 14 juillet 2016, les agriculteurs de Lozère et d'Aveyron bloquent le viaduc de Millau. Après avoir rouvert une voie de circulation vers 9h, les éleveurs bloquaient de nouveau totalement le sens nord-sud à 11 h.
Les éleveurs veulent alerter contre la multiplication des attaques de loups dans les deux départements depuis quelques semaines en bloquant le viaduc de Millau. Le blocage entraîne un bouchon de plusieurs kilomètres en ce jour férié et de départ en vacances. Une déviation a été mise en place pour contourner le viaduc.
Rappelons qu'en mars dernier, plusieurs personnes ont affirmé avec insistance avoir aperçu un, voire plusieurs loups en Haute-Loire, avant que les services de l'Etat ne démentent formellement l'information.

----On considère qu'il y a 250 à 300 loups en France, avec une croissance de 20 % par an sur notre territoire. A l'échelle européenne, on recense environ 15 000 loups, la planète terre en compterait 350 000.-----Des éleveurs tantôt " pro-loups", tantôt "anti-loups"
Jeudi 26 mai à 20h15, le Cin'Etoiles de Sainte Sigolène a décidé d'accueillir le réalisateur Jérôme Ségur, pour un ciné-debat autour de son film documentaire "La gueule du loup". La dizaine de spectateurs, venue expressément pour l'occasion, est ressortie pleine de questions et de réflexions à l'issue de la séance, ce qui a donc permis un débat constructif et intéressant à suivre.
Le film raconte l'histoire d'éleveurs du Mercantour et de Haute-Loite, tantôt " pro-loups" (qui sont pour la présence  du loup, comprennent son besoin de manger, même s'il faut en arriver à tuer des brebis, et ne le considèrent pas comme un ennemi) et tantôt des "anti-loups" qui n'ont de cesse de chercher un moyen de tuer ce loup, ou du moins réduire les dégâts qu'il cause, dans leurs bétails.

"Pour moi, l'homme est également un loup"
Jérôme Ségur venait ici pour la seconde fois dans la région, puisqu'il a déjà présenté ce même film le 23 mars dernier, au cinéma La Capitelle de Monistrol-sur-Loire. Celui qui n'est pas réalisateur de documentaires animaliers mais axé sur les faits de société qui sont tabous et font réagir, et qui a principalement oeuvré dans les documentaires télévisés, signe ici son premier long métrage. Petite particularité supplémentaire : il s'agit également de son premier film réalisé intégralement en France. Mais pourquoi avoir choisi le sujet du loup pour son premier film ?
----Abattre le loup est un délit sévèrement puni
En octobre 2014, la FDSEA et les JA 43 avaient annoncé qu'ils étaient prêt à remettre une récompense de 1 000 euros pour le premier loup tué en Haute-Loire... une bien maigre récompense par rapport à la peine encourue pour le délit sur notre territoire, en l'occurence la destruction d'une espèce protégée, pouvant aller jusqu'à 150 000 euros d'amende et sept ans d'emprisonnement.-----"J'avais entendu parler des ravages du loup, quand j'ai débuté ma carrière de réalisateur, dans les années 1990", répond-il, "ça me fascinait de voir tous ces avis divergents, et pour autant, je trouvais que le sujet n'était pas creusé en profondeur. J'ai donc décidé d'en parler en confrontant les idées et en me faisant ma propre opinion de la situation". Jérôme Ségur (qui avoue avoir un avis neutre sur la question), n'en reste pas moins dubitatif sur la condition humaine... "Pour moi, le loup est un animal sauvage, puisqu'il tue des bêtes pour se nourrir. Mais parfois, l'homme l'est tout autant surtout quand il est poussé dans ses retranchements".

Un public emballé mais plein de doutes
Parmi les spectateurs, Emmanuel Coste a été particulièrement attentif au film, puisqu'il est lui-même éleveur aux Villettes. "C'était un très joli film qui expliquait bien les problèmes des éleveurs. Pour ma part, je ne suis ni pro, ni anti. Je suis anti prédation. Il faut trouver une solution pour contrer le loup, même si elles sont forcément coûteuses. Il faut faire en sorte que là où il y a le loup, il n'y a pas de mouton et vice-versa". Un sujet donc, qui a sû passionner les foules et qui n'est pas prêt de voir les esprits s'apaiser.

S.L.

>> Pour aller plus loin, la rédaction de Zoomdici vous invite à vous référer à nos précédents articles à propos de la présence du loup en Haute-Loire : 

*  Le loup est-il un loup pour l'homme ? 02/07/2013

Les agriculteurs en ont marre du grand méchant loup 23/08/2013

Haute-Loire : contre le loup, la guerre est déclarée 20/10/2014

*  Loup : il ne sera pas abattu 21/10/2014

Loup : des tirs de prélèvement pourraient être autorisés sous certaines conditions 27/02/2015 

Haute-Loire : la FDSEA et les JA repartent en guerre contre le loup 01/09/2015

*  Le loup de nouveau dans le collimateur des agriculteurs 15/03/2016

C'est officiel, ce n'était pas des loups 23/03/2016

Loups : le compte n'y est pas 25/03/2016