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Brioude

Le combat se poursuit pour la dotation d’un scanner à l’hôpital de Brioude

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:37

Brioude veut un scanner. Parce que son installation réduirait les délais d’attente pour les patients. Parce que c’est un outil de base pour un hôpital qui dispose des urgences, de la chirurgie et de la médecine. Parce qu’il serait amorti en 3 ans. Parce que les transports vers un établissement équipé fatiguent les malades et coûtent 200.000 € par an. Et parce que la Haute-Loire, avec ses 225.000 habitants, devrait compter 4 scanners alors qu’elle n’en a qu’un. Tous ces arguments – et la liste n’est pas exhaustive – le Comité de vigilance de l’hôpital les a avancés à maintes reprises au fil des ans, soutenu par les élus et la population du bassin de santé. En mai dernier, la mobilisation a connu son point d’orgue lors d’une marche à laquelle ont participé quelque 600 personnes. Aujourd’hui, cette action de longue haleine semble sur le point de porter enfin ses fruits.

----Emprunts toxiques. « L’hôpital de Brioude avait deux emprunts toxiques », a indiqué Jean-Jacques Faucher, président du Conseil de surveillance de l’établissement. « L’un d’eux a été désintoxiqué. Pour cela il a fallu renégocier et payer des pénalités. Le deuxième emprunt est en cours. Mais sur un budget de 17 ou 18 millions d’euros, le supplément de toxicité est de l’ordre de 300.000 €, donc ça ne pèse pas très lourd. Il n’y a pas péril en la demeure ». Sauf que, comme l’a souligné Serge Longeon, secrétaire du Comité de vigilance de l’hôpital, « avec 300.000 €, en deux ans on a un scanner ».-----

La position de l’Agence régional de santé a évolué
« Auparavant, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) était plus que réticent à l’idée de mettre en place un scanner à Brioude », a rappelé François Boudet, jeudi 12 novembre, lors de l’assemblée générale du Comité de vigilance, qu’il préside. « Et finalement, il y a eu une inflexion de sa position en juin, avec une proposition de modification du schéma régional d’organisation des soins (SROS). L’idée de conduire une étude conjointe entre les hôpitaux de Brioude et d’Issoire a été entérinée par un arrêté de l’ARS ».
Cette étude pourrait faire pencher la balance en faveur de la mise en place du scanner à Brioude parce qu’elle prendrait en compte les actes réalisés à Issoire. « Avec 7000 actes à Issoire et 3000 à Brioude, quand on fait une demande commune, on arrive à 10.000 », a calculé le député Peter Vigier. « Quand on divise 10.000 par deux, ça fait 5000, et 5000 c’est le seuil bas pour déclencher un scanner ». Il conviendrait donc que l’ensemble des deux territoires soit pourvu de deux scanners. Et étant donné qu’Issoire dispose déjà d’un tel équipement, le second serait en toute logique attribué à Brioude. « L’étude doit durer un gros mois », a poursuivi le député. « Il faut absolument qu’elle soit réalisée avant février 2016 et qu’on ait des conclusions positives en termes d’actes et d’équilibre financier. Une fois qu’on aura cette étude positive, elle sera intégrée au futur SROS de la grande région Auvergne-Rhône-Alpes, qui sera lancé et écrit en mars-avril. Le timing est bon mais il ne faut pas perdre de temps ».

Le partenariat Brioude-Issoire est déterminant
L’installation d’un scanner à Brioude dépend donc en grande partie du partenariat avec Issoire. Ce partenariat, la loi de santé qui devrait être votée d’ici la fin de l’année pourrait d’ailleurs le renforcer. A condition que l’hôpital soit entendu. En effet, la loi prévoit la mise en place de groupements hospitaliers de territoires (GHT) et le rattachement de Brioude à celui du Puy-en-Velay. Ce qui « n’est pas judicieux », de l’avis général. « En cohérence avec le protocole d’accord signé avec le CHU de Clermont-Ferrand et l’hôpital d’Issoire, le conseil de surveillance de l’hôpital de Brioude s’est prononcé pour un rattachement au futur GHT du Puy-de-Dôme », a indiqué Jean-Jacques Faucher, président dudit conseil. Un positionnement jugé « indispensable » par Peter Vigier. « Cela n’empêcherait pas de garder des liens avec Le Puy, qui dispose de spécialités complémentaires », a-t-il précisé. « Mais il est essentiel que l’organisation officielle en GHT se fasse avec Clermont. C’est un élément déterminant pour l’étude et donc pour l’obtention du scanner. Il faut rester vigilant. On a des avancées mais on est au milieu du gué ».

Passer à la vitesse supérieure
« Le gué, le problème c’est qu’il faut le traverser », est intervenu Léon Martin. « Ça fait 7 ans que ça dure, que la salle est prête pour le scanner et qu’on nous prend pour des sous-citoyens en nous refusant l’équipement. Aujourd’hui il faut accélérer l’action. Il faut une montée en puissance de nos élus, indépendamment de leur couleur politique. Pourquoi ne pas rencontrer la ministre en personne, avec le président du Conseil régional, celui du Département, celui du Comité de vigilance, les parlementaires, les maires ? ». Une suggestion appuyée par André Chapaveire, vice-président du Conseil régional. « Il faut obtenir un rendez-vous en janvier pour faire pression et montrer que nous voulons ce scanner », a-t-il affirmé.

----Une nouvelle directrice. Michel Fivet ayant pris sa retraite en août, l’intérim est actuellement assuré par le directeur de l’hôpital de Saint-Flour, Serge Garnerone. « Inutile de vous dire qu’il est quand même au four et au moulin », a souligné Jean-Jacques Faucher. « Il s’occupe des affaires courantes mais n’a pas toute la disponibilité qui serait nécessaire pour s’attaquer à de nouveaux dossiers. La bonne nouvelle, c’est qu’une directrice arrivera en début d’année ».----- D’ici là, le Comité de vigilance reste mobilisé. Après avoir rencontré Jean-Jack Queyranne fin septembre, il compte s’entretenir avec Laurent Wauquiez à la fin du mois, puis avec les autres candidats à la présidence de la future grande région. Le Comité va également proposer aux conseils municipaux du territoire d’émettre un vœu pour que l’organisation en GHT s’accompagne d’un cahier des charges garantissant le maintien des urgences, de la médecine et de la chirurgie, la mise en place de consultations avancées en cardiologie, rhumatologie, gastroentérologie et urologie, et la renégociation des emprunts toxiques. Et, bien sûr, la dotation d’un scanner.