Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

Quand la tempête se lève du côté du BTP

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 05/02/2024 à 06:00

À défaut de pluie, la France essuie actuellement d’importantes tempêtes venues de la terre. Et si une accalmie creuse aujourd’hui son sillon après les récentes annonces du gouvernement, un autre foyer de colère se cimente ailleurs. Cette fois, ce sont les professionnels du Bâtiment Travaux Publics de taper du poing.

Vous ne connaissez pas Martin Nadaud ? Nous non plus. C’est lui qui, il y a deux siècles de cela, a lancé cette célèbre formule utilisée encore maintenant : « Quand le bâtiment va, tout va ! » Ce maçon de profession, devenu préfet par la suite, estimait la construction comme principal moteur de la croissance économique d’un pays, un moteur entraînant toutes les autres courroies du grand vaisseau national.

« Cette exclusion du BTP passe très mal ! »

Mais loin d’être choyé et bien huilé, le moteur en question subit des soubresauts que Julien Planchon, Président de la Fédération Française du Bâtiment Haute-Loire (FFB 43), soulève en mettant en garde les pilotes assis à l’Élysée. « Le gouvernement a annoncé en ce début de semaine le maintien de la fiscalité aménagée sur le gazole non routier (GNR) en faveur du secteur agricole. Les artisans et entrepreneurs du BTP sont désormais les seuls à se voir imposer une hausse de la fiscalité du GNR ! »

Il déplore également : « Dans un contexte où localement, les entreprises de travaux publics sont frappées par une baisse d’activité notable et les entreprises de bâtiment sont dans l’incertitude, cette exclusion du BTP passe très mal ! »

Deux poids, deux mesures

Mercredi 31 janvier, Julien Planchon a rencontré Yvan Cordier, préfet de la Haute-Loire, pour lui partager ce principe du « deux poids, deux mesures ». Il lui a évoqué la nécessité d’appliquer les mêmes règles octroyées aux agriculteurs sur le GNR pour les professionnels du BTP. Le Président de la FFB 43 a aussi demandé au représentant de l’État le rétablissement du prêt à taux zéro pour la construction de tout logement.

Entre autres revendications, Julien Planchon a souligné la complexité « ahurissante » du dispositif MaPrimeRenov. « Il est censé massifier la rénovation énergétique, explique-t-il. Mais il est devenu tellement compliqué que l’on relève sur le département une baisse de 47% des dossiers d’aide sur le dernier semestre 2023 ! »

« Elles ne sauraient accepter très longtemps que les manifestations de rue et le blocage des routes l’emportent systématiquement sur le dialogue »

En conclusion, Julien Planchon rappelle que « nous sommes parvenus à réunir les acteurs de l’acte de construire sur le département pour mener à bien cet immense chantier de la transition écologique. Mais il ne faudrait pas que l’immobilisme de l’Etat face à nos revendications ne brise cette dynamique ».

Il termine avec des mots d’avertissements : « Nos entreprises sont respectueuses du débat public. Mais mais elles ne sauraient accepter très longtemps que les manifestations de rue et le blocage des routes l’emportent systématiquement sur le dialogue que nous nous efforçons de maintenir avec l’ensemble des responsables politiques ». À bon entendeur...